Sikasso : Les préparatifs de la Biennale artistique et culturelle, phase locale vont bon train

Par Mariam F. DIABATE

Sikasso, 19 juil (AMAP) Sikasso organisera la phase locale ou encore la semaine locale et régionale, les 24 et 25 juillet prochain, dans la salle Lamissa Bengaly, en prélude à la Biennale artistique et culturelle 2025, prévue en décembre prochain à Tombouctou, la cité des 333 saints. à cette grande rencontre culturelle, il est prévu l’organisation de.

L’équipe de reportage de l’AMAP s’est entretenu avec certains acteurs de la Commission locale d’organisation. « Je suis sûr et certain que ma troupe remportera le premier prix non seulement lors des différentes phases (locale et régionale) mais, aussi, lors de la Biennale artistique et culturelle à Tombouctou car on est fin prêt », a dit le responsable du chœur de la Commune urbaine de Sikasso, Mamadou Kouyaté.

A notre passage, la troupe était en pleine répétition dans la salle de réunion de la mairie de la commune urbaine (aménagée pour l’occasion).

De son côté, le président de la Commission jeunesse, sports et culture de la mairie de la Commune urbaine de Sikasso et, également, membre de la sous-commission communication et formation de la semaine locale, Oumar Goïta, explique le rôle crucial que joue la mairie dans les préparatifs.

« C’est nous qui devrons accueillir l’ensemble des troupes du Cercle. C’est-à-dire les 15 communes qui seront en compétition. Nous sommes au four et au moulin. On fera de notre mieux pour que l’organisation soit parfaite… », affirme-t-il.

Les préparatifs, selon lui, se passent très bien. Les répétitions se font chaque matin et soir. La troupe théâtrale se prépare près de la colline du Mamelon. La répétition de la danse traditionnelle, du ballet à thème, du solo et du chœur se fait dans la grande salle de la mairie, de 14h à 21h. « Nous, en tant que membres de la commission, sommes permanemment présents à leurs côtés. Il faut veiller à ce que tout se passe dans la sérénité », indique-t-il.

Le préfet a reçu les membres de la commission d’organisation

Oumar Goïta invite toutes les bonnes volontés (opérateurs économiques de Sikasso, partenaires…) à contribuer à la mobilisation des ressources car on doit d’abord compter sur soi-même.  Selon lui, si chacun considère la biennale comme sa propre affaire, ce serait une belle réussite.

La Commission d’organisation de la semaine locale n’est pas économe de ses efforts pour que l’activité soit à la hauteur des souhaits. De la salle de réunion de la mairie à celle de la préfecture, les membres de la commission multiplient les réunions afin de rehausser l’éclat de l’évènement.

Selon le préfet du cercle de Sikasso, non moins, président de la Commission d’organisation locale, Amadou Gassambé, l’année 2025 étant décrétée celle de la Culture, la Biennale 2025 est placée sous le thème principal « la culture, socle pour l’ancrage de la 4e République ». Cette thématique se décline en plusieurs sous-thèmes comme la culture, levier de la refondation de l’Etat, la 4ème République, reflet du Mali multiculturel, la culture, facteur de paix et d’unité dans la 4ème République.

Le préfet soutient que la présente édition mettra en valeur l’art et la culture malienne. Concernant la semaine locale, il a dit que chaque cercle doit organiser la biennale, en présentant les troupes des communes. « Suite à cela, la meilleure troupe sera sélectionnée pendant la Semaine régionale pour aller représenter sinon défendre les couleurs de la cité verte du Kénédougou à Tombouctou. »

Pour le cas de Sikasso, le préfet a laissé entendre qu’ils ont créé une commission locale et plusieurs sous-commissions de travail pour faciliter la tâche. A savoir la commission locale chargée, entre autres, d’assurer l’accueil, l’hébergement, l’assistance sanitaire des troupes…, la sous-commission technique, artistique, culturelle et scientifique, la sous-commission communication et formation, la sous-commission santé, sécurité etc.

Amadou Gassambé a précisé que les 15 communes en compétition sont : la Commune urbaine de Sikasso et les communes rurales de Zanférébougou, Kapolondougou, Farakala, Kapala, Kaboïla, Finkolo, Zangaradougou, Kafouziéla, Pimperna…

Les disciplines retenues pour la phase locale de la Biennale artistique et culturelle sont notamment l’ensemble instrumental traditionnel, le solo de chant, la pièce de théâtre, la musique d’orchestre, la danse traditionnelle, le chœur, le ballet à thème et l’exposition des objets d’art.

Le président de la Commission d’organisation de la phase locale de la biennale de Sikasso a attiré l’attention de la population de la ville sur l’importance de notre culture. « La culture, c’est le socle d’un Etat. Sans culture, il n’y a pas de développement. Il faut qu’on s’appuie sur notre culture pour développer », affirme-t-il avant d’inviter toute la population du Cercle à s’y mettre pour que l’activité soit une pleine réussite.

MFD/MD (AMAP)

Encadré

Témoignage de Fousseyni Diabaté, ancien encadreur des ballets à thème de Sikasso de 1978 à 1990

L’ancien encadreur de la jeunesse/ancien directeur administratif du Kéné star et, également, ancien responsable du montage des ballets à thème des biennales de 1978 à 1990, Fousseyni Diabaté, exprime sa joie pour la tenue de la semaine locale.

Notre interlocuteur a participé à l’organisation de plusieurs semaines locales tant à Sikasso que dans les cercles de Kadiolo et Konlondieba. Il se rappelle encore de l’engouement de la jeunesse de la cité verte du Kénédougou pour l’évènement.

« La semaine locale était une aubaine pour les jeunes. Ces derniers faisaient tout, non seulement, pour se faire remarquer mais, surtout, pour que leur commune puisse occuper le premier rang dans toutes les disciplines », raconte-t-il,

Selon lui, « participer à la semaine locale était un privilège qui n’était pas donné à tout le monde. Sous la IIe République, la participation d’un acteur sélectionné était obligatoire.

A l’époque, se rappelle l’ancien encadreur, un père ne voulait pas que sa fille participe à la semaine. Il a envoyé sa fille à Bamako. Le père a été menacé par les autorités sur place : « Si jamais, il ne faisait pas revenir sa fille avant le début des activités, c’est lui qui ira danser à sa place ». C’est alors que le père fît venir sa fille de Bamako.

Bref, M. Diabaté estime que c’était vraiment intéressant. « En gros, la Biennale artistique et culturelle est tout simplement extraordinaire. C’est un moyen de découvrir plusieurs facettes de la magnifique culture du Mali », affirme-t-il.

Fousseiny Diabaté a précisé que la semaine locale est organisée pour mieux préparer la semaine régionale. Il a apprécié l’initiative et invité les jeunes « à s’impliquer pleinement » dans l’organisation de la semaine locale « afin de faire une bonne prestation lors de la semaine régionale et de remporter le premier prix à Tombouctou en décembre prochain. »

MFD/MD (AMAP)