Semaine nationale de la réconciliation au Mali : Mettre la diversité nationale au service de la cohésion sociale

Cette rencontre arrive dans un contexte où le Mali, depuis une décennie, traverse une crise multiforme marquée par des conflits fratricides et dévastateurs

Bamako, 16 sept (AMAP) La 1ère édition de la Semaine nationale de la réconciliation (SENARE) s’est ouverte, jeudi, au Centre international de conférence de Bamako (CICB), sur le thème : «Faisons de la diversité un atout pour la cohésion sociale au Mali»

Du 15 au 21 septembre prochain, les participants, dans leur diversité socio-culturelle, ethnique et religieuse, discuteront des moyens de mobiliser les fils du Mali, de l’intérieur comme de l’extérieur, autour des idéaux de paix, de tolérance, de cohésion, de pardon, de vivre ensemble, de réconciliation et de devoir d’assistance mutuelle pour la stabilité de la Nation.

Le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, qui a ouvert la cérémonie, le colonel Assimi Goïta, a, dans son discours, exhorté l’ensemble des Maliens à « se focaliser sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui nous éloigne les uns des autres ». Il a, aussi, appelé à panser les plaies, malheureusement causées par l’incompréhension et prévenir d’autres blessures.

En présence du Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, du président du Conseil national de Transition (CNT), le colonel Malick Diaw, des membres du gouvernement et du corps diplomatique, le président de la Transition s’est dit convaincu que « les fils du pays mettront à profit cette opportunité pour panser les plaies, malheureusement causées par l’incompréhension et prévenir d’autres blessures ».

Le colonel Assimi Goïta a, alors,  invité l’ensemble du peuple malien « à développer l’esprit de pardon et de réconciliation en se focalisant sur ce qui nous rapproche plutôt que sur ce qui nous éloigne les uns des autres ».

Par les temps qui courent, le Mali a fortement besoin de cela. Cette volonté a été traduite par les dispositions de la Loi d’entente nationale à partir de laquelle l’arrêté n°2021-5480/MRPCN-SG du 27 décembre 2021 fixant la période allant du 15 au 21 septembre de chaque année comme SENARE a été pris.

SOLUTIONS ENDOGÈNES – Pour le président Goïta, en promouvant le dialogue sincère, facteur de pardon et de cohésion, « nous ne faisons que revenir aux valeurs fondamentales que nous ont léguées nos aïeux ». Cela est d’autant plus important que les différentes initiatives prises par les autorités de la Transition s’inscrivent dans la droite ligne de la préservation des fondements de notre Nation, mise à rude épreuve par les réalités du moment.

En organisant cette Semaine, les autorités de la Transition donnent un écho favorable à une volonté du peuple malien dont la finalité est de trouver des solutions endogènes aux problèmes nationaux.

« Face à la flambée de la violence sur fond d’actions malsaines orchestrées par des aventuriers décidés à compromettre, par la discorde, la stabilité de notre pays », le chef de l’Etat a exhorté le département en charge de la Réconciliation à envisager des solutions innovantes, à même d’obtenir l’adhésion des communautés, le plus souvent «instrumentalisées» dans des conflits dont elles ignorent les vraies raisons.

En effet, cette Semaine « est une aubaine pour chasser les démons de la division et de la terreur afin que germent les perspectives de développement, facteur d’épanouissement collectif ».

ARMÉE REFONDÉE – Le colonel Assimi Goïta a, en outre, encouragé le département à poursuivre avec abnégation les actions prévues dans la Stratégie nationale de la réconciliation et son schéma directeur. «Je suis sûr que la dynamique engagée depuis le début de cette Transition viendra à bout des forces du mal…», a dit le président de la Transition. Il a, ensuite, appelé solennellement les mouvements signataires de l’Accord pour la paix et la réconciliation  en déclarant : « Le temps est venu de passer à l’union sacrée pour une Nation et une armée refondée et bâtie sur la volonté commune de ses fils… »

Le chef de l’Etat a ajouté qu’il est également temps de faire le sacrifice des considérations subsidiaires au bénéfice de l’intérêt supérieur de nos populations et de notre patrie commune. Toutefois, il a affirmé ne pas douter « de leur volonté d’apporter leurs contributions à l’édification de la Nation, résolument engagée dans une dynamique de refondation ».

De son côté, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, chargé de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, a indiqué que la préservation de la paix doit être notre quotidien. «De même, le dialogue et la concertation doivent être notre mot d’ordre afin que nos différends puissent se régler par la voie pacifique», a exhorté le colonel Wagué. « D’où le lancement de cette rencontre », a-t-il précisé, avant d’inviter l’ensemble des Maliens à une mobilisation et une forte implication pour la promotion du pardon, de la tolérance et de la paix entre Maliens.

BD/MD (AMAP)