Bamako, 29 mai (AMAP) La réunion des ministres en charge de la Justice de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), a débuté, ce jeudi, à Bamako destinée à permettre aux trois ministres « d’engager la réflexion autour des solutions à l’échelle de la Confédération, en mettant l’accent sur un droit harmonisé », a constaté l’AMAP.
« Cette réunion met l’accent sur un droit harmonisé voire unifié avec une institution judiciaire commune bénéficiant d’une coopération et d’une entraide judiciaire efficace », a déclaré le Premier ministre, le Général de division Abdoulaye Maïga, lors de la cérémonie d’ouverture.
Et de poursuivre : « les réalités juridiques et judicaires de ceci, à l’échelle de notre espace commun, doivent être évaluées, analysées à la lumière de faits concrets pour les adapter au nouveau contexte et aux enjeux en faveur du développement social et économique auquel aspirent nos populations. »
Le chef du gouvernement a précisé que « la réponse judiciaire pénale dans un cadre harmonisé ou unifié, tout en étant un prolongement de l’action militaire, contribuera à renforcer la visibilité des efforts déployés par nos États dans le cadre de la promotion et de la protection des droits de l’Homme. »
« Notre Confédération est confrontée au terrorisme, au financement du terrorisme, au blanchiment de capitaux, à la prolifération des armes et d’autres formes de criminalité transnationale organisée. Ces difficultés nous incitent à réfléchir sur la mise en commun de synergie d’actions et de moyens efficaces dans tous les secteurs qui concourent à la lutte contre ces fléaux », a estimé le Premier ministre.
En décidant le 06 juillet 2024 de créer la Confédération des Etats du Sahel (AES), après la signature le 16 septembre 2023 de la Charte créant l’Alliance des États du Sahel (AES), « nos trois chefs d’État, ont traduit en acte concret les aspirations profondes de nos peuples qui partagent les mêmes réalités historiques, socio-culturelles, géographiques et qui font face aujourd’hui aux mêmes défis qu’est la double lutte contre le terrorisme et l’impérialisme », a rappelé le ministre de la Justice du Burkina Faso, Edissa Rodrique Bayala.
Pour accompagner cette dynamique salvatrice, il a estimé que « le rapprochement voire l’uniformisation de nos systèmes juridiques et judiciaires hérités du colon est indispensable. Pour harmoniser, il faut poser le diagnostic, réfléchir sur les issues possibles afin de soumettre aux plus hautes autorités de la Confédération des pistes de solution », Il a ajouté : « La présente rencontre constitue, donc, un cadre idéal de réflexion afin que le droit soit au service de la marche radieuse du peuple de l’AES, la souveraineté, la dignité et la prospérité. »
« L’expertise avérée de ceux qui sont chargés de concevoir les piliers sur lesquels l’édifice de la justice de notre espace confédéral sera bâti, selon le ministre de la Justice du Niger, Alio Daouda, ainsi que la pertinence des thématiques choisies, laissent croire, à juste titre, que notre entreprise sera un franc succès. » Notamment sur des thématiques sur « l’uniformisation du droit de la confédération de l’AES, les modalités de création d’une Cour commune de justice spécialisée, renforcement de la coopération judiciaire, l’harmonisation des textes régissant les professions libérales du secteur de la justice, l’harmonisation des concepts de statistiques, d’indicateurs judiciaires et pénitentiaires, le renforcement des capacités en ressources humaines », a-t-il conclu.
Cette cérémonie d’ouverture a enregistré, également, la présence des membres du gouvernement et des membres du corps diplomatique.
MMD/MD (AMAP)