Bamako, 04 fév (AMAP) Le Sommet extraordinaire de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) sur la situation politique au Burkina Faso, tenu, jeudi 03 février 2020, à Accra, au Ghana, n’a pas pris de nouvelles sanctions contre les auteurs du Coup d’Etat à Ouagadougou.
La Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO) a, également, examiné l’évolution de la situation politique en Guinée et au Mali.
Dans le communiqué final, les chefs d’Etat ouest africains, réunis autour du président ghanéen, Nana Akufo Addo, ont cependant demandé au nouveau pouvoir militaire la libération de l’ancien président Roch-Marc Christian Kaboré et une feuille de route pour des élections.
La CEDEAO confirme la suspension du Burkina Faso de toutes ses institutions, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel. La Conférence dit avoir « noté la dégradation de la situation sécuritaire et humanitaire dans ce pays, qui requiert un retour rapide à l’ordre constitutionnel afin de pouvoir trouver des solutions efficaces à ces problèmes ».
Elle a réitéré sa « condamnation absolue du coup d’Etat du 24 janvier 2022 » et exprimé sa « préoccupation face au maintien en détention du président déchu », tout en exigeant « sa libération sans condition ».
Sur la situation au Mali, les chefs d’État et de gouvernement ouest-africains ont décidé de pas lever les sanctions avant de recevoir un nouveau chronogramme des élections censées consacrer « le retour à une vie constitutionnelle normale ».
La CEDEAO s’est félicitée des conclusions de la 1057ème réunion du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) , tenue le 14 janvier 2022, qui a approuvé toutes les décisions et sanctions prises par l’organisation sous-régionale à l’encontre du Mali.
Elle a décidé, par ailleurs, de maintenir en place toutes les sanctions imposées au Mali, conformément à la décision prise le 9 janvier 2022. Elle invite « les autorités maliennes à proposer rapidement un chronogramme acceptable à la CEDEAO afin de permettre la levée progressive des sanctions ».
Concernant la situation politique en Guinée, les dirigeants ouest-africains ont pris note de la création récente du Conseil national de transition (CNT), en tant qu’organe législatif. La CEDEAI indique avoir constaté avec « préoccupation » que, cinq mois après le coup d’Etat, un calendrier de transition n’a toujours pas été mis en place, comme exigé par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO lors de la session extraordinaire du 16 septembre 2021.
Au regard de cette situation, la Conférence a décidé de maintenir en place toutes les sanctions imposées à la Guinée. Elle a demandé à l’autorité de Transition en Guinée « de mettre en place un calendrier devant conduire au rétablissement de l’ordre constitutionnel et marque sa disponibilité à accompagner la Guinée pour favoriser un retour à l’ordre constitutionnel le plus rapidement ».
Ce sommet intervient après la visite à Ouagadougou de deux délégations (chefs d’état-major puis ministres de la région) qui ont rencontré le nouvel homme fort du Burkina Faso le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba. Saluant lundi des « discussions franches », la ministre ghanéenne des affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchwey, a trouvé la junte burkinabè « très ouverte aux suggestions et aux propositions » qui ont été faites par la CEDEAO.
Les chefs d’État ont tenu ce sommet extraordinaire virtuellement, le 28 janvier 2022, après le coup d’État du 24 janvier 2022 au Burkina Faso. Après le Sommet a immédiatement déployé une mission de haut niveau du Comité des chefs d’état-major de la CEDEAO pour tenir des consultations avec les chefs militaires », a rappelé l’organisation dans communiqué.
Selon la même source, une mission ministérielle conjointe dirigée par le président du Conseil des ministres a également été déployée pour évaluer la situation politique dans le pays et soumettre son rapport à la Conférence des chefs d’État.
Lors du sommet de jeudi, les chefs d’État ont examiné et discuté des rapports de ces missions de haut niveau.
MD/SS (AMAP)