Bamako, 19 nov (AMAP) Le premier panel du Salon international de l’entrepreneuriat – AES a porté sur la thématique : « Aperçu de l’écosystème entrepreneurial dans les pays de la confédération AES », a constaté l’AMAP.
Ce panel a aussi abordé la question d’un meilleur renforcement par la prise en charge des aspects non financiers : formation, qualification, renforcement des capacités et des compétences, expertise et appropriation des processus, choix des équipements et des outils technologiques, services après-vente, maintenance. »
Au cours de leur intervention, les panélistes ont proposé, pour la réussite dans l’entrepreneuriat, une formation adaptée, un soutien technique et financier des jeunes et une maintenance.
Selon ces spécialistes du domaine, le problème de l’entrepreneuriat dans l’espace confédéral AES n’est pas lié au problème financier, mais plutôt à une mentalité.
« Aucun pays ne peut se développer sans valoriser l’entrepreneuriat. Ce n’est pas seulement lié au problème de financement, mais il faut une compétence qualifiée pour gérer l’entreprise », a estimé Modibo Kadjoké, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle.
Il a expliqué que l’entrepreneuriat est un enjeu vital. « Je pense que ce n’est pas une nécessité économique mais un manque de stratégie. C’est le seul moteur pour générer une croissance » « Il réduit la pauvreté et renforce la cohésion sociale. Des innovations viennent généralement des entrepreneurs à l’endroit de l’État. L’entrepreneuriat est un instrument de souveraineté, un outil de reconstruction post-conflit », a ajouté M. Kadjoké
Pour Mme Kadidiatou Tao, cheffe d’entreprise dans le secteur du génie électrique au Burkina Faso, être entrepreneur est une lutte perpétuelle. « Cette question d’entrepreneuriat, je vais l’aborder sous l’aspect de la jeunesse. C’est une attitude qu’on saisit pour créer de la richesse, pour transformer une situation. C’est également vaincre tous les problèmes rencontrés et laisser un héritage après ta mort », avance-t-elle.
« Lorsqu’on parle d’entrepreneuriat, les gens pensent directement à l’argent, alors qu’il faut prioriser la vision, l’opportunité et l’esprit de créativité. Les obstacles sont au niveau individuel à cause de notre mauvaise perception de l’entrepreneuriat. Pour évoluer dans le domaine de l’entrepreneuriat, il faut de la patience et de l’audace », ajoute l’entrepreneure burkinabè.
Oudou Bengaly, Directeur général d’Agri-Vision Sahel, Mali, dans son exposé, a souligné que « l’agriculture est un secteur pourvoyeur d’emplois. Aujourd’hui, dans l’espace de l’AES, 80 % des personnes exercent des métiers qui ont des liens avec l’agriculture. Il faut des formations adaptées dès l’apprentissage. Sans la capacité de gestion financière, une entreprise ne peut pas avancer ».
Il a invité les jeunes entrepreneurs à se lancer davantage dans le domaine de l’agriculture afin de minimiser l’insécurité alimentaire. Selon lui, c’est l’agro-business qui peut réduire le chômage.
« Avoir une entreprise n’est plus une actualité mais comment apporter des innovations ? », s’interroge Mamadou Sidibé, Président de Mali Start-up. Selon cet ingénieur en informatique, à l’ère d numérique, il faut des formations adaptées. Les entreprises doivent être digitalisées avec des innovations. Pour la réussite des jeunes entrepreneurs, il faut un soutien constant. « Nous devons valoriser le consommer local. »
Des participants, notamment des étudiants et jeunes entrepreneurs, ont déploré le manque de soutien technique et financier de la part des autorités de la Confédération de l’AES, afin de concrétiser leur idée.
MMD/MD (AMAP)


