
L’effondrement d’immeubles construits ou en construction est dû en partie à la mauvaise qualité des fers.
Bamako, 06 sept (AMAP) Les usines de production de fer qui continueront à ne pas respecter les normes pourraient être fermées, après la deuxième phase de vérification et de sensibilisation menée par les services techniques, a mis en garde, lundi, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Moussa Alassane Diallo, en marge d’une visite sur les sites de l’Industrie du Mali et de fer (IMAFER), à Fougadougou dans la Commune rurale de Tienfala.
Le Mali a connu, récemment, l’effondrement d’immeubles construits ou en construction entrainant des dégâts matériels et financiers importants. Dans certains cas, des pertes en vies humaines ont été enregistrées. Le ministère de l’Industrie et du Commerce a, à cet égard, instruit la Direction générale du commerce, de la consommation et de la concurrence (DGCC) et l’Agence malienne de métrologie de conduire un vaste programme de contrôle et de vérification du diamètre et de la longueur dans toutes les unités de production de fer sur l’ensemble du territoire national.
Le résultat de cet audit mené par les deux structures est sans appel. «Des fers commercialisés sur le marché comme étant du fer 6 ont été contrôlés diamètre 4, des fers 8 présentés et vendus au prix du fer 8 ont été contrôlés au diamètre 6, des fers 10 ont été contrôlés au diamètre 7 et ceux présentés comme des fers 12 et vendus à ce prix ont été contrôlés 9. Les longueurs ne sont pas respectées», a dénoncé Moussa Alassane Diallo.
Pour le minsitre en charge de l’Industrie, cette situation est inacceptable pour le gouvernement et insupportable pour les populations. C’est pour cette raison que toutes les unités de production de fer ont été réunies le 22 août dernier pour partager avec elles, les conclusions des études de vérification et de contrôle menées par les services techniques.
À l’issue de cette réunion, des recommandations fortes et des décisions ont été prises par le département. La visite terrain du ministre a consisté à vérifier la mise en œuvre effective de ces recommandations et décisions.
«Le développement économique inclusif et durable du Mali se fera avec l’industrie ou ne se fera pas. C’est pourquoi, soutenir l’industrie dans notre pays est une exigence pour mon département. L’objectif recherché est de permettre à nos industries de transformer notre production locale, pour que nous puissions assurer nos besoins nationaux par la production nationale», a-t-il expliqué.
Selon M. Diallo, nos industries doivent donner des produits de qualité qui respectent les normes. Autrement, il sera difficile de tenir sur la durée les engagements pris par rapport à la politique industrielle du pays.
«La conduite de cette politique qui se repose sur la promotion et le développement de l’industrie locale (petite, moyenne et grande) ne peut aller avec la promotion de la médiocrité. Nous devons être meilleurs en matière de production», a-t-il insisté.
Cette visite a permis au ministre Diallo de constater qu’il y a un nombre important d’usines qui ne respectent pas les normes. «D’ici octobre prochain, une deuxième vague de contrôles et de vérifications sera enclenchée par mes services. Si nous arrivons aux conclusions qu’il y a encore des unités de production de fer au Mali qui ne respectent pas les normes, nous serons amenés à assumer nos responsabilités et cela pourrait conduire à la fermeture de ces usines», a-t-il averti.
Les orientations et exigences du ministère de l’Industrie et du Commerce, ainsi que les mécanismes de suivi-évaluation et de supervision mis en place, à la fois, pour contrôler la qualité et le respect des normes, seront partagés avec les acteurs du secteur pour un développement industriel réussi.
Évoquant le problème d’énergie, le ministre Diallo a dit que c’est une donnée permanente. « Dans les réflexions que nous sommes en train de conduire, il s’agira de voir, aussi, comment on peut rendre nos industries moins dépendantes de l’énergie thermique. Pour cela, plusieurs pistes s’offrent à nous, surtout en ce qui concerne le solaire. On a déjà rencontré les promoteurs de l’énergie solaire, des réflexions sont en cours pour concevoir une politique industrielle où nos industries seront moins dépendantes de l’énergie à partir de l’EDM. SA», a-t-il dit.
Les responsables des unités industrielles visitées ont salué cette démarche du ministre Diallo qui vise à assainir le secteur.
BBC/MD (AMAP)