Bamako, 19 mar (AMAP) Les ministres des Affaires étrangères de la Confédération des États du Sahel (AES), composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger, ont annoncé, dans un communiqué de presse conjoint daté du 18 mars 2025, le retrait de leurs pays de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Le communiqué souligne le rôle historique de ces nations au sein de la Francophonie. Le Burkina Faso, le Mali et le Niger, « mus par les idéaux de rapprochement des peuples par la coopération multilatérale fondée sur la promotion de la diversité linguistique et culturelle et le dialogue des civilisations, ont participé activement, en qualité de membres fondateurs, au Sommet de Niamey qui a donné naissance, le 20 mars 1970, à l’Agence de coopération culturelle et technique (ACCT) ».
Cette dernière est devenue l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) en 1998, puis l’OIF en 2005. « Pendant les 55 années d’existence de la Francophonie, ces trois pays qui forment aujourd’hui la Confédération des États du Sahel (AES), ont contribué inlassablement, et de manière significative, à la construction et au renforcement de cette organisation », ajoute le texte.
Cependant, les ministres dénoncent un changement d’attitude de l’OIF depuis les transitions politiques dans leurs pays respectifs. « Depuis l’avènement de la transition au Mali, au Burkina puis au Niger, l’OIF, au lieu d’accompagner ces pays dans la réalisation des aspirations légitimes de leurs peuples, conformément à ses objectifs de paix, de coopération et de solidarité, s’est illustrée par l’application sélective de sanctions sur la base de considérations géopolitiques et le mépris pour leur souveraineté », déplore le communiqué, qui accuse l’organisation de s’être transformée en « un instrument politique téléguidé ».
En réponse à cette situation, les chefs d’État de l’AES ( le capitaine Ibrahim Traoré, le général d’Armée Assimi Goïta et le général de Brigade Abdourahamane Tiani) « ont décidé en toute souveraineté, du retrait des États membres de la Confédération AES de l’Organisation internationale de la Francophonie », indique le texte.
Cette décision, conforme à l’article 10 de la Charte de l’OIF, a déjà été officiellement notifiée par les trois pays.
Ce retrait reflète, selon le communiqué, la détermination des leaders de l’AES à rester « fidèles aux aspirations profondes de leurs peuples et résolus à défendre leurs intérêts légitimes ». Signé à Ouagadougou, Bamako et Niamey, ce document marque un tournant dans les relations entre la Confédération des États du Sahel et l’OIF.
OS/MD (AMAP)


