Bamako, 26 avril (AMAP) Le Mali ç l’instar de la communauté internationale a célébré, mardi sur le terrain de N’tomikorobougou, la Journée mondiale et la 16ème édition de la semaine nationale de lutte contre le paludisme, sous la présidence du ministre de la Santé et du Développement social, Mme Diéminatou Sangaré, a constaté l’AMAP.
Le thème retenu cette année est : «il est temps d’atteindre zéro palu : investir, innover, mettre en œuvre ». Ce thème est assez révélateur dans la nécessité de renforcer les actions urgentes, innovantes et d’investissements pour un meilleur impact de la lutte contre le paludisme
Il vise ainsi à accélérer les progrès accomplis par les pays, notamment ceux en voie d’élimination de la maladie et de relance du mouvement mondial pour mettre fin au paludisme dans les pays touchés par ce fléau, y compris le nôtre.
A ce sujet, Mme la ministre de la Santé, Diéminatou Sangaré, a affirmé que le paludisme est une des priorités de la Politique nationale de santé, car il constitue la première cause de morbidité (43%) et de mortalité (27%), selon les données du Système local d’information sanitaire. Ainsi, les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont les couches les plus affectées. Elle a également noté qu’en 2022, nos établissements de santé ont enregistré 3.771.426 cas confirmés de paludisme dont 2.579.562 cas simples et 1.197.864 cas graves avec malheureusement 1.498 décès.
Sur le plan économique, la malaria affecte la croissance économique annuelle de notre pays d’environ 1,3% du fait de l’absentéisme au travail ou à l’école. Selon la ministre, c’est face à cette problématique d’une extrême gravité que le gouvernement avec l’appui de ses partenaires techniques et financiers a entrepris des actions synergiques de lutte contre cette maladie.
En effet, en 2022, les ressources engagées dans la lutte contre le paludisme ont permis non seulement d’organiser la campagne de pulvérisation intra domiciliaire (PID) avec une couverture globale de 109 % des structures pulvérisées dans 19 aires de santé des districts de Bandiagara, Djenné et Mopti, mais aussi d’acquérir des intrants, notamment plus de 1,3 millions de moustiquaires imprégnées d’insecticides de longue durée pour la distribution gratuite de routine aux enfants pendant la vaccination et aux femmes enceintes lors des consultations prénatales, 6,1 millions de tests de diagnostic rapide et plus de 5,3 millions de combinaisons thérapeutiques à base de dérivés d’artémisinine pour le traitement des cas de paludisme simple. D’autres résultats ont été obtenus.
Concernant la campagne PID, la ministre a lancé un appel aux partenaires locaux, au secteur privé ainsi qu’aux partenaires au développement pour sa poursuite dans les zones de forte endémicité du paludisme. Pour accélérer la réduction du niveau des indicateurs du paludisme en vue de son élimination à l’horizon 2030, Mme Diéminatou Sangaré a soutenu que l’élan amorcé par le gouvernement et ses partenaires au développement dans la mobilisation des ressources doit être maintenu. La subvention paludisme de plus de 48,8 milliards de Fcfa du Fonds mondial pour la période de 2022 à 2024 ainsi que les 12,5 milliards de Fcfa annuel de l’Initiative du président américain pour la lutte contre le paludisme (USAID/PMI) s’inscrivent dans cette dynamique. Aussi, le lancement de la campagne « Zéro palu, je m’engage » en novembre 2021 par le Premier ministre.
Le représentant par intérim de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Dr Christian Itama Mayikuli, a souligné que globalement le monde est en retard pour atteindre les deux cibles essentielles de la stratégie mondiale de lutte contre le paludisme de 2016 à 2030, adoptés par l’OMS. Il s’agit de réduire l’incidence du paludisme et le taux de mortalité palustre dans le monde de 90% ou plus d’ici 2030. C’est au regard de cette situation que le présent thème a été retenu.
Le chargé d’affaire de l’Ambassade des Etats-Unis au Mali, Richard Kimball, a donné l’assurance que l’engagement de son pays en faveur de la santé et du bien-être de tous les Maliens est plus solide que jamais. « Nous demeurerons votre partenaire indéfectible dans la lutte continue contre le paludisme et contre toutes les maladies mortelles ».
Enfin, le diplomate américain a indiqué que depuis 2008 son gouvernement a investi plus de 200 milliards de Fcfa par an dans les programmes de lutte contre le paludisme au Mali et fournit en 2022 plus de 1,8 millions de moustiquaires imprégnés d’insecticide, 4,5 millions de kits de dépistage du paludisme et plus de 4 millions d’antipaludiques à action rapide. 9 millions d’enfants ont été traités et protégés contre le paludisme, entre autres.
KM (AMAP)