Bamako, 12 fév (AMAP) Les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Burkina Faso et de la Guinée, se sont engagés, jeudi, à répondre aux aspirations des populations des trois pays et à faire de l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou, un domaine stratégique et prioritaire pour le développement.
Dans le communiqué final, rendu public jeudi, au terme de la réunion tripartite tenue, les 08 et 09 février 2023, dans la capitale burkinabè, les trois capitales définissent comme priorités de ce processus « le développement du commerce, des transports, de l’approvisionnement en produits de première nécessité, de la formation professionnelle, du développement rural, de l’exploitation minière, de la culture et des arts, ainsi que de la lutte contre l’insécurité. »
En termes de perspectives, ils ont souligné la facilitation de la fourniture en hydrocarbures et en énergie électrique entre les trois pays. « Et le développement du commerce et des transports depuis le port de Conakry jusqu’au Burkina Faso, en passant par le Mali. Ainsi que l’organisation de l’exploitation minière entre les trois pays, la mobilisation des ressources nécessaires en vue de réaliser le projet de construction du chemin de fer Conakry-Bamako-Ouagadougou. »
Les délégations à cette rencontre, tenue « dans le cadre du renforcement des liens historiques d’amitié, de fraternité, de solidarité et de coopération » entre le Mali, le Burkina Faso et la Guinée, et sur instruction des autorités des trois pays, « ont passé en revue des sujets d’importance majeure et d’intérêt commun, notamment la réussite des processus de transition devant conduire au retour à l’ordre constitutionnel apaisé et sécurisé. »
S’y ajoute la promotion de la bonne gouvernance, la mutualisation des moyens pour relever les défis sécuritaire, économique et humanitaire, le renforcement de leur relation tripartite par la dynamisation de l’axe Bamako-Conakry-Ouagadougou. Ainsi que la concertation sur les questions sous régionales, régionales et internationales.
Tout en réaffirmant leur attachement aux objectifs et principes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA), les chefs de délégation « ont noté la nécessité de mettre en place et d’institutionnaliser un cadre permanent de concertation entre les trois pays, la tenue de consultations politiques et diplomatiques au plus haut niveau afin de faire de ce partenariat un axe gagnant pour le bien-être des populations. Et le renforcement de la solidarité en vue d’assurer la sécurité. »
S’y ajoute la réhabilitation et la construction des routes internationales entre les trois pays, devant servir de leviers de croissance économique et faciliter la libre circulation des populations et de leurs biens.
Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité dans la bande Sahélo saharienne, les délégations burkinabè, guinéenne et malienne « ont relevé la nécessité de conjuguer leurs efforts et ceux des pays de la sous-région et de la région pour faire face à ce fléau. »
Mesurant l’ampleur du défi à l’échelle régionale et l’interconnexion des sources de déstabilisation, elles appellent « à une mise en cohérence des actions au niveau régional sur la base des efforts bilatéraux déjà mis en œuvre. »
Tout en encourageant la recherche de solutions endogènes aux défis auxquels leurs pays sont confrontés, les ministres ont réaffirmé leur « engagement à examiner tout partenariat qui respecte leur souveraineté et répond aux besoins de leurs populations. Pour ce faire, ils ont réitéré leur attachement aux principes de non-ingérence dans les affaires intérieures des États.
En outre, ils ont « déploré les sanctions imposées de façon mécanique qui ne tiennent pas souvent compte des causes profondes et complexes des changements politiques. » À cet effet, ils ont indiqué que ces décisions de suspension empêchent la participation de leurs pays aux instances statutaires de la CEDEAO et de l’UA « et, particulièrement, celles traitant des défis majeurs auxquels ils sont les plus concernés tels l’insécurité, les questions humanitaires et de développement économique durable. »
Concernant l’impact de ces mesures, les trois délégations ont relevé que celles-ci touchent des populations déjà meurtries par l’insécurité et les instabilités politiques, privent la CEDEAO et l’UA de la contribution des trois pays nécessaires pour relever les défis majeurs.
« Ces mesures portent aussi atteinte à la solidarité sous régionale et africaine qui constitue le principe cardinal de l’intégration, de la coopération régionale et continentale », ont signalé les trois délégations. À cet égard, elles en appellent à un appui technique, financier, concret et conséquent aux efforts de sécurisation et à accompagner le processus de retour à un ordre constitutionnel normal. »
Les trois pays ont convenu « de mutualiser leurs efforts et d’entreprendre des initiatives communes pour la levée des mesures de suspension et autres restrictions.
Le président de la Transition burkinabè, le capitaine Ibrahim Traoré, a donné des instructions afin de traduire en acte concret la vision commune des trois chefs d’État.
Les représentants se sont félicités de la vision commune que partagent leurs trois chefs d’État, et qui « s’inspire de l’engagement panafricain des pères fondateurs et des leaders historiques des trois pays en faveur de la souveraineté, de la paix, de la coopération et de l’intégration des peuples. »
SS/MD (AMAP)