
Le Premier ministre par intérim a donné le coup d’envoi de la reprise au Groupe scolaire «Mamadou Konaté». Il a appelé à l’engagement et au patriotisme des enseignants pour une année scolaire apaisée
Par Sidi Y. WAGUÉ
Bamako, 03 oct (AMAP) Plus de 3,5 millions élèves des écoles fondamentales publiques (niveau 1 et 2), repartis dans 20.131 établissements scolaires ont repris le chemin de l’école, lundi, au Mali, pour la rentrée scolaire 2022-2023, après trois mois de vacances, selon des statistiques fournies par le directeur national de l’enseignement fondamental, Issoufi Arbert Touré.
À Bamako, le Premier ministre par intérim, le colonel Abdoulaye Maïga, accompagné des membres du gouvernement, dont la ministre de l’Éducation nationale, Mme Sidibé Dédéou Ousmane, a donné le coup d’envoi de la reprise des cours au Groupe scolaire «Mamadou Konaté», Le thème cette année est «la lutte contre le changement climatique : un élève, un arbre» pour le fondamental et «la paix et la réconciliation nationale» pour les autres niveaux d’enseignement.
Le chef du gouvernement par intérim a assisté, dans une classe de 9è année, à une leçon modèle sur le thème de la rentrée scolaire 2022-2023 au niveau fondamental, «le changement climatique, un élève, un arbre», avant de planter un arbre dans la cour de l’établissement.
Le colonel Maiga s’est également rendu au jardin d’enfants «Kassé Keïta» puis au lycée «Notre Dame du Niger», où il a suivi la leçon modèle sur le thème : «la paix et la réconciliation nationale».
Dans une interview qu’il a accordée à la presse, le colonel Abdoulaye Maïga a indiqué que le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a une vision claire du Mali de demain, donc du Mali kura (nouveau Mali). Il a soutenu que l’épine dorsale du Mali Kura reste l’Education et l’avenir de nos enfants.
Selon lui, les acquis de l’école seront préservés et pérennisés dans le temps grâce à l’éducation que nos enfants recevront. Le colonel Maïga s’est, aussi, réjoui de voir des enseignants engagés et enthousiastes et des élèves heureux de retrouver l’école. Il compte sur l’accompagnement des partenaires de l’école, notamment de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) et le bureau de coordination de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) qui doivent s’investir pour sécuriser l’espace scolaire.
Par ailleurs, le chef du gouvernement par intérim a salué le geste des Syndicats de l’éducation signataires du 15 octobre 2016 pour avoir suspendu leur mot d’ordre de grève de l’année dernière afin de faire l’union sacrée autour du gouvernement.
« Les doléances des enseignants sont en train d’être examinées », a assuré le Premier ministre par intérim, tout en annonçant qu’une conférence sociale sera « une solution pour traiter, de manière globale, toutes les revendications des enseignants ».
Se réjouissant d’une année scolaire apaisée et réussie en 2021, il en a appelé à l’engagement et au patriotisme des enseignants pour que une année 2022-2023 soit apaisée et pacifique. Et d’ajouter que les réponses apportées par le gouvernement commencent à produire des effets. « Mais, il est important, a-t-il dit, de continuer sur cette lancée ».
Quant à la ministre de l’Education nationale, elle a procédé à la remise officielle de kits scolaires aux élèves du lycée Ba Aminata Diallo (LBAD) et de l’École centrale pour l’industrie, le commerce et l’administration (ECICA). La ministre a, également, révélé que l’État investit 1,3 milliard de Fcfa pour l’alimentation scolaire, plus de 2,4 milliards de Fcfa pour les fournitures scolaires dans les lycées publics et écoles techniques et professionnelles et 57 milliards de Fcfa dans les écoles privées (au titre de bourses et frais scolaires des élèves). «Globalement, chaque année, l’État débloque plus de 60 milliards de Fcfa pour l’éducation de nos enfants», a déclaré Mme Sidibé Dédéou Ousmane.
Notre équipe de reportage s’est rendue aux groupes scolaires «Sega Diallo» de Bozola et «OPAM» à Quinzambougou pour constater l’effectivité de la rentrée scolaire. Dans le premier établissement, tous les élèves étaient en classe. Les enseignants, aussi. Les cours se déroulaient normalement à la satisfaction du directeur-coordinateur du Groupe scolaire Aly Sidèye Touré. Deux agents du Centre d’animation pédagogique (CAP) de Bozola étaient sur les lieux pour s‘assurer de la reprise des cours et recenser les difficultés énumérées.
L’OPAM compte 4 écoles fondamentales (OPAM 1, 2, 3 et 4). Les enseignants dispensaient les cours. La rentrée des classes s’est, aussi, bien déroulée dans cet établissement scolaire qui accueille 1.100 élèves, repartis dans 24 salles de classe pour 47 enseignants. L’établissement continue d’enregistrer des cas de transfert d’élèves.
Le coordinateur-directeur de l’établissement, Boubacar Coulibaly, a déploré la persistance de certaines difficultés qui pourraient empêcher les élèves de suivre normalement les cours. Il s’agit du non-paiement des salaires des enseignants pour le mois de septembre 2022, de l’insuffisance de livres de lecture, de mathématique, de sciences naturelles pour les classes de 7è, 8è et 9è années. L’insuffisance de ressources humaines, tables-bancs et des toilettes dégradées sont aussi des soucis.
La cour de l’ECICA grouillait d’élèves. Certains consultaient le tableau d’affichage pour retrouver leurs noms et d’autres récupéraient leurs fournitures scolaires à la direction.
SYW/MD (AMAP)