
Champs non labourés en attente de désherbage, Photos : AMAP
Tenenkou, 15 juil (AMAP) Les paysans de Tenenkou (Centre) ont repris le chemin des champs pour une nouvelle campagne 2025-26 qu’ils espèrent plus concluante que celle de l’année dernière, 2024-2025, en demi-teinte, marquée par une récolte mitigée due aux fortes pluies et des inondations de milliers de parcelles dans le Cercle, a constaté l’AMAP.
Le Cercle de Tenenkou, zone Aaro pastorale par excellence, dispose de milliers d’hectares cultivables et le ton de l’année, comme le disent les anciens, dépend du succès de la campagne agricole, Celle-ci, à son tour, est tributaire de la bonne volonté du ciel.
Le riz et le mil sont les cultures phares dans cette zone inondée du delta intérieur du fleuve Niger qui dispose aussi d’une zone exondée dans une partie des Communes de Diaka, Sougoulbé et Diafarabé où le mil est principalement cultivé.
Dans le casier rizicole de Tenenkou qui compte plus de 4 000 hectares, le démarrage de la campagne agricole est jugé « poussif », selon le chef du casier rizicole Amadou Coulibaly. Selon lui, la campagne agricole « commence à s’installer et nous sommes à la phase de traitement des mauvaises herbes. »
Cette situation s’explique par le retard des pluies et l’affaiblissement des boeufs de labour qui souffrent énormément pendant la saison sèche de l’insuffisance de pâturages. Ce qui fait qu’au moment de démarrer la campagne agricole, les charrues, très majoritairement utilisées pour le labour des champs, manquent cruellement de boeufs performants capables de soutenir le rythme.
En plus de ces difficultés, il faut aussi noter l’insuffisance de tracteurs dans le Cercle de Tenenkou. Autre difficulté notoire pour améliorer le rendement des agriculteurs, la dotation en engrais qui se réduit d’année en année.
Le chef du casier rizicole invite donc « les paysans à labourer très tôt les champs afin d’éviter tout désagrément puisque le casier rizicole de Tenenkou est reparti en trois zones : une zone basse où il faut labourer avant le 25 juillet, une zone moyenne et haute où on peut commencer les travaux à partir du 25 juillet et ce jusqu’au 25 août. »
Il a rappelé que face aux changements climatiques, « il est impératif que les paysans changent de comportement. »
Dans les autres zones, notamment, les hors casier, la campagne agricole a également débuté. Selon le chef sous-secteur central de l’agriculture, Allassane Kamanta, 200 mm de pluies ont été recueillies de mai à la première décade de juillet 2025. Au niveau du hors casier, on est également à la phase de traitement avec apport de semi organique et épandage de fumier organique.
En certains endroits, la phase de labour a commencé avec semi en volée pour les submersions libres et l’installation et le repiquage de pépinières pour la maîtrise totale de l’eau.
Face aux changements climatiques, M. Kamanta invite, aussi, les paysans à adopter les semences améliorées adaptées au phénomène.
Comme difficultés à ce niveau, selon notre interlocuteur, il faut noter, entre autres, l’insuffisance de matériels agricoles, notamment de tracteurs dont le nombre n’atteint pas vingt sur l’ensemble du territoire du Cercle. Autre difficulté notoire : l’insuffisance d’intrants dont le nombre diminue chaque année.
Les agents de l’agriculture ont, tout aussi, des difficultés pour le suivi sur le terrain à cause de l’insécurité en certains endroits et du manque de moyens de déplacement. Au nombre des obstacles, également, l’insuffisance de personnel pour le service de l’agriculture dont le nombre total d’agents est de quatre pour l’ensemble des 8 Communes du Cercle.
Pour une bonne campagne agricole, le chef sous-secteur central de l’agriculture et le chef du casier rizicole invitent en chœur, « les paysans à respecter le calendrier agricole et à suivre les conseils des techniciens. »
Si une majorité des paysans du cercle a commencé à labourer leurs champs, ceux de Kara, Darou, Thilembeya, dans la Commune rurale de Diafarabé n’ont pas, pour l’instant, démarré à cause du déguerpissement de leurs villages, sur ordre de groupes armés, depuis plusieurs semaines maintenant.
MD (AMAP)