Bamako, 12 oct (AMAP) Le président du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger (CSA), Delmi Boudjemaa, a appelé, mardi, à Bamako, les signataires à maintenir la nouvelle dynamique de mise en oeuvre du texte

Ouvrant la 46è session ordinaire du s’est tenue, au siège de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour  la stabilisation au Mali (MINUSMA), le diplomate algérien a lancé « un appel fraternel à l’ensemble des parties signataires pour écarter toute suspicion et toute méfiance en vue de travailler de manière solidaire et en totale confiance pour consolider les convergences et promouvoir les compromis nécessaires au parachèvement de la mise en œuvre du document. »

Cette rencontre est intervenue après la 6è session de haut niveau du CSA et la réunion décisionnelle de haut niveau sur l’Accord tenues, respectivement, en septembre et août derniers. «Ces deux réunions de haut niveau ont réitéré l’importance cruciale pour le Mali, mais aussi pour toute la Région, d’une mise en œuvre diligente et sincère de l’Accord de Bamako », a noté, dans son discours d’ouverture, le président du CSA.

La session arrive, également, dans un contexte marqué par la mise en œuvre de l’Accord et la conduite du processus de transition destiné «à promouvoir une refondation de l’Etat au bénéfice du peuple malien». D’après Delmi Boudjemaa, si ces deux processus «inter-reliés» sont menés de manière concomitante, ils ne manqueront pas de créer les synergies favorables à la promotion des facteurs qui offriraient d’heureuses perspectives pour le peuple malien.

Selon l’Envoyé spécial de l’Algérie pour le Sahel, dans le cheminement des efforts déployés par les signataires de l’Accord, de «belles choses» ont été réalisées « dont la plus intéressante est probablement l’adhésion de toutes les parties aux objectifs de réconciliation, de paix et d’unité. » « Cependant, quelques difficultés attendent d’être prises en charge », a indiqué le diplomate algérien.

Il a ajouté que pour sa part, « l’Algérie est, comme il a toujours été, aux côtés du peuple frère malien dans toutes ses composantes », ajoutant que cette solidarité de l’Algérie avec le Mali « a été tout récemment réitérée par le président algérien Abdelmadjid Tebboune . »

Les travaux de cette session se sont bien déroulés malgré une suspension. À ce propos, le chef de la délégation de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), Attaye Ag Mohamed, a indiqué que cette situation n’était rien qui puisse compromettre le climats de confiance. «Ce sont des choses qui ont été faites dans l’intérêt supérieur de bien tenir la session», a-t-il déclaré.

Il a, par ailleurs, souligné que cette session a été l’occasion de rappeler aux parties qu’il faut faire bouger les lignes. Le représentant de la CMA faisait allusion aux engagements qui ont été pris par rapport au processus de Désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) global ainsi qu’aux réformes politiques et institutionnelles.

LANCEMENT DE PROJETS – De son côté, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies, El-Ghassim Wane, a fait noter que cette session est intervenue dans un contexte marqué par une dynamique réelle dans la mise en œuvre de l’Accord.

Pour le chef de la MINUSMA, au-delà de la « symbolique », cette rencontre a été l’occasion pour les parties de se mettre d’accord sur certains points, notamment rendre opérationnelle rapidement la commission ad hoc qui avait été convenue lors de la réunion de niveau décisionnel pour traiter, au cas par cas, la situation des cadres au niveau des mouvements.

Il y a eu, également, un accord sur la redynamisation de toutes les structures chargées du suivi de la mise en œuvre de l’Accord, notamment le CSA et la nécessité de lancer très rapidement les 16 projets de développement qui ont été convenus depuis quelques temps. « Et pour lesquels des conventions de financement ont déjà été signées », a ajouté El-Ghassim Wane. Le coût de réalisation de ces projets s’élève à environ 38 milliards de Fcfa.

Pour sa part, le secrétaire général du ministère en charge de la Réconciliation, Sidy Camara, a affirmé qu’au cours de la rencontre, la communication du gouvernement a porté sur les quatre volets : défense-sécurité, politique-institutionnel, développement-socioéconomique et culturel, justice-questions humanitaires.

À ce propos, M. Camara a indiqué qu’il y a eu des avancées. Etayant ses propos, il a signalé que toutes les questions liées à la nouvelle Constitution sont en cours de traitement. L’avant-projet du texte a été remis, mardi, au président de la Transition par la Commission de rédaction de la nouvelle Constitution.

Le secrétaire général du département en charge de la réconciliation a poursuivi que dans sa démarche, cette Commission a rencontré les mouvements pour la prise en compte des aspects liés à l’Accord.

Par rapport au volet défense-sécurité, Sidy Camara a souligné qu’ « aujourd’hui, en matière de DDR, tous les sites qui doivent abriter les éléments de ce processus ont été identifiés ». Il a ajouté que dans les jours à venir, on fera une évaluation du niveau de l’aménagement de ces sites afin que ces éléments commencent.

Sidy Camara a par ailleurs souligné que le projet de loi portant réparation des préjudices causés aux victimes, depuis 1960, est sur la table du Conseil national de transition (CNT). Il a indiqué, à ce sujet, que le ministre Ismaël Wagué est convié au CNT, très prochainement.

Le président du CSA, Delmi Boudjemaa, a dirigé les travaux en présence également du Haut représentant du président de la Transition pour la mise en œuvre de l’Accord, Inhaye Ag Mohamed.

L’on notait également la présence des membres de la médiation internationale et des représentants des Mouvements signataires de l’Accord et de l’Inclusivité.

BD/MD (AMAP)