Crise politique au Mali : Les recommandations de la CEDEAO

Bamako, 20 juillet (AMAP) La mission de médiation de la Communiqué économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dirigée par l’ancien président du Nigeria, Goodluck Jonathan, ont partagé, dimanche, leurs recommandions après quatre jours de pourparlers avec les différents acteurs de la crise sociopolitique que traverse le Mali.

Face à la presse, Goodluck Jonathan accompagné par le ministre des Affaires étrangères du Niger, Kalla  Ankourao, le président de la Commission de la CEDEAO, Jean-Claude Kassi  Brou, et par le président de la Commission aux affaires politique, paix et sécurité de l’organisation, le général Francis Béhanzin, a indiqué que l’organisme sous régionale a décidé de s’engager pour trouver une solution idoine à la crise que traverse le Mali, précisant que cette démarche entre en droite ligne de la tradition de l’Union africaine (UA).

Dans un communiqué lu par Jean-Claude Kassi Brou, la mission de médiation condamne toutes violences. Elle recommande aux autorités maliennes de finaliser toutes les enquêtes sur les décès survenus lors des manifestions des 10, 11, 12 juillet 2020. “Ces enquêtes, poursuit le communiqué, doivent s’étendre également à toutes les violences de destruction de biens publics et privés”.

En outre, concernant la reconstitution de la Cour constitutionnelle, la CEDEAO propose que la Présidence et le Conseil supérieur de la magistrature nomment, chacun, trois membres, en attendant le règlement des différends sur les élections législatives. En précisant que “les nominations relevant du président de la République se feront sur une base consensuelle, en associant toutes les parties prenantes”.

Ainsi, préconise l’organisation sous régionale, “les six membres de la Cour nommés devront délibérer et examiner les résultats des élections législatives concernant les 31 sièges faisant objet de contestation”.

Dans ses recommandations, la mission note qu’après la résolution du litige sur les 31 sièges de l’Assemblée nationale, celle-ci reconstituée, sur une base consensuelle, nommera ses trois membres pour compléter la formation de la Cour constitutionnelle.

La mission de la CEDEAO invite, également, à mettre en place de toute urgence un gouvernement d’union nationale. Elle préconise que 50% des membres du futur gouvernement provienne de la coalition au pouvoir, 30% de l’opposition et 20% de la société civile.  Ce gouvernement devra accorder une priorité à l’amélioration de la gouvernance, aux reformes prévues dans les conclusions du Dialogue national inclusif et accélérer la mise en œuvre de l’accord d’Alger.

La CEDEAO propose la date du 31 juillet 2020, au plus tard, pour la mise en œuvre effective des recommandations.

Par ailleurs, la mission rappelle l’importance et la nécessité du respect des Institutions de la République, notamment les voies constitutionnelles pour l’accession au pouvoir. Aussi, rappelle-t-elle que “toute forme de changement non constitutionnel d’accession au pouvoir ne sera pas acceptée par la CEDEAO”. Elle annonce la mise en place immédiate d’un comité technique de suivi des recommandations. Ce comité sera composé des représentants des diverses sensibilités concernées.

Enfin, les émissaires de la CEDEAO félicitent l’adhésion de toutes les délégations rencontrées au cours de la mission et réitèrent son invitation au gouvernement du Mali à intensifier les efforts pour obtenir la libération de Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition, enlevé en mars dernier.

MT/MD (AMAP)