
Dr Sounkalo Togola
Par Ousmane MAHAMANE
Bamako, 04 juil (AMAP) La salle des professeurs de l’Ecole normale supérieure (ENSUP) a abrité, le jeudi 15 juin 2023, dans la matinée, la soutenance de thèse ayant pour thème « Contribution à une géopolitique et une géostratégie des rébellions au Nord du Mali : 1963-2012 » et présentée par Sounkalo Togola, journaliste- réalisateur en service au Commissariat à la Réforme du Secteur de la Sécurité.
« Le jury, après délibération, à l’unanimité, a décerné à Sounkalo Togola le titre de Docteur en Science Politique, option « géopolitique » avec Mention Très Honorable », c’est par ces mots que le président du jury, Brahima Songoré, Professeur titulaire de l’Institut de Pédagogie Universitaire (IPU), a clôturé la soutenance, aux termes de trois heures d’échanges. Mais auparavant, l’impétrant Sounkalo Togola avait fait le résumé de sa thèse en quinze minutes devant les cinq membres du jury et le public, constitué de parents et amis venus assister à la soutenance.
En introduction de sa présentation, Sounkalo Togola a expliqué que « de son accession à l’indépendance, le 22 septembre 1960, quatre phases de révolte armée ont jalonné l’histoire moderne du Mali, respectivement 1963, 1990, 2006 et 2012 ». Pourquoi ces rébellions cycliques d’obédience touareg ? Telle est la question à l’origine de sa thèse dont l’objectif de recherche était de faire ressortir les enjeux géopolitiques et géostratégiques des rébellions Touareg au Mali. Le candidat au grade scientifique de docteur avait à cœur d’aider à comprendre les événements du Nord du pays à travers un éclairage aussi précis et aussi objectif que possible sur les causes réelles de la résurgence des révoltes Touareg au Mali. Pour ce faire, il a recueilli les perceptions populaires sur les causes des rébellions à répétition. En effet, dans le cadre de son étude, il a choisi à travers le pays un échantillon de cent cinquante (150) personnes, constitué des composantes ethniques, sociopolitiques et culturelles du Mali.
Les résultats de l’enquête de perception des populations révèlent que les trois causes principales des rébellions sont les visées sur les ressources du sous-sol du Nord par des puissances ou de pays étrangers (95, 33% des individus enquêtés) ; les enjeux géopolitiques et géostratégiques, c’est-à-dire les rivalités entre les centres de puissance ou de pouvoir sur le même territoire (85,33 % des personnes interrogées) et le problème de développement des régions du Nord par rapport aux autres parties du Mali (75, 33% des résultats obtenus).
Ces taux sont des réponses données à la question ouverte : pourquoi au Mali les rébellions à répétition ? Mais les données changent avec la question fermée où des options de réponses sont prédéfinies à savoir : que pouvez-vous dire quant aux facteurs à l’origine des rébellions de 1963 à2012 ? Les répondants à cette question citent en première position la problématique de gouvernance pour 56, 67%. C’est sur ce chiffre que l’impétrant Togola a mis un accent particulier dans l’analyse des résultats obtenus.
Pour illustrer cette position, il a inséré des encadrés qui attestent que le problème de gouvernance est la cause première des rébellions. De même, pour 44% des personnes interrogées, la solution aux rébellions réside dans la bonne gouvernance. 75,33% des enquêtés estiment que la solution relève d’abord de l’option de « développement » avant l’approche « militaire » qui recueille 68% et la « gouvernance / décentralisation » suit pour 65, 33% des personnes interviewées.
Après avoir développé la quintessence de la thèse, Sounkalo Togola s’est prêté aux questions des membres du jury. Mais avant de poser leurs questions, ils ont d’abord donné leur appréciation, sur la forme et le fond, du travail abattu par M. Togola. « Tous les éléments d’une thèse sont présents. Le candidat a abattu un travail de qualité. La thématique est pertinente, d’une importance capitale et d’actualité. Le document constitue une mine d’or en terme d’informations. On y apprend beaucoup. C’est un travail scientifique d’une grande valeur. La thèse est consistante. Sounkalo Togola a fait un effort d’analyse et le style est apprécié. » Telles sont les grandes lignes des commentaires du jury sur le document de thèse.
Cependant comme œuvre humaine, la thèse renferme des faiblesses que les membres du jury n’ont pas manqué de relever. Et les corrections y afférentes doivent être portées dans la version finalisée de la thèse avant le dépôt d’un exemplaire au niveau de l’administration de l’Institut de Pédagogie Universitaire (IPU).
OM (AMAP)


