Bamako, 12 mars (AMAP) – Habillés à la manière de bouffons d’habits faits de vieux sacs de jute, des masques confectionnés dans de vieux cartons, de le visage et d’autres parties du corps enduis de cendre, des enfants se déguisent en marionnettes, appelées « Yogoro », à partir de la claire de lune du mois de ramadan, et ce, jusqu’à la disparition du croissant lunaire du même mois, ils se déplacent de famille en famille pour chanter et recevoir, en retour des étrennes et cadeaux en céréales ou argent.
Des groupes de jeunes filles, pour leur part, chacune, une calebasse dans une bassine d’eau en guise d’instrument à musique, font du porte-à-porte pour chanter, le « Sarawalé ». Les filles reçoivent, également, en retour des récompenses en nature, des céréales ou de l’argent.
C’est une vieille tradition du mois de ramadan au Mali. Depuis le 10è jour de ce mois sacré, précisément le lundi dernier, après le coucher du soleil, des jeunes garçons et filles arpentent les rues des quartiers de la capitale malienne, Bamako.
Ce que les garçons pratiquent s’appelle le « Yogoro. » Ils chantent le « Yogoro » qui signifie la peur. Ainsi, dans leur chanson en bamanan, ces garçons disent « anw ma Yogoro ye wa », Vous ne voyez pas le Yogoro ? pour dire « même pas peur ». Dans ce jeu de marionnettes, tout d’un coup celui qui porte le masque appelé « Dondoni » se met à terre. Une fois le totem/ fétiche à terre, les autres membres groupes font chanter la famille où ils se trouvent. « Le Dondoni est mort ! Il lui faut des céréales ou de l’argent pour rescusiter. »
« C’est une pratique qui existe depuis longtemps », se remémore Youssouf Fané, chef de famille à Samè, dans la Commune III du District de Bamako, au passage d’un groupe dans sa famille. « Par contre, selon lui, la pratique commence, depuis quelques années, à avoir de moins en moins d’attrait pour les enfants.
« Les enfants ne font plus aussi bien qu’avant cette pratique », dit Moussa Coulibaly, responsable de famille au Badialan III, en Commune III du District de Bamako. Il estime que les chants sont mal interprétés et que les enfants d’aujourd’hui ne savent même pas ce qu’ils disent, encore moins ce qu’ils chantent.
OD/MD (AMAP)


