Kayes, 10 mars (AMAP) La célébration de la Journée internationale de la femme a été couplée au lancement de la campagne de sensibilisation sur l’alerte précoce, la prévention des conflits et la lutte contre la corruption à Kayes. L’accent a été mis sur le rôle de la gente féminine et des jeunes, a constaté l’AMAP.
Cette année, la Fête du 8 Mars (Journée internationale de la femme) a connu une autre dimension dans la Région de Kayes, grâce à la collaboration entre le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et celui en charge de la réconciliation, de la Paix et de la Cohésion Nationale.
La cérémonie commémorative de cette journée a été couplée à celle du lancement de la campagne de sensibilisation sur l’alerte précoce, la prévention des conflits et la lutte contre la corruption à Kayes. Très tôt, les gens, dont plusieurs d’entre eux vêtus de pagnes du 8 Mars, ont convergé très tôt vers l’esplanade du Stade Abdoulaye Makoro Sissoko de Kayes pour être témoins de cette fête qui symbolise le combat des femmes qui se sont sacrifiées pour l’égalité des chances.
Cette activité a été financée par le projet d’Appui à la Lutte contre la Corruption pour et par l’Egalité des Genres (LUCEG) afin de renforcer la participation des organisations des femmes et des jeunes dans les différents mécanismes de gestion des conflits qui sont relatifs, notamment au foncier, à l’esclavage par ascendance, aux problèmes de désignation des chefs de villages, dans la région de Kayes.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, qui reconnaît le rôle central des femmes dans le rétablissement de la paix et de la sécurité. Le Mali, à travers sa Politique nationale genre adoptée en 2010 et la Stratégie sectorielle genre du ministère de la réconciliation, de la Paix et de la Cohésion Nationale, est résolument engagé à promouvoir l’équité et l’égalité des chances pour une participation effective des femmes à la consolidation et à la construction de la paix.
Nul n’ignore que la crise sécuritaire et les conflits intercommunautaires qui affectent notre pays, depuis plus d’une décennie, ont eu des conséquences désastreuses sur nos communautés. Les femmes, les filles et les jeunes en sont les premières victimes d’où la nécessité, pour ce département que dirige le ministre, le général de corps d’armée Ismaël Wagué, d’impliquer ces actrices et acteurs dans les différents mécanismes de prévention des conflits pour le maintien d’une paix inclusive et de durable.
D’après Mme Raïcha Wallet Altalata, qui représentait le ministre Wagué à Kayes, l’objectif de cette campagne est basé essentiellement sur la sensibilisation, le renforcement des capacités et l’engagement des femmes et des jeunes dans l’alerte précoce, la prévention des conflits et la lutte contre la corruption. Elle permettra également de créer un réseau dynamique de femmes et de jeunes déterminés à promouvoir la paix et la cohésion sociale au sein de leurs communautés.
« Le choix de mener ces deux activités ensemble a tout son sens car, la célébration de la Journée Internationale de la Femme est un appel constant à un devoir de mémoire : la reconnaissance des luttes passées, les martyres tombées, le mérite des victoires conquises, les défis à relever pour la pleine jouissance des femmes de leurs droits afin d’atteindre leur autonomisation, gage d’un développement humain durable ; mais aussi et surtout d’une paix durable », a expliqué le général de brigade Moussa Soumaré. Il a salué la détermination et la résilience des femmes de la Région de Kayes qui, depuis des générations, jouent un rôle fondamental dans la vie socio-économique et culturelles de nos communautés. « Elles sont le pilier de nos familles, de nos villages, et contribuent activement à la construction d’un avenir meilleur pour tous. D’où le choix du thème de cette année Accélérer le rythme de l’autonomisation des femmes et des filles, gage d’un développement humain durable », a-t-il souligné, en plaidant pour la pleine inclusion de la gent féminine dans tous les secteurs de la vie publique et privée.
L’occasion était bonne pour le gouverneur de la Région de Kayes de faire observer une minute de silence à la mémoire des braves femmes qui ont perdu leurs vies le 15 Février 2025 suite à l’effondrement d’une mine artisanale dans la commune Rurale de Dabia, Cercle de Kéniéba.
S’agissant de la campagne de sensibilisation, le chef de l’exécutif régional a rappelé que la prévention des conflits et la gestion des crises ne peuvent se faire sans une participation active des femmes et des jeunes. « Les femmes sont souvent les premières à détecter les signes d’une situation de tension ou de conflit. Leur intuition, leur savoir-faire et leur engagement dans les communautés font d’elles des actrices clés dans l’alerte précoce. Ici en 2024, pour la paix, la sécurité et la cohésion sociale, plus de 200 femmes ont bénéficié d’un renforcement de capacités sur la prévention des conflits », assuré le gouverneur Moussa Soumaré.
Des attestations de reconnaissance ont été remises au parrain de la cérémonie Paul Bamba Kéïta, professeur d’enseignement secondaire général et président de l’ONG FANDEMA, à la marraine Mme Nana Soukho et à d’autres personnes.
L’assistance a suivi avec intérêt un sketch de la troupe « Douba Dance » sur le problème d’héritage, les violences conjugales et le rôle de la femme dans la gestion des conflits. Un jeu-concours a été organisé à l’intention des jeunes, notamment des élèves et étudiants.
BMS/KM (AMAP)