San, 29 août (AMAP) L’étape de San de l’espace citoyen ‘Faso Baro Kènè’ s’est déroulé, vendredi, 29 août 2025, à la Maison des jeunes, entre 09 et 12 heures, sous le thème : « Fasiya ni Bôkolo pour un Maliden Kura », a constaté l’AMAP sur place.
Ces débats de culture et de société interviennent, dans les régions du Mali, dans le cadre de l’année de la Culture décrétée par le président de la Transition, le général Assimi Goïta,, visant à offrir à la jeunesse une culture du Mali Kura et à lui donner les valeurs sociétales,
Ils sont organisés par le ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme. Selon les organisateurs, ce cadre d’échanges « met en lumière nos valeurs, nos traditions et les perspectives du Mali nouveau, dans une dynamique de vitalisation culturelle de nos terroirs. »
Présidée par le gouverneur de la Région de San, le colonel-major Ousmane Sangaré, la session a été animée par Bourama Soumano et de Fadiala Keïta, communicateurs traditionnels , Aziz Traoré, leader d’opinion et modérée par Adama Jean Dembélé.
Selon le gouverneur de San, le colonel-major Ousmane Sangaré, le thème « vise à façonner un nouveau type de citoyen malien ( Maliden Kura) fondé sur des qualités de bâtisseur. » « Aujourd’hui, a-t-il souligné, l’évolution du monde avec les Nouvelles technologies et l’influence grandissante d’éléments exogènes d’autres sociétés provoquent l’effritement graduel de nos valeurs sociétales, avec une influence négative sur l’éducation des enfants et des adolescents dans notre pays. »
Selon lui, « le Mali est riche de sa diversité, tant sur les plans culturel, religieux que politique. Cependant, force est de constater qu’aujourd’hui, cette diversité est instrumentalisée avec son corollaire d’atteintes à l’unité nationale, à la cohésion sociale et à la paix. »
Le chef de l’exécutif régional a affirmé que « la société malienne, historiquement, est fortement hiérarchisée et codifiée autour des valeurs sociétales basées sur nos traditions. » « Ces valeurs, a-t-il rappelé, peuvent être transversales à l’ensemble des groupes spécifiques. Elles constituent un socle régissant les rapports et comportement entre maliens, y compris les voies et moyens de gestion des conflits. »
« Malheureusement, pense-t-il, le constat général qui se dégage est une méconnaissance criarde de ces valeurs et des déficits accrus dans leur mode de transmission mais, aussi, le manque d’orientation et de repère basé sur nos valeurs sociétales, le déficit de communication entre les parents et les enfants ou tout simplement l’effritement de l’autorité parentale, l’insuffisance dans l’encadrement et l’apprentissage à la base et la quasi disparition de l’éducation collective dans notre société.
Dans son exposé, Bourama Soumano, griot et communicateur traditionnel, a fait remarquer qu’il n’est pas à San « parce qu’il maîtrise la parole mais, parce que, tout simplement, la patrie exige à ce que chacun fasse son devoir dans sa construction. » Pour lui, s’acquitter convenablement de ce devoir ne peut aller sans aimer sa culture. Il a focalisé son intervention sur la culture de la société, les origines des peuls et les ethnies avec lesquels ils ont cohabité .
Fadiala Dembélé, lui aussi, griot et communicateur traditionnel, a, surtout, développé certains aspects de la culture bwa, bambara, markadialan et minianka qui peuplent la Région de San.
Quant à Aziz Traoré, leader d’opinion, il a fait ressortir l’importance de l’apprentissage de nos langues nationales, lesquelles « constituent le socle de la culture. » Il a pris l’exemple du Japon, de la Chine et de la Corée du Sud, qui se sont développés en promouvant leurs langues.
Le directeur national de l’artisanat, Daha Niasse, a abondé dans le même sens que le gouverneur de San mais a, surtout, insisté sur l’immatriculation des artisans au régime d’assurance volontaire de l’Institut national de prévoyance sociale (INPS). Ce régime leur ouvre droit à l’Assurance maladie obligatoire (AMO), aux allocations familiales et à la pension de retraite.
Le maire de la Commune urbaine de San, Mme Félicité Diarra, en passant par le chef du village de San, Elhadj Fousseiny Traoré et le président du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développement (RECIOTRAD), Lassine Kouyaté, ont, tour à tour, apprécié l’organisation de cet espace d’échanges et fait des bénédictions pour la paix et le vivre ensemble au Mali.
L’évènement a regroupé les autorités administratives et politiques régionales, locales et communales, les directeurs nationaux de l’artisanat, du tourisme et de l’hôtellerie, les directeurs régionaux et subrégionaux des services techniques déconcentrés de l’État et assimilés, les autorités coutumières, les leaders d’opinion, les représentants des associations de jeunes et de femmes, les chefs de villages et ou de quartiers.
Il y avait, également, les représentants de la presse ainsi que la troupe de Térékoungo, qui a émerveillé les participants par ses chants et danses traditionnels.
NC/MD (AMAP)