Retrait de la MINUSMA : Le gouvernement malien explique

Bamako, 17 juin (AMAP) Le ministre malien ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, a déclaré que la « décision responsable du gouvernement » de demander le retrait de la Mission multidimensionnelle Intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), « est la conclusion logique du bilan » de la présence de la mission onusienne au Mali, depuis juillet 2013, soit 10 ans.

Selon le colonel Maiga, au terme de cette période, un double constat s’impose : « D’une part, le gouvernement note que le revirement total du mandat de la MINUSMA, qui a évolué de son objectif initial d’appuyer les autorités maliennes pour stabiliser la situation dans les régions du Nord du Mali, écarter les menaces et prendre activement des dispositions afin d’empêcher le retour d’éléments armés dans ces régions, particulièrement à travers le rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays. »

D’autre part, poursuit le gouvernement, il est impossible de maintenir la paix dans une situation où il n’y a pas de paix à maintenir. « Il en ressort que le mandat de la MINUSMA n’est pas adapté à la situation sécuritaire au Mali, qui aurait nécessité une force de lutte contre le terrorisme, dépassant la doctrine des missions de paix des Nations unies », fait-il remarquer.

Le gouvernement, après avoir constaté la non prise en compte de ses fortes réserves et des attentes légitimes des populations maliennes concernant le mandat de la MINUSMA, note que la situation sécuritaire s’est améliorée substantiellement grâce à la montée en puissance des Forces armées maliennes (FAMa).

« La MINUSMA devient désormais une partie du problème notamment en alimentant les tensions intercommunautaires exacerbées par des allégations d’une extrême gravité et qui sont fortement préjudiciables à la paix, à la réconciliation et à la cohésion nationale », accuse Bamako.

De plus, le gouvernement déplore la perception par la Mission onusienne, des mesures de contrôle de la rotation des contingents et la surveillance de l’espace aérien malien, comme étant des restrictions ou des entraves à la mise en œuvre de son mandat, alors que celles-ci visent à assurer la sécurité de tous.

Le gouvernement regrette, par ailleurs, « l’instrumentalisation et la politisation de la question des droits de l’Homme, qui sapent les efforts de stabilisation et de refondation du Mali. » Ces actions qualifiées de « négatives » violeraient les trois principes de respect de la souveraineté du Mali, des choix stratégiques et des choix de partenariat opérés par le Mali et de prise en compte des intérêts maliens dans toutes les décisions et qui guident l’action publique du Mali.

« Le gouvernement de la Transition rassure l’opinion nationale que les mesures sont prises pour atténuer l’impact de cette décision.»

Par ailleurs, conformément à leur mission régalienne, « les Forces de défense et de sécurité continuent de prendre toutes les dispositions pour défendre l’intégrité du territoire national, assurer la sécurité des personnes et des biens, y compris le personnel et les installations de la MINUSMA. », assure le gouvernement

 

Il « s’incline devant la mémoire de toutes les victimes de la crise au Mali, maliennes comme étrangères, notamment les Casques bleus, majoritairement africains, tombées au champ d’honneur. »

 

Le gouvernement du Mali a demandé, officiellement, vendredi, pour la première fois, le retrait de la MINUSMA) par la voix du chef de la diplomatie malienne, Abdoulaye Diop qui intervenait devant la 9350e session du Conseil de sécurité, consacrée à l’examen du rapport trimestriel du secrétaire général des Nations unies sur la situation au Mali, tenue à New York.

Les autorités de la Transition ont pris cette « option stratégique de demander le retrait sans délai de la Mission », dans le cadre des consultations en cours sur l’avenir de la MINUSMA.

SS/MD (AMAP)