Les attaques contre les FAMa ont fait 51 morts et 55 blessés

Par Issa DEMBELE

Bamako, 10 juin (AMAP) Les forces nationales et internationales ont essuyé moins d’attaques asymétriques, pendant ces trois derniers mois, que durant le premier trimestre de l’année 2021, a constaté le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, dans son dernier rapport sur la situation sécuritaire au Mali.

Le constat est certes encourageant, parce que sur la même période, les chiffres révèlent aussi une légère baisse des attaques contre les populations civiles qui sont, cependant, en plusieurs endroits, sous le joug des terroristes et l’insécurité déborde sur les régions de Sikasso (Sud) et de San (Centre).

Le rapport de 22 pages fait ressortir une légère baisse des attaques asymétriques durant la période considérée. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a subi 14 attaques (contre 39 durant la période précédente), qui ont fait 4 morts et 50 blessés parmi les soldats de la paix. Alors que les Forces de défense et de sécurité maliennes ont été la cible de 25 attaques, ayant occasionné la mort de 49 militaires et 2 éléments de la police et de la gendarmerie. Les blessés sont au nombre de 55.

Au total, les forces nationales, internationales et les groupes armés signataires ont essuyé 44 attaques asymétriques. 23% d’entre elles ont eu lieu dans les régions du Nord. Il a été enregistré dans celles de Mopti et de Ségou, 21 attaques, dont 17 à Mopti ; soit une baisse par rapport au premier trimestre, au cours duquel 57 attaques avaient été perpétrées contre nos forces régaliennes et les groupes signataires. Les terroristes ont également fait des morts dans les rangs des milices peulh et dogon. L’essentiel de ces actes lâches ont été menées par la Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin (JNIM) et l’État islamique au grand Sahara qui ont multiplié également les opérations dans les régions de San (Centre) et de Sikasso (Sud).

Selon le rapport, au 26 mai, 307 attaques contre des civils avaient été signalées, un chiffre légèrement inférieur à celui enregistré la période précédente, qui correspondait à la saison sèche. Lors de ces attaques, 158 civils ont été tués (3 femmes, 4 enfants), 85 blessés (5 femmes, 6 enfants) et 125 enlevés (3 femmes, 1 enfant).

Cependant, dans plusieurs localités, les terroristes exigent des taxes illégales et imposent, en outre, leur propre interprétation de la Charia, en particulier dans les Régions de Douentza (Centre), de Gao et de Ménaka (Nord). Dans les deux dernières, révèle-t-on dans le document, « ils ont tué des civils qui avaient refusé de payer des taxes ou qui étaient soupçonnés d’avoir fourni des informations aux forces armées ».

Les populations des régions de Tombouctou et Gao sont aussi sous la menace constante que des groupes extrémistes violents, qui tentent d’imposer leurs normes religieuses de manière de plus en plus agressive, notamment par des enlèvements, des assassinats ciblés, des actes d’intimidation et d’imposition de taxes illégales. « Dans la zone de Tombouctou, souligne le rapport, certaines collectivités territoriales locales et des dirigeants communautaires ont négocié avec les groupes terroristes, en particulier pour obtenir l’autorisation de rouvrir les écoles ».

Impuissants face aux forces du mal, de nombreux civils ont migré vers des horizons plus cléments. Particulièrement, le nombre de personnes déplacées a augmenté dans le sud du Cercle d’Ansongo, principalement à Labbezanga et à Tessit. Les affrontements dans le Cercle d’Anderamboukane entre la JNIM et l’EIGS mais, également, entre des groupes extrémistes et des éléments du Mouvement pour le salut de l’Azawad des Daoussak, ont également entraîné de nombreux déplacements de personnes en direction de la ville de Ménaka.

Les attaques perpétrées par les groupes extrémistes violents continuent ainsi d’être la cause de nombreuses atteintes aux droits humains, dont des meurtres, de graves dommages corporels, des déplacements forcés, de pillage et de destruction de biens.

En outre, a déploré le secrétaire général, de nouvelles violations ont été commises par les forces armées, les groupes armés et milices communautaires. La MINUSMA a recensé 422 violations des droits humains (181) et atteintes à ces droits (241), soit 13 de plus que pendant la période précédente.

ID/MD (AMAP)