Sikasso (Sud) : Campagne agricole 2024-2025, de mai à septembre, les récoltes en octobre et novembre

Sikasso : Les acteurs sont à pied œuvre pour une saison fructueuse

Par Mariam F. DIABATE

Sikasso, 13 juil (AMAP) La campagne agricole a démarré, dans la Région de Sikasso (Sud), en fin mai et s’étendra jusqu’en fin septembre, pour des récoltes prévues en octobre et novembre, a annoncé le chargé des statistiques, suivi-évaluation et communication de la Direction régionale de l’agriculture (DRA), Ousmane Dembélé.

Dans un entretien avec l’AMAP, M. Dembélé a précisé : « L’objectif d’emblavure en céréales est de 661 562 ha dont 572 942 ha en céréales sèches et 88 620 ha en riz dans la Région. »

Les producteurs sont au four et au moulin. L’encadrement ne ménage aucun effort pour la réussite de la campagne pour réaliser cet objectif. A cet effet, M. le technicien soutient que le dispositif d’encadrement est à pied d’œuvre pour fournir l’appui-conseil nécessaire aux producteurs en vue d’atteindre les objectifs de production de la campagne agricole.

Sur le registre de la répartition de la pluviométrie, Ousmane Dembélé soutient que la campagne agricole 2025 a connu « une pluviométrie précoce mais mal repartie dans l’espace pendant le mois de juin dans certaines localités de la Région de Sikasso. »

A la date du 30 juin 2025, les cumuls étaient de : (275 mm en 19 jours contre 237,1 mm en 27 jours lors de la campagne 2024 et une moyenne interannuelle de 253,4 mm à Sikasso central) et (199,1 mm en 22 jours en 2025 contre 298,5 mm en 24 jours en 2024).

S’agissant de la subvention de l’engrais, il soutient que la mise en place de 3249 T d’engrais est en cours dans le cadre du Projet de développement, de la productivité et de diversification agricole dans les zones arides et semis arides du Mali (PDAZAM). A cela s’ajoute les 188T d’engrais du Projet d’urgence de production et de sécurité alimentaire et nutritionnelle (PUPSAN). Cette quantité est destinée aux communes d’intervention du projet dans la Région de Sikasso.

« L’engrais est cédé aux producteurs au prix de la subvention soit 14 000 Fcfa le sac de 50 Kg auprès de la commission de réception et de distribution créée dans chaque commune bénéficiaire et composée du secteur de l’Agriculture, de la chambre d’Agriculture et de la mairie », révèle-t-il, avant d’ajouter que ces engrais constituent un appui important de l’Etat en faveur des producteurs.

Par ailleurs, le chargé des statistiques, suivi-évaluation et communication de la DRA appelle les producteurs à suivre les conseils de l’encadrement et appliquer les bonnes pratiques agricoles afin d’intensifier les productions. « Les premières réalisations des emblavures doivent être bien désherbées avant de bénéficier les doses recommandées de fertilisants. Les semis en cours doivent prendre en compte les spécificités variétales… », précise-t-il. Et de renchérir que le marché des intrants agricoles continue à être approvisionné.

Quant au président de la Chambre régionale d’agriculture (également producteur), Abdoulaye Bamba, il a mis un accent particulier sur la gestion des inondations en période hivernale. Pour ce faire, il a prodigué des conseils judicieux aux producteurs. Ceux-ci, selon lui, « doivent prioriser les cultures qui conviennent dans les zones inondables notamment le riz. » Il faut faire des barrages en terre pour sécuriser les champs.

S’agissant des difficultés des producteurs de Sikasso, le président de la Chambre régionale d’agriculture a souligné, notamment, « le retard du paiement des productions de la filière coton, le retard dans la mise en place des intrants agricoles et l’insuffisance de la mise en place de la subvention en engrais dans certaines communes de la Région. » S’y ajoute l’insécurité. « Cela ne nous empêche pas de cultiver mais, on travaille la peur au ventre », confie-t-il.

Pour le bon déroulement de la campagne agricole 2025, Abdoulaye Bamba a invité d’une part, les producteurs à privilégier le calendrier agricole, à toujours tenir compte de la pluviométrie et, d’autre part, le gouvernement à multiplier les appuis techniques et particulièrement ceux en intrants agricoles.

Les prévisions climatiques pour le reste de la saison (juillet-septembre 2025) de Sikasso sont claires. En termes de phénomènes extrêmes, quelques épisodes de fortes pluies orageuses sont attendus, pouvant provoquer des ruissellements rapides, des pertes de sols et inondations localisées, des dégâts sur les jeunes plants ou récolte précoces.

Selon le coordonnateur de la station météo de Sikasso, Salif Diabaté, les cultures bien positionnées sont notamment le maïs, le sorgho, le mil, le riz et le coton. « Ces cultures bénéficient des conditions globalement favorables pour la croissance », a-t-il précisé.

Par ailleurs, seuls les producteurs des zones basses ou irriguées peuvent envisager des cultures de décrue (riz de bas-fond et légumes).

Comme risques, les producteurs pourront faire face à des attaques accrues de ravageurs et maladies (chenilles légionnaires et mildiou) dues aux périodes humides prolongées. Et aussi le risque de saturation hydrique dans les sols mal drainés et une fin de saison anticipée. Toute chose qui pourrait perturber le développement des cultures à cycle long non encore semées ou mal suivies.

Salif Diabaté a invité « les producteurs à suivre les bulletins de la météo et agro-hydro-climatiques hebdomadaire, à privilégier les cultures et variétés à cycle moyen pour éviter les pertes en cas de fin précoce et à anticiper les périodes de récolte entre les grandes pluies pour éviter la pourriture des plants. »

A son avis, il est également pertinent, d’envisager la diversification des cultures vivrières pour assurer la résilience. « La saison 2025 est globalement favorable à Sikasso. Les producteurs doivent rester vigilants face aux excès d’eau, à une fin de saison anticipée, à la chaleur entre les pluies… », conclut-il.

MFD/MD (AMAP)