Ségou, 30 sept (AMAP) Depuis lundi, Ségou, la Cité des balanzans, vit au rythme de la 14è édition d’Oxyjeunes, sous le thème : «Covid-19 et droits de l’enfant : Quelle contribution des enfants à la promotion de l’éducation, de la santé, de la protection et de la nutrition en situation de pandémie?».

Ce thème souligne la nécessité d’agir et de plaider en faveur des droits de l’enfant, en cette période de pandémie afin de favoriser leur épanouissement.

Organisé par l’Unicef en collaboration avec l’Union des radiodiffusions et télévisions libres du Mali (URTEL), l’Association pour la promotion des jeunes et enfants communicants du Mali (APJEC), l’Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) et le ministère de la Jeunesse et des Sports, cet événement vise à renforcer les connaissances des enfants sur la Convention relative à leurs droits, à disséminer le nouveau programme pays Unicef-Mali 2020-2024 et à prévenir la Covid-19 tout en adoptant les gestes barrières.

En outre, ces assises permettront aux enfants de produire des contenus multimédias (reportage photos, vidéos et une publication pour les réseaux sociaux) de façon théorique et pratique. Des reporters et encadreurs seront outillés sur le journalisme sensible au genre et le reportage sur les enfants. Comme lors de chacune des éditions précédentes, celle de 2020 ne dérogera pas à la règle et va jeter les bases de la participation des enfants à la commémoration des 60 ans de coopération entre notre pays et l’Unicef.

La cérémonie de lancement était présidée par le directeur de cabinet du gouverneur de Ségou, Siné Dembélé. C’était en présence du représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF), Ismaël Maïga, du président du Parlement des enfants, Nouhoum Chérif Haïdara, et du président de l’URTEL, Bandiougou Danté.

Cet espace de rencontre, Oxyjeunes, a soutenu le président du Parlement des enfants, Nouhoum Chérif Haïdara, a non seulement permis d’outiller de nombreux enfants et jeunes venant des quatre coins du Mali sur leurs droits mais, aussi, leur appropriation des médias qui constituent des outils efficaces de sensibilisation. «Dans un contexte de forte insécurité, les enfants ont été victimes d’abus et de violence, d’exploitation sexuelle ou économique, de trafics, de mariages d’enfants et beaucoup ont été séparés, de force, de leur famille ou recrutés dans les groupes armés», a souligné le président du parlement des enfants, avant d’ajouter qu’à ce tableau peu reluisant, vient s’ajouter la Covid-19 avec des conséquences désastreuses pour les enfants déplacés.

Convaincu du rôle de ses camarades dans le développement de notre Nation, Nouhoum Chérif Haïdara a invité chacun d’entre eux à se mobiliser afin de jouer un rôle critique dans la lutte contre cette pandémie et bien d’autres maux qui fragilisent le respect des droits des enfants.

Le représentant de l’Unicef, pour sa part, a dit que le thème de cette édition est assez évocateur en ce sens qu’il met en vitrine la contribution des enfants eux-mêmes à l’approfondissement des voies et moyens de prévenir la pandémie de la Covid-19. «Cette riposte nous interpelle face à la situation de milliers d’enfants anonymes, victimes d’une forme de restriction de mouvements liée à la pandémie», a indiqué Ismaël Maïga. D’après lui, en matière d’éducation, toute une génération d’enfants a subi une interruption des enseignements. Pour étayer ses propos, le représentant de l’Unicef a précisé que les fermetures d’écoles ont perturbé la scolarité de plus de 2 millions d’élèves âgés de 5 à 17 ans.

Ces différentes fermetures, selon lui, ont prouvé que les élèves, en particulier, les filles, qui sont déscolarisées pendant de longues périodes, ont peu de chance de retourner en classe, une fois les écoles rouvertes. « Devant cette situation, il est impérieux, a poursuivi Ismaël Maïga, de mettre l’accent sur des politiques et stratégies permettant aux familles d’accéder à des services vitaux de santé, de nutrition et d’éducation ».

La Région de Ségou (Centre) compte une forte concentration de personnes déplacées en raison de l’insécurité au centre du pays. Plus de 420 vivent sur les sites de Zogofina et Bougounina. Pour le représentant de l’Unicef, les enfants qui traversent déjà des crises humanitaires ne doivent pas non plus être oubliés dans la riposte contre cette pandémie.

MS/MD (AMAP)