Bamako, 05 nov (AMAP) L’avant-projet de la loi électorale, dont les principales innovations portent sur la création de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE), l’instauration du scrutin proportionnel pour plus d’équité et le bulletin unique, est au centre d’un atelier qui s’est ouvert, jeudi, au Centre international de conférences de Bamako (CICB), sous la présidence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga.
Durant deux jours, les acteurs politiques, contrôleurs, observateurs et citoyens praticiens du processus électoral, la société civile et les ordres professionnels, examineront l’avant-projet de loi, en vue de son amélioration et de sa consolidation.
«Ces innovations vont contribuer à une régulation efficace des scrutins pour plus de crédibilité et de transparence. Ce n’est qu’à ce prix que la légitimité des futures autorités élues, sous l’égide de la nouvelle loi, sera sans contestations majeures et facteurs de stabilité institutionnelle… », a assuré le Premier ministre.
Les innovations phares du futur texte sont destinées à impacter significativement le coût des élections. L’Autorité indépendante reprend, à son compte et de manière renforcée par endroits, les attributions ainsi que les pouvoirs de gestion, de contrôle et de supervision conférés par l’actuelle loi électorale au ministère en charge de l’Administration territoriale, à la Délégation générale aux élections (DGE) et à la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Autre nouveauté : le choix d’experts neutres, professionnels et assermentés pour composer et diriger l’AIGE dont «l’indépendance est affirmée et la permanence voulue».
Pour Choguel Kokalla Maïga, la création de l’organe unique de gestion des élections répond à la concrétisation d’une des aspirations la plus partagée par le plus grand nombre de partis et regroupements politiques ainsi que des organisations de la société civile depuis plusieurs décennies. «Il s’agit pour le peuple malien de minimiser les risques de contestation des élections, donc de renforcer la crédibilité et la légitimité des institutions élues pour que notre pays sorte définitivement du cycle infernal des crises post-électorales», a indiqué le chef du gouvernement.
Il reste persuadé qu’au sortir de cette rencontre, le Mali disposera d’une loi électorale, donnant satisfaction à l’écrasante majorité de la classe politique. M. Maiga n’a pas manqué d’inviter les participants à faire toutes recommandations pertinentes de nature à renforcer la résilience de l’AIGE et du processus électoral au Mali que les Assises nationales de la réfondation (ANR) pourront approfondir.
Pour la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko, la tenue de cette rencontre témoigne du souci du gouvernement d’adopter une démarche inclusive et participative autour de cet avant-projet de loi.
Mme Fatoumata Sékou Dicko a soutenu que le choix de créer l’AIGE sous le statut juridique d’une autorité administrative indépendante est l’option juridique du droit positif malien qui offre la garantie de plus d’indépendance fonctionnelle et financière.
Les membres du Cadre d’échange des partis et regroupements politiques pour une Transition réussie au Mali ont décidé de ne pas participer à cette rencontre. Les responsables de cette coalition l’ont fait savoir à travers un communiqué rendu public mercredi.
En lieu et place, ils demandent au gouvernement de transmettre au Conseil national de Transition (CNT) le projet de loi électorale «consensuel» issu de l’atelier organisé du 3 au 5 mai 2021 par le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation.
Plusieurs membres du gouvernement, notamment le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga et la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Mme Fatoumata Sékou Dicko, étaient présent à la cérémonie d’ouverture.
BD/MD (AMAP)