
Plusieurs personnalités ont partagé leurs visions et engagements pour faire de l’entrepreneuriat un pilier stratégique de transformation économique dans l’espace AES
Bamako, 19 nov (AMAP) Le thème de l’« Entrepreneuriat, facteur d’intégration et de développement économique des pays de la Confédération » a fait l’objet du troisième panel du Salon international de l’entrepreneuriat – AES (SIE), mercredi 19 novembre, sur l’Esplanade du stade 26 Mars, a constaté l’AMAP.
Le ministre malien de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, président du Comité de développement de la Confédération AES, a fait remarquer, lors de sa leçon inaugurale au SIE, que les trois Etats de la Confédération de l’AES conservent une position géographique et stratégique et d’énormes potentialités économiques ainsi que des ressources humaines et naturelles.
Il a ajouté : « L’Alliance des États du Sahel (AES) occupe une superficie de plus de deux millions de km², avec une population d’environ 69 millions d’habitants. Cette population est composée plus de 60% de jeunes qui doivent protégés afin qu’ils puissent entreprendre. »
Le thème du SIE qui porte « Entrepreneuriat, facteur d’intégration et développement économique des pays de l’AES », « est d’une pertinence indiscutable », selon le ministre Sanou, « car la création de richesse, d’emplois, de revenus et l’innovation du développement social sont les résultats de l’intelligence créatrice des acteurs économiques et des entrepreneurs de la Confédération de l’AE ».
Il a précisé que « la vision de nos chefs d’État, en créant l’AES, est d’assurer la souveraineté de nos États sur le plan sécuritaire, économique, alimentaire, énergétique, pharmaceutique et digital, pour faire profiter nos braves populations de nos énormes potentialités. »
« Aujourd’hui, dans un monde de repositionnement, l’AES doit se renforcer avec des projets ambitieux. L’entrepreneuriat est au cœur de cette stratégie qui doit permettre de libérer l’esprit créatif et créer un cadre juridique, fiscal », a estimé, Alousséni Sanou.
Selon lui, « les politiques relatives à la diversification économique et au développement des industries de transformation des matières ainsi qu’à la valorisation des ressources locales à travers le développement des chaînes de valeur, auront un sens plus impactant. » L’entrepreneuriat devient, ainsi, le moteur de notre industrialisation, de la transformation structurelle de nos économies avec comme secteur de base l’agro-business et les mines.
« Le rôle de la Confédération et des Etats devient crucial en matière d’orientation, de surveillance, de contrôle et de création de cadre favorable à cette expansion de l’entrepreneuriat », a-t-il soutenu.
Il a, également, fait le tour des réalisations de la Confédération AES, depuis sa création, tendant à améliorer le cadre de vie des entreprises et des populations, en matière de sécurité, d’infrastructures, d’harmonisation des politiques et de financement. Notamment dans plusieurs domaines comme l’agriculture, la justice, l’économie, l’éducation et la formation professionnelle.
Après cette leçon inaugurale, des panélistes ont donné des éclaircissements sur la thématique et proposer des pistes de solutions « pour révolutionner le domaine de l’entrepreneuriat » dans l’espace confédéral.
Modéré par le ministre de l’Industrie et du Commerce du Mali, Alassane Moussa Diallo, ce troisième panel, a été animé par les ministres en charge de l’Entrepreneuriat du Mali, Mme Oumou Sall Seck, du Commerce et de l’Industrie du Niger, Abdoulaye Seydou, de l’Enseignement secondaire, de la formation technique et professionnelle du Burkina Faso, Boubacar Savadogo et Sa Majesté Royale Drolor Bosso Adamtey, Roi du peuple Shai du Ghana, membre du Conseil d’État du Ghana.
Ouvrant le panel, Mme Oumou Sall Seck, ministre de l’Entrepreneuriat national et de la Formation
professionnelle du Mali, a souligné que l’entrepreneuriat constitue l’une des missions phares du ministère de l’Emploi. Elle a insisté sur « le lien indissociable entre entrepreneuriat et formation professionnelle », citant en exemple l’Agence pour la promotion de l’emploi des jeunes (APEJ) et l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi (ANPE) comme structures d’appui aux jeunes diplômés. Son ambition est claire : faire sortir l’économie malienne de l’informel pour la structurer dans le formel.
Elle a évoqué les enjeux majeurs auxquels font face les entrepreneurs, notamment les difficultés de commercialisation, l’accès limité aux marchés et la nécessité de promouvoir le contenu local.
Mme la ministre a, également, annoncé la réhabilitation de sept Centres de formation professionnelle au Mali, et salué la signature d’un protocole d’accord dans le cadre de l’intégration régionale AES. Pour elle, l’entrepreneuriat est un véritable vecteur d’intégration et d’emplois. Ce salon doit permettre, selon elle, de « définir ensemble une feuille de route commune. »=
Abdoulaye Seydou, ministre du Commerce et de l’Industrie du Niger, a mis en avant l’originalité de l’AES qu’il qualifie d’« instrument du peuple », contrairement à d’autres organisations. Il a salué l’engagement des leaders de l’AES pour la souveraineté des États membres, notamment sur les plans économique et éducatif.
À travers la devise de l’AES, l’entrepreneuriat prend tout son sens. Il a plaidé pour une réforme du système éducatif afin d’enseigner l’esprit entrepreneurial dès les classes primaires.
« Il faut apprendre aux jeunes à innover », a-t-il affirmé, en insistant sur les principes d’unité, de solidarité et de complémentarité. Il a appelé à la mutualisation des politiques publiques pour relever les défis communs.
Le ministre burkinabè, Boubacar Savadogo, a identifié trois éléments clés pour assurer le rayonnement de l’entrepreneuriat dans l’espace AES. « Je pense que nos entrepreneurs doivent être performants dans chaque pays, conquérir des marchés internationaux et reussir l’implication de la jeunesse dans les grands chantiers nationaux. »
Il a évoqué des projets structurants comme la construction de la voie ferroviaire entre le Burkina Faso et le Mali, ainsi que l’implantation d’une usine de fabrication de tenues pour les agents de l’État. Il a, également, souligné le déséquilibre dans le système éducatif : seulement 5% des enseignants sont dans le secteur technique et professionnel, contre 75 % dans l’enseignement général.
Pour propulser l’entrepreneuriat, il a appelé « à la création de financements communautaires et à un changement de mentalité chez les jeunes. » Il a conclu en plaidant pour une Confédération des institutions de formation.
Quant à Sa Majesté Royale, Drolor Bosso Adamtey, Roi du peuple Shai du Ghana, dans une intervention empreinte de sagesse, il a salué l’intérêt croissant des jeunes pour l’entrepreneuriat. Il a affirmé que l’avenir de l’Afrique doit se construire sur le continent, et non ailleurs dans le monde.
« Je vois déjà un changement mental du peuple malien », a-t-il déclaré, en appelant à « la création collective d’idées entrepreneuriales et à l’unité des peuples africains autour de projets porteurs. »
MMD/MD (AMAP)


