Mopti, 27 octobre (AMAP) La phase régionale de restitution de l’avant-projet de la loi fondamentale de la République du Mali a regroupé ce mardi 25 octobre à Mopti les représentants de l’Etat, les élus, les représentants des autorités traditionnelles, religieuses et des organisations de la société civile des régions de Tombouctou, Taoudenit, Bandiagara, Douentza et Mopti, a constaté l’AMAP.

C’est la salle de conférence du gouvernorat qui a servi de cadre à cette importante session dont les travaux étaient présidés par le gouverneur de la région de Mopti, le Colonel major Abass Dembélé.

Pour la circonstance deux experts membres de la commission de rédaction de la nouvelle constitution, le Pr Harouna Diallo et le Dr Bréhima I. Dicko ont fait le déplacement de Mopti pour cet exercice de recevabilité.

Dans une présentation succincte du document de 14 titres et 195 articles la mission nationale a mis un accent sur les innovations majeures contenu dans l’avant-projet de constitution et éclairé la lanterne des participants des parties non comprises qui alimentent les débats.

Pour le Pr Harouna Diallo, le document dans son préambule prend en charge un certain nombre de valeurs historiques, millénaires qui ont fondé la conviction du peuple malien comme faisant partie de leur vécu quotidien.

Sur l’état et la souveraineté il y a un ensemble d’innovation notamment la question du caractère unitaire de l’état qui est consacré dans le nouveau document avec une gestion efficiente de la question de l’esclavage au titre des droits et des libertés a expliqué l’expert. Selon les membres de la commission de rédaction, le renforcement du pouvoir législatif avec la création de 2 chambres ( l’Assemblée nationale et le Haut conseil), la limitation de la taille du gouvernement, la création de l’organe unique de gestion des élections et l’innovation qui porte sur le mandat présidentiel et la limitation de l’âge à 35 ans au moins et 75 au plus sont des dispositions auxquelles s’ajoutent des aspects qui permettent aux justiciables de saisir directement le conseil supérieur de la magistrature ou le juge constitutionnel en exception d’un constitutionnaliste.

En plus, pour M. Diallo le fait que le vécu du malien sur le plan institutionnel traditionnel c’est-à-dire les légitimités traditionnelles et la justice alternative consacré par la constitution sont un ensemble d’éléments qui fondent à dire que l’avant-projet de la nouvelle constitution apporte beaucoup de changements.

Certains participants pensent que l’avant-projet à l’allure d’une loi organique et que le problème de langue est une préoccupation. Selon les experts ce débat est un faux débat car une constitution est la loi organique de l’état. C’est elle qui organise les rapports, les normes entre les gouvernants et les gouvernés. Sur la question de langue, il faut éviter de tomber dans une lecture biaisé l’alinéa de l’article 31 qui porte sur la langue française comme langue d’expression officielle. Selon les explications il y a d’autres alinéa qui stipulent que dans l’avenir le législateur peut officialiser les 13 langues nationales ou de choisir une langue comme officielle.

Pour l’honorable Younouss Mohamed Ibrahim MAIGA, chef de village de Saraféré, commune de Rarhouss cercle de Gourma Rarhouss région de Tombouctou un participant salue l’initiative de rendre compte au peuple les résultats des travaux de l’avant-projet de constitution. Nous sortons de cette session très satisfait des déclarations et exposés faites par les membres de la commission ainsi que les réponses données aux préoccupations soulevées ayant permis aux participants de savoir que les doléances exprimées depuis les consultations préliminaires ont été prises en compte a indiqué le chef de village de Saraféré.

Le chef de l’exécutif régional de la région de Mopti, le colonel major Abass Dembélé s’est réjoui du choix de la Venise Malienne pour abriter cet exercice prolifique regroupant les 5 région autour du document de l’avant-projet de la loi fondamentale.

Des échanges, il est ressorti des points saillants notamment la satisfaction des participants de voir que leurs préoccupations et suggestions ont été prises en compte après la séance d’écoute, toutes choses qui fait espéré que cet avant-projet de texte fondamental est un condensé des Maliens pour le Mali-Kura dont nous aspirons a -t-il souligné avant d’inviter les participants à un exercice de recevabilité pour expliquer le document à leur communauté de base.

 DC/KM (AMAP)