Par Fatoumata NAPHO
Bamako, 18 fév (AMAP) La ministre de la Santé et du Développement social, Dr Fanta Siby, est allée, mercredi, jauger le dispositif de surveillance de contrôle des voyageurs suspects, à Kourémalé, à la frontière avec la Guinée, où a ressurgi une épidémie d’Ebola, et donner les directives pour prévenir les risques de contamination dans la logique du «Mieux vaut prévenir que guérir». Il s’agit, pour les autorités sanitaires maliennes de mettre en application cet axiome, depuis la résurgence de la maladie à virus Ebola chez nos voisins guinéens.
Après une réunion stratégique avec les acteurs de la lutte contre les épidémies et les partenaires, ce déplacement de la ministre en charge de la Santé, à la frontière avec la Guinée, est destiné a préparer déjà la riposte à une éventuelle contamination.
Il était environ 15 heures, lorsque Dr Fanta Siby accompagnée d’une forte délégation et du représentant de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Jean Pierre Baptiste, est arrivée au cordon sanitaire de la localité, au poste de la douane.
C’est à partir d’un bureau que le médecin chef, Dr Dramane Ouattara, et son équipe de techniciens, procèdent au contrôle. Les équipes travaillent par brigade de 8h à 18h. Elles sont dotées de thermoflash (appareils destinés à prendre la température), de gel et de gants. À l’extérieur, il y a aussi 6 kits de lavage des mains au savon.
Le médecin chef a expliqué que les agents contrôlent les passagers de nombreux véhicules par jour. Tous sont soumis aux exigences du dispositif : le lavage des mains au savon, avant d’être enregistré au poste. On procède, aussi, à une prise de la température. Le nom, la provenance et le numéro de téléphone sont enregistrés dans un registre pour la traçabilité d’éventuels malades ou de leurs cas contacts.
Pour faire ce travail, l’équipe n’est pas dans de bonnes conditions. Au regard de la situation, la ministre de la Santé et du Développement social a promis de construire un centre digne de ce nom. Elle a, aussi, insisté sur la motivation des agents et du comité de veille au sein de la communauté. Pour Dr Siby, des efforts sont faits pour circonscrire les risques de contamination. “Notre pays est prêt pour la riposte”, selon elle. A titre d’exemple, le comité de veille a été activé à Kourémalé et a même commencé la sensibilisation.
La directrice régionale de Koulikoro, Dr Najim Oura Diallo, et le médecin chef de Kangaba, Dr Moussa Maïga, ont confirmé leur engagement à être à l’avant-garde de ce combat mais, aussi, leur volonté à mettre en application les directives des autorités compétentes. À ce propos, la directrice régionale a expliqué que sa région a malheureusement beaucoup de portes d’entrée sur la frontière avec la Guinée, y compris Kourémalé qui reste le principal poste frontière.
Pour la ministre, il était nécessaire, 24 heures après la réunion d’urgence de venir voir la frontière pour, non seulement, apprécier les dispositions prises mais aussi s’enquérir des conditions de travail des agents. Et de rappeler que le Mali a su bien gérer l’épidémie d’Ebola en 2014.
Pour la première responsable du département en charge de la Santé, l’heure n’est pas à l’inquiétude. «Il y a un personnel dévoué sur place malgré les difficiles conditions de travail. En somme, beaucoup de choses ont été faites, mais d’autres aussi restent à améliorer». Fanta Siby a, également, promis d’améliorer les conditions. Cependant, elle a exhorté les agents à renforcer davantage la surveillance. Et au-delà du cordon, elle a demandé à la communauté de réactiver les comités de veille qui existent.
«Bravo !», c’est l’appréciation du représentant de l’OMS à l’endroit du Mali, pour sa réactivité. « Beaucoup d’activités ont été menées, à moins de 48 heures. Le plan de riposte a été mis a niveau en un laps de temps», a-t-il dit. Pour Jean Pierre Baptiste, notre pays est en mesure de diagnostiquer les cas. Pour lui, tout cela montre qu’il y a une certaine réactivité et que cela va dans le sens des actions préconisées par l’OMS. Il a, aussi, déclaré qu’en cas d’épidémie, le Mali a la capacité de faire face même si beaucoup de choses restent à faire. Il a remercié les agents de santé pour leur “dévouement”.
FN (AMAP)

