Bamako, 16 oct (AMAP) « Il est inquiétant de constater que l’atout potentiel énorme que constituent les espaces publics maliens est mal connu et souvent exploité sans prendre en compte les intérêts des populations urbaines, des collectivités territoriales et de l’Etat », s’est alarmé, jeudi, le ministre malien de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Domaines, de l’Aménagement du territoire et de la Population, Imirane Abdoulaye Touré,
M. Touré, qui s’exprimait à l’ouverture des travaux de la Journée de concertation sur la sécurisation des espaces publics dans le District de Bamako et certaines localités de la Région de Koulikoro, à la Direction nationale de l’Urbanisme et de l’Habitat, a réitéré le constat longtemps établi que « nos villes sont confrontées à de nombreux défis en matière de développement urbain, parmi lesquels l’offre de services urbains efficaces aux citadins. »
« Ces services sont offerts à travers des espaces qui leur sont destinés dans différentes opérations d’urbanisme publiques ou privées. Malheureusement, plusieurs espaces, notamment ceux destinés à l’amélioration du cadre de vie sont détournés de leur vocation au profit d’usages privés », a expliqué Imirane Abdoulaye Touré.
« Pour la sécurisation des espaces publics, mon département a entrepris plusieurs initiatives dont, entre autres, la communication et la sensibilisation sur leurs utilités, la mobilisation sociale pour veiller sur eux et la mise en route du numéro téléphonique 80 00 11 78 au niveau de la PONAV », a-t-il fait savoir.
Le ministre Touré, dont le département a organisé cette journée dans le cadre de la célébration du mois d’octobre urbain, édition 2025, a rappelé que le gouvernement a adopté, le 26 février 2014, la Politique nationale de la ville (PONAV), « permettant d’aborder un tournant décisif dans le sens de l’amélioration des conditions de vie des populations et d’assurer un développement durable des centres urbains. »
« Nous avons réuni l’ensemble des acteurs qui sont impliqués dans la sécurisation du domaine public pour discuter et avoir une feuille de route commune », a précisé, pour sa part, le directeur national de la Cellule de suivi de la politique nationale de la ville (CS-PONAV), N’Tji Abdrahamane Diawara.
Selon lui, aujourd’hui, il s’agit de faire la revue de ce qui s’est passé et de ce que nous avons retenu comme leçon et introduire les innovations, notamment celles du nouveau Code domanial et du nouveau Code de la construction au Mali « afin d’améliorer nos outils en matière de sécurisation et de la gestion des plaintes sur les espaces publics. »
Il a indiqué que les localités ont été choisies suivant les plaintes reçues sur le numéro vert : 80 00 71. « Sur le numéro vert, nous recevons beaucoup de plaintes. Et nous avons remarqué que des localités sont plus concernées dans la Région de Koulikoro, notamment Kati, Kalabancoro, Sangarébougou, Moribabougou. »
« La nature a horreur du vide. Si ces espaces restent vacants, nous savons très bien que ces prédateurs ne vont pas les laisser. Donc, nous les sécurisons et nous les valorisons continuellement », a dit M. Diawara.
ST/MD (AMAP)