
le ministre togolais de l’Economie et des Finances, Essowè Georges Barcola
Envoyé spécial
Cheick Moctar TRAORE
Lomé, 12 juin (AMAP) La 1ère édition des BOAD development days, qui se tient du 12 au 13 juin, démarré, jeudi, à Lomé sous le thème : «Le financement de la transition énergétique et de l’agriculture durable : défis, opportunité et solutions».
Dans la capitale togolaise, professionnels, leaders et experts dans les domaines de l’agriculture et de l’énergie discutent des défis, opportunités et solutions pour l’accès universel à l’électricité face aux exigences de la transition énergétique.
Ils se penchent aussi sur le rôle de l’agro-industrie comme levier de souveraineté alimentaire dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). « Parmi les défis auxquels nos pays sont confrontés, figurent les chocs externes, les défis climatiques, la crise sécuritaire, la sécurité alimentaire, l’accès à l’énergie, l’industrialisation et la création d’emplois décents pour une jeunesse de plus en plus nombreuse », a fait noter le ministre togolais de l’Economie et des Finances, Essowè Georges Barcola.
Après avoir souhaité la bienvenue aux 200 délégués des huit pays de notre zone à cet rencontre inédite, M. Barcola a, pour espérer relever ces défis, attiré l’attention sur l’urgence « d ’innover, de collaborer et de mutualiser nos efforts. » « Cela, a-t-il insisté, conformément à l’objectif de ces journées : créer un espace de dialogue constructif entre les gouvernements, le secteur privé, la société civile et les partenaires au développement. »
Véritablement il s’agit de repenser les modèles de financement du développement, d’identifier des solutions innovantes et
d’opportunités de financement dédiées à la sécurité alimentaire et à la transition énergétique. En la matière, le président de la BOAD a préconisé d’impliquer davantage le secteur privé dans l’offre de produits alimentaires et d’énergie. Cela compte tenu, selon lui, des besoins importants d’investissement de nos Plans nationaux de développement.
Concernant les Institutions financières de développement (IFD) et les Banques multilatérales de développement (BMD), Serge Ekué a suggéré de leur permettre de jouer pleinement leur rôle contra-cyclique et catalytique, etc. Il a préconisé de promouvoir de nouvelles approches de financement, ainsi que les partenariats et les bonnes pratiques.
Pour les États membres, il a demandé de poursuivre l’assainissement du cadre macroéconomique à travers notamment la mise en oeuvre de mesures et réformes incitatives visant une plus grande attraction de l’investissement privé dans l’agriculture et l’offre d’énergie.
L’ancien Premier béninois, Lionel Zinzou, a, lui, expliqué comment « financer le développement autrement ». Selon lui, l’Afrique subsaharienne doit profiter de ses performances économiques qui sont parmi les meilleures au monde.
Il s’agit, notamment, du taux de croissance, de la faible inflation, de la valorisation croissante de son foncier, de la jeunesse de sa population… « En effet, a-t-il argumenté, le mode d’octroie de crédit en vigueur dans nos pays exclut le secteur privé dont le niveau de financement tourne autour de 11% du Produit intérieur brut (PIB), contre plus de 100% en Chine et 60% en Europe. »
Il a insisté sur le financement des logements des ménages. L’ancien Chef du gouvernement du Bénin a demandé de financer la production de l’énergie fossile au regard du fait que la contribution du continent à la pollution mondiale est marginale. Pour lui, le secteur bancaire mérite d’être soutenu avec des financements locaux surtout avec « le départ de certains partenaires qui ne veulent plus rester ». « Avoir des institutions financières qui prennent leurs décisions à Bamako, Lomé, à Cotonou est extrêmement important », a insisté Lionel Zinzou. Avant de demander de mettre à profit la digitalisation du cadastre, des factures… pour imposer le secteur informel qui représente près de 50% de notre Pib.
Les ministres maliens chargés de l’Energie, Boubacar Diané et de l’Agriculture, Daniel Siméon Kelema, prennent part aux travaux. Ce dernier interviendra demain en qualité d’expert.
CMT/MD (AMAP)


