
Le rendez-vous de la capitale togolaise est l’occasion de discussions avec les soutiens du Mali et doit ouvrir la voie à un partenariat normal avec les instances africaines et internationales
Namory KOUYATÉ
Envoyé spécial
Lomé, 07 sept (AMAP) Le ministre des Affaires étrangères, de l’Intégration régionale et des Togolais de l’Extérieur, le Pr Robert Dussey, a déclaré, mardi, que la tenue de la 3è réunion du Groupe de suivi et de soutien à la Transition au Mali (GST-Mali), à Lomé, est la traduction de l’engagement du Togo pour la paix et la sécurité internationale.
«La situation sécuritaire dans notre sous-région est foncièrement tributaire de la sécurité au Mali. La montée en puissance des groupes armés terroristes et leur descente vers les pays du littoral n’est pas sans lien avec les nombreuses zones de non-droit qui se sont formés un peu partout dans la bande sahélienne», a expliqué, dans son discours d’ouverture, le Pr Dussey qui a présidé les travaux.
Et d’ajouter que cette situation confirme la nécessité d’agir en synergie et d’œuvrer collectivement en vue de venir à bout de ces organisations criminelles. « Cette triste réalité nous conforte dans notre engagement aux côtés du Mali qui occupe une position importante dans la coopération pour la sécurisation de l’Afrique de l’Ouest », a dit le chef de la diplomatie togolaise.
«Nous avons la ferme conviction qu’en s’engageant, en se montrant solidaire et disponible pour la cause du Mali, nous aidons et nous agissons ainsi pour notre sécurité collective», a soutenu le ministre Dussey.
Selon lui, en décidant de tenir cette session dans la capitale togolaise, après celle du 8 mars 2021, son pays manifeste sa solidarité avec le Mali et traduit la vision du président Faure Gnassingbé d’accorder une grande place à la recherche des solutions pacifiques à tous les défis sécuritaires, environnementaux et sociaux.
Convaincu que la transition est toujours une période difficile, Roberg Dusssey a dit que ce moment ne devrait pas se résumer seulement à l’organisation de nouvelles élections. Et qu’ « il peut servir à poser les jalons d’un changement plus durable dans la gouvernance du Mali. »
Selon lui, cela nécessite de rassembler davantage les acteurs politiques autour des priorités du Mali. «L’agenda du Togo et celui des partenaires est l’agenda du Mali», a fait savoir Robert Dussey, avant d’exhorter les autorités maliennes et les autres acteurs à poursuivre leurs efforts en vue de maintenir le dialogue et la concertation.
« La communauté internationale, a-t-il dit, devra apporter un soutien constructif à la Transition politique tout en encourageant la partie malienne à résoudre les difficultés par le dialogue ».
Quant au ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, il a indiqué que son pays « se réjouit de l’engagement constant africain et international dont le but ultime est d’aider à la réussite de la transition et, aussi, de renforcer la capacité de résilience du Mali, en le rendant moins vulnérable aux crises socio-politiques ».
M. Diop a fait remarquer que « la mobilisation de la communauté internationale démontre, une fois de plus, la détermination et la solidarité agissante à accompagner et à soutenir davantage le Mali pour une stabilité durable. »
Dans le cadre de cette mutualisation et de cette coordination des efforts, le ministre Diop a dit que son pays compte sur l’alignement de ses partenaires sur les principes clés qui guident l’action publique. Il s’agit « du respect de la souveraineté, du respect des choix stratégiques opérés par le Mali et de la défense des intérêts vitaux du peuple malien dans l’ensemble des décisions prises ».
« Le Mali reste ouvert aux partenaires et à tous les partenariats à condition de respecter ces principes », a souligné Abdoulaye Diop. «Tant que ces lignes directrices sont opérées, il n’y a pas de raison que le Mali ne continue pas à participer voire à jouer un rôle de leadership dans l’ensemble de ces organisations», a précisé le ministre Diop qui a rappelé, ensuite, aux participants que « personne n’aime le Mali plus que les Maliens ».
«Personne ne connaît les problèmes du Mali mieux que les Maliens. Personne n’a une meilleure solution aux problèmes du Mali mieux que les Maliens», a insisté le chef de la diplomatie malienne.
La position du Mali semble avoir été comprise par les partenaires. En tout cas, le représentant de l’Union africaine (UA), Bankolé Adeoye, a réaffirmé le soutien de l’institution continentale au processus de la transition du Mali et appelé les partenaires « à se mobiliser pour aider le Mali à rétablir la paix, la stabilité et la sécurité en vue d’amorcer un développement durable ».
Le commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Abdel Fatau Musah, a exprimé la solidarité de l’organisation sous-régionale avec le Mali avant d’inviter les partenaires internationaux à soutenir les efforts et les engagements des autorités de la transition.
Pour sa part, le représentant spécial de secrétaire général de l’ONU, Elghassim Wane, a déclaré que cette 3è réunion du GST-Mali « devrait marquer, de façon plus pragmatique, le soutien au Mali par des actions pour la stabilisation du pays ». Le chef de la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) s’est félicité du respect des engagements des autorités maliennes par la tenue de la réunion de haut niveau du Comité de suivi de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (CSA), l’adoption de la stratégie de stabilisation des régions du Centre du Mali et l’adoption des documents juridiques et électoraux en vue d’un retour à l’ordre constitutionnel.
Il a assuré de « l’accompagnement sans faille des partenaires » face aux défis complexes et immenses sur les plans sécuritaire, humanitaire et socio-économique. Le représentant spécial de secrétaire général de l’ONU a estimé que face à ces défis, la mobilisation des partenaires est « un impératif ».
Cette réunion du GST-Mali intervient dans un contexte de suspension du Mali de certaines organisations africaines et internationales. Elle a été l’occasion pour la délégation malienne d’exposer les avancées réalisées par la Transition en direction du retour à l’ordre constitutionnel normal. Mais aussi de présenter les attentes pour la réussite du processus en cours.
La forte délégation malienne, conduite par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, comprend le ministre de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, Ibrahim Ikassa Maïga, le ministre de la Réconciliation, de la Paix et de la Cohésion nationale, le colonel-major Ismaël Wagué, le ministre de l’Economie et des Finances, Alousséni Sanou, et la ministre déléguée auprès du Premier ministre, chargée des Réformes politiques et institutionnelles, Fatoumata Sékou Dicko.
NK/MD (AMAP)


