Nutrition : Une stratégie nationale désormais en place au Mali

Toutes les interventions dans ce cadre contribueront à renforcer la lutte contre la malnutrition. Qui est une réelle préoccupation de santé  

Bamako, 16 sept (AMAP) La  Stratégie nationale d’intervention du secteur eau, hygiène et assainissement (EHA /Wash et nutrition) pour une amélioration de la nutrition au Mali a été lancée, jeudi, à Bamako,  par le secrétaire général du ministère de la Santé et du Développement social, Dr Aly Diop.

Ce lancement a été une occasion de présenter les objectifs de la Stratégie, de partager les différents axes d’intervention, les indicateurs d’impacts et le mécanisme de suivi de la mise en œuvre de la Stratégie.

La malnutrition reste toujours une préoccupation au Mali, malgré les efforts déployés pour inverser la tendance. Les résultats préliminaires de l’enquête SMART 2022 démontrent même que les différents types de malnutrition y sont présents à la fois sous leur forme modérée et sévère.

La situation nutritionnelle à l’état actuel demeure préoccupante, tant au niveau national, où l’on compte 10,8% de malnutrition aiguë globale et 2,1% de malnutrition aiguë sévère, qu’au niveau des régions.

La représentante adjointe du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) au Mali, Francine Kimanuka, a indiqué que le phénomène reste l’une des causes majeures de morbidité et de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.

La malnutrition, bien que liée aux mauvaises pratiques nutritionnelles, demeure un problème de santé avec une dimension multifactorielle. L’une de ses causes sous-jacentes est liée aux mauvaises pratiques d’hygiène et d’assainissement et à l’insuffisance d’accès à l’eau potable.

Une analyse des liens entre malnutrition et facteurs environnementaux à partir des données d’enquête MICS-2015, réalisée par le bureau UNICEF au Mali, en 2020, a permis de démontrer que plus l’environnement du ménage est assaini, plus le risque sanitaire et les taux de malnutrition sont réduits. Cette étude confirme les liens connus entre la malnutrition et l’environnement non assaini et justifie la nécessité de mieux prendre en compte les interventions WASH dans la lutte contre la malnutrition.

Pour une grande opérationnalisation de cette stratégie au Mali, Mme Francine Kimanuka a lancé un appel à tous les partenaires techniques et financiers pour une grande mobilisation des financements. Elle a aussi renouvelé l’engagement de l’organisation onusienne à accompagner tous les efforts du gouvernement dans la lutte contre la malnutrition et pour la survie de chaque enfant au Mali.

Le secrétaire général du département en charge de la Santé, Dr Aly Diop, a déclaré que le Mali compte beaucoup sur cette stratégie. Elle constitue, aujourd’hui, une des priorités du gouvernement en vue d’alléger les souffrances de la population liées aux problèmes de malnutrition.

Dr Diop a souligné que le document « illustre les points forts du partenariat entre les quatre départements ministériels sectoriels pour la mise en œuvre de la vision de la Politique nationale de la nutrition ». Il s’agit d’assurer le droit à une nutrition adéquate à la population toute entière, en vue de satisfaire son bien-être et garantir un développement national durable.

L’essence de la Stratégie consiste à générer un impact et à amplifier le retour d’investissement dans la nutrition grâce aux interventions d’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement.

Pour lui, malgré les progrès encourageants, il reste encore beaucoup à faire au cours des années à venir. C’est pourquoi, il estime qu’il ne faut pas fermer les yeux sur les menaces qui pourraient compliquer encore un peu plus la tâche. Il s’agit de la crise climatique qui a des retombées de plus en plus fortes sur l’ensemble des acquis de l’approche multisectorielle de la nutrition en particulier sur l’eau, l’hygiène et l’assainissement.

«Notre travail doit être centré sur l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement dans la lutte contre toutes formes de malnutrition», a-t-il dit. Et d’ajouter qu’il ne faut pas perdre de vue les personnes les plus vulnérables marginalisées.

«Cette stratégie nous encourage à travailler plus dur que jamais et montre que nous pouvons atteindre nos objectifs, si nous le décidons ensemble», a souligné Aly Diop. Il a donc exhorté les acteurs du domaine à s’approprier la Stratégie pour renforcer la couverture, la cohérence des politiques et programmes, mais aussi la continuité des interventions de promotion d’accès à l’eau potable, l’hygiène et l’assainissement.

Tout ceci en vue de faire de la Politique nationale de la nutrition une réalité au niveau de chaque commune, cercle et région.

FN/MD (AMAP)