Bamako, 15 mar (AMAP) Les ministres de l’Agriculture, Daniel Siméon Kéléma et de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, ont donné, samedi, des explications au monde rural sur les prélèvements pour alimenter un fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social du Mali, au cours d’une Assemblée générale d’information et de sensibilisation, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), a constaté l’AMAP.

Le ministre Youba Ba a rappelé que c’est dans la perspective d’une transformation structurelle de l’économie nationale et d’un développement humain inclusif et durable que les autorités de la Transition ont pris l’ordonnance du 07 février 2025 portant création du Fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social d’une part, et d’autre part, le décret du 07 février 2025 fixant l’organisation et les modalités de gestion de ce fonds. « Ce fonds sera utilisé pour faire face aux déficits énergétiques, d’infrastructures de base, aux inégalités sociales et les insuffisances du système productif national », a-t-dit.

Il a ajouté que les taxes de 1 et 10 % sont respectivement prélevées sur les services de mobile money et de rechargements de crédits de téléphone et d’abonnements de téléphone fixe et d’internet sont à la charge des consommateurs. « Le calcul, réalisé sur la base des prélèvements de 1 et 10 % sur les réalisations cumulées de l’année 2023 au niveau des services susvisés par les trois opérateurs de téléphonie du pays, notamment, Orange, Sotelma et Atel S.A donne un montant annuel de 109,66 milliards de Francs cfa pour le fonds », a expliqué le ministre de l’Élevage et de la Pêche.

Selon l’explication donné par ce membre du gouvernement, le Fonds de soutien aux projets d’infrastructures de base et de développement social sera logé à la présidence de la République. Il sera géré par un comité de pilotage de onze membres dont des ministres dûment mentionnés dans le décret du 07 février 2025 fixant son organisation et ses modalités de gestion. La présidence du comité est assurée par le secrétaire général de la Présidence.

Justifiant l’ordonnance et le décret sur la nouvelle taxation, le ministre Daniel Siméon Kéléma a expliqué que la mise en application des nouvelles orientations politiques par les autorités de la Transition s’est notamment traduite par le retrait d’un nombre important de partenaires au développement et la suspension de la coopération avec certains pays. « Aussi, la création de la Confédération des États du Sahel (AES) et la sortie de nos États de la CEDEAO marquent un tournant décisif dans notre histoire et affirme notre volonté à prendre en main notre destin. »

« Notre rôle à nous c’est de faire la sensibilisation sur le terrain pour que les gens comprennent pourquoi ces prélèvements, dans quel but et à quoi ils vont servir », a fait savoir le président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Sanousi Bouya Sylla.

Il a déclaré que l’APCAM et tous les acteurs du monde rural s’engagent à faire ce travail de sensibilisation. « Aujourd’hui nous sommes, tous les Maliens, à l’heure du sacrifice, parce que si on parle de souveraineté, d’indépendance et de développement endogène, on parle surtout de sacrifice », a également précisé le président de l’APCAM.

Selon lui, il n’existe pas de grande nation au monde qui n’est pas passée par ce chemin.  « Au-delà de ces prélèvements sur les transactions monétaires et de télécommunication, il faut que les Maliens se mettent dans la tête que nous allons faire face à des jours difficiles. » Mais, comme le dit notre hymne national : « Nous sommes résolus de mourir pour le Mali », a rappelé M. Sylla.  Il a assuré que le réseau de son organisation s’attellera à la sensibilisation du monde rural pour qu’il comprenne le pourquoi.

Il faut rappeler que ces mesures sont entrées en vigueur le mercredi 05 mars dernier.

ST/MD (AMAP)