Par Youssouf DOUMBIA
Bamako, 16 sept (AMAP) Le théâtre de sensibilisation ou théâtre utile a de beaux jours devant lui, surtout dans un pays frappé par une crise multidimensionnelle comme le Mali. Deux pièces de théâtre pour sensibiliser la jeunesse et les populations à la citoyenneté de dix villages de la Commune rurale de Massigui, dans la Région de Dioïla, pas loin de Bamako, la capitale malienne. Voilà la dédicace du comédien Seydou Doumbia.
«Jeunesse et cohésion sociale» et «San bèna k’a ko to ngomi yé» ou « Après la pluie, c’est la rosée» des œuvres écrites et mises en scène par un duo bien connu dans le théâtre malien, Aguibou Dembélé et Issa Coulibaly.
La pièce «Jeunesse et cohésion sociale» est jouée par onze personnages. Ce sont deux groupes de jeunes issues de mouvements politiques différents, les jeunes du même bord que les autorités communales convient à une réunion avec le camp adverse, initiée par le secrétaire général de la jeunesse communale, pour parler de travaux d’utilité publique qui rentrent dans le cadre de la citoyenneté.
Au départ, il y avait la réticence du camp adverse qui pensait que toute personne qui ne milite pas dans le même parti que les autorités ne doit pas contribuer au développement communautaire. Par finir, l’entente revient au sein de la jeunesse, pour le bonheur de la commune.
Quant à la deuxième pièce, elle regroupe six personnages et parle d’une incompréhension entre la jeunesse et les personnes âgées aux commandes des affaires communales. Les jeunes pensent que les ainés ne veulent pas aller à la retraite pour céder la place. Chaque partie a des arguments à avancer mais. à travers une initiative prise par les jeunes pour le développement communautaire, les ainés finissent par faire confiance aux jeunes pour préparer la relève.
C’est à travers une tournée populaire très suivie que les 17 jeunes, de la Commune qui venaient d’être initiés à l’art dramatique par Seydou Doumbia, lui-même, ont, non seulement, égayé les populations mais, également les ont sensibilisées sur les enjeux de la citoyenneté. Une tournée qui a eu lieu du 13 au 30 août dernier.
En effet, dans le cadre du projet de sensibilisation avec pour thème : « Jeunesse et participation citoyenne au développement communautaire de Massigui », financé par l’ambassade royale du Danemark à travers le Famoc, la troupe a eu des représentations dans dix localités : Massigui, Ndjissembougou, Sérimanbougou, Falla Massara, Toukoro, Sanankoro, Séribala, Togo et Baba.
La troupe Sigida est composée de Oumar Thiero dans le rôle de Barou, Monzon Dembélé dit Jean, Nah Doumbia, Djénébou Coulibaly, Nana Konaté, Boubacar Diossé Doumbia, Maimouna Thiero, Karia Koné, Bintou Sangaré, Mahawa Coulibaly, Drissa Dramé, Konimba Coulibaly, Bakary Coulibaly, Moustapha Doumbia et Drissa Coulibaly.
Malgré la saison des pluies qui bat son plein, les populations ont tenu à montrer leur enthousiasme par rapport à un tel évènement. L’initiateur, originaire de Massigui, en était le premier surpris. « A chaque étape, le public est sorti massivement pour envahir les différentes places publiques qui recevaient les représentations. Les enfants, les femmes, les adultes, malgré la fatigue des travaux champêtres de la journée tenaient à venir se faire plaisir à travers les deux pièces de théâtre que nous leur avons proposées, témoigne notre interlocuteur. Le spectacle a eu un tel succès que les 43 autres localités de la Commune de Massigui nous ont sollicité. Malheureusement, le projet ne permettait pas de couvrir ces derniers. »
Le projet a pour but de renforcer le degré d’implication et de participation des jeunes à leur propre développement au niveau local. Il consiste à amener la jeunesse à devenir les vrais acteurs du développement de la commune de Massigui. Il doit permettre de renforcer l’engagement de la jeunesse dans l’exercice du leadership et de la citoyenneté.
Au cours de la formation, qui a regroupé 90 jeunes, l’accent a été mis sur le leadership des jeunes. Ils doivent être les acteurs du développement local et du bien-être social. Vingt jeunes dont dix filles, y compris les personnes marginalisées, ont suvi la formation dramatique.
YD/MD (AMAP)