San, 21 février (AMAP) Grande de taille, d’un gabarit imposant, d’un sourire fine et d’un commerce agréable, la quarantaine, elle émerveille les populations de par ses chansons bambara et mandingues, lors des cérémonies officielles, de mariage et de baptême à San.
Elle, c’est la chanteuse Assan Dembélé, connue de la Cité de Santoro et de Karantela, nom originel de San. Elle qui n’a pas eu la chance de fréquenter l’école contrairement aux autres membres de sa famille, est née à San, d’une famille d’artistes et de chanteurs. Fille d’un batteur de Tam-Tam, Dramane Dembélé et d’une ménagère, Awa Sanogo qui n’a jamais chanté. Elle a appris aux côté de sa tante Fafinè Dembélé qui était à l’époque sollicité aux cérémonies de mariage et de baptême et émerveillait-elle aussi par sa voix perçante et harmonieuse.
Assan Dembélé qui n’a produit aucun album à cause selon elle, d’un manque de moyens et d’appui, a beaucoup d’admiration pour la grande cantatrice Kandia Kouyaté, originaire de la ville de Kita, berceau du savoir traditionnel et de la chanson.
« Je chante plusieurs morceaux dont le plus célèbre et attirant est ‘Mougnou et Sabali’ ou encore la patience et la tolérance’ adressé aux femmes du monde, d’Afrique et du Mali. Toute chose qui contribue à la stabilité d’une famille et à son évolution. »
Bien que n’ayant pas les moyens, elle fait ses répétitions avec ses joueurs dans sa famille paternelle avec le matériel dont elle dispose et le reste est loué.
A notre interrogation, le bruit de la répétition ne dérange pas les voisins. Elle répond à la négative en affirmant qu’ils sont habitués et l’accompagnent dans sa quête de performance en assistant souvent aux entrainements.
La rossignole comme l’appellent ses fans, a participé à deux semaines locales à San où sa formation a été primée en Solo, Balai, Ensemble instrumentale et danse. Elle a également pris part à la Semaine régionale où sa formation a été 2ème. Cette chanteuse qui fait la fierté du Réseau des communicateurs traditionnels (RECOTRADE) n’a jamais participé à la biennale à cause, à l’époque de l’entretien de son nouveau bébé.
Elle continue de conseiller aux femmes ; malgré souvent des difficultés dans leur milieu de vie, la patience et la tolérance et de son avis la réussite d’une famille est liée à une femme ainsi que celle d’une nation. Elle n’a pas manqué de faire le plaidoyer auprès des autorités afin qu’elles apportent leurs appuis aux femmes qui ont de l’ingéniosité surtout dans les zones rurales.
Cette dame à la voix captivante qui continuent de faire vibrer les cœurs dans sa ville natale et autres localités, est mère de six (6) enfants.
Kader MAIGA (AMAP)