Une quarantaine de civils tués dans une attaque terroriste à Tessit, dans la Region de Gao  (Nord)

Un site après le passage des assaillants (Photo AMAP)

Gao, 17 fév (AMAP) Plusieurs hommes armés, présumés terroristes, ont tué une quarantaine de civils, dimanche  6 février 2022, aux environs 14 heures, au cours d’une attaque concomitante dans plusieurs villages de la Commune rurale de Tessit, dans le Nord du Mali, ont annoncé, jeudi, les autorités administratives. 

Les assaillants ont fait irruption, dans les localités de Tadjalate, Tazimé, Keygouroutane, Marsi, Bakane, Abagazoz, sur une cinquantaine de motos et à bord de huit véhicules pick-up estampillés Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) d’Iyad Ag Agaly et de Amadou Kouffa, et ont semé la terreur parmi la population. 

Selon un rescapé, l’entrepreneur Albachar Ag Mohamed de la communauté Kel-Essouk, il sera difficile de dénombrer avec exactitude le nombre de morts « parce que, souvent, on trouve des corps par dizaine ou quinzaine dans des lieux différents ».

Cependant, il est sûr, « avant de fuir les lieux, d’avoir comptabilisé plus de 45 morts sans tenir compte des personnes portées disparues ».

Selon toujours ce rescapé, les assaillants ont emmené trois véhicules dont le sien et des milliers de bétails et des vivres. « Ces bandits armés ont dévalisé le Centre de santé, les   boutiques des localités avant de les incendier. Ils ont, aussi, saboté le château d’eau de Tadjalate », a précisé l’entrepreneur.

Suite aux menaces des terroristes de les exécuter, de milliers de ménages ont abandonné leurs habitations et leurs biens derrière eux pour se réfugier dans la Commune urbaine de Gao  (Nord) et d’autres ont fui vers le Niger. Une dame d’une cinquantaine d’années, entourée de ses petits fils et filles, Markoy Welt Inay, a dit qu’elle et sa famille ont dû fuir la zone, en laissant tous leurs biens « afin d’échapper à la mort ». 

Un doyen de la communauté de Kel Essouk, Alhousseini Ag Ismaguel, a déclaré que  leurs « père et mère, c’est l’Etat du Mali » et que leur communauté « est dans l’obligation d’accompagner leur patrie ». 

Le village de Tadjalate était sur une bonne voie de  développement parce qu’il y a des écoles, un centre de santé, un château d’eau et des commerces. « Tout le monde venait  s’approvisionner dans ces boutiques et se faire soigner au centre de santé », a-t-il dit. 

« Les populations sont en parfaite intelligence avec les  forces de sécurité maliennes. Voilà pourquoi, les différents villages  ont été la cible de cette attaque barbare de ces mécréants », a lancé le doyen des Kel-Essouk. 

Les déplacés de Gao ont été accueillis, mercredi, au Centre social pour le développement et l’éducation, par son promoteur, Albachar Ag Mohamed, avant être transférés sur le site de Bawa Aljanabango, dans la Commune rurale de Gouzourèye.

Selon Albachar Ag Mohamed, les autorités régionales ont été informées de l’arrivée des déplacés de la Commune rurale de Tessit. Il a ajouté que l’UNICEF a identifié et recensé les  enfants scolarisés. 

Tous les déplacés des six villages de la Commune de Tessit sont installés sur le site de Bawa Aljanabango dans la Commune rurale de Gounzourèye qui a été offert par le maire de la Commune. 

Hier jeudi, à notre passage, rien n’avait encore été réalisé sur le site et les besoins sont énormes. 

AT/MD (AMAP)