
Les eaux du fleuve Niger ont changé de couleur au niveau de la frontière avec la République de Guinée.
Kangaba, 26 déc (AMAP) Une mission conduite par le président de la Délégation régionale de la chambre des mines de Koulikoro, Mamadou Touré dit Tabouta, dans la commune rurale de Nouga, Cercle de Kangaba, mardi, a pu constater le changement de la qualité et la couleur de l’eau du fleuve Niger.
« Mieux vaut voir une fois que d’entendre plusieurs fois », a affirmé le président de la Délégation régionale des mines, pour qui « il faut agir avant qu’il ne soit trop tard. » « Les dragues ont certes des côtés négatifs. Quant à la rougeur caractéristique de l’eau du fleuve, la cause remonte depuis l’intérieur de la Guinée », a-t-il ajouté. Il en veut pour preuve que la mission n’a « observé aucune présence de dragues sur le fleuve en ces endroits. » La rivière elle-même ne reçoit pas les dragues.
Sur des dizaines de mètres, on peut observer nettement le cours d’eau qui présente une différence nette du nord au sud. Le côté sud est clair et le côté nord, où se déversent les eaux des rivières, est totalement rouge.
Depuis longtemps, les propriétaires de dragues sont pointés du doigt comme es seuls à polluer les eaux du fleuve. C’est pourquoi, ces derniers, après plusieurs enquêtes disent que les eaux rouges viennent des marigots pour se jeter dans le fleuve.
Pour confirmer leurs enquêtes, ils ont demandé à plusieurs reprises l’aide de la Délégation régionale de la chambre des mines de Koulikoro, la structure la mieux indiquée, « pour faire toute la lumière sur cet inquiétant phénomène. »
Pour le président national des détenteurs de dragues, Mamadou Kanté, le dragage peut troubler l’eau du fleuve qui se décante peu après. « Quant à la rougeur des eaux, il faut chercher la source », a-il ajouté.
La mission régionale a sillonné le long du fleuve jusqu’à la frontière. Elle a constaté que les eaux rouges viennent se déverser dans le fleuve à partir des cours d’eau qui prennent leur source en Guinée voisine.
La rivière dénommée ‘Bandon’ qui sert de frontière naturelle en est la preuve tangible. La mission s’est rendue à son embouchure pour contacter et voir les eaux rouges qu’il déverse dans le fleuve.
Les responsables villageois de Dioulafoundou sont, également, inquiets car les eaux rouges sont déversées dans les plaines rizicoles causant d’énormes dégâts aux cultures. Selon ces légitimités traditionnelles, les orpailleurs qui travaillent le long des cours d’eau et qui utilisent les engins lourds et le petit matériel « sont les seuls coupables. »
Le président de la Délégation régionale de la chambre des mines de Koulikoro, qui était accompagné par ses proches collaborateurs, a assuré les populations riveraines qu’il rendra « fidèlement compte » de sa mission sur le terrain.
En quittant les lieux, il a invité les acteurs à « dénoncer sans cesse les activités qui peuvent nuire à la santé des populations à cause de la destruction des eaux du fleuve. »
SD/MD (AMAP)