Par Fatoumata Mory SIDIBE
Bamako, 27 nov (AMAP) La contre-saison, suivant l’hivernage, marque une période prospère pour les cultures maraîchères. C’est un moment où les agriculteurs profitent des conditions climatiques plus sèches pour cultiver une variété de légumes.
Dans des marchés de la capitale tels que «Wonida» à Bozola, cette période se traduit par une abondance de produits frais et une réduction notable des prix. À Bamako, la fin de la saison des pluies marque l’arrivée abondante des produits maraîchers sur les marchés. Les étals regorgent d’oignons, de tomates, de choux et de céleri, rendant ces produits à la fois disponibles et abordables pour les consommateurs. Dès qu’on pénètre dans les aires de vente, les appels des marchands se font entendre, chacun vantant la fraîcheur et la qualité de ses produits.
Bako Coulibaly, une habituée du marché «Wonida» à Bozola, témoigne de l’amélioration notable de la qualité des tomates ces dernières semaines. Elle observe également une baisse significative des prix, ce qui la pousse à acheter un panier de tomates pour 2.000 Fcfa. «Je prévois de conserver ces tomates dans mon réfrigérateur pendant deux semaines, profitant ainsi de cette période de grande abondance et de prix réduits pour faire mes réserves», confie-t-elle.
Sur le marché, les conversations tournent souvent autour des prix fluctuants des denrées. Mme Safiatou Diallo, habitante locale, exprime un certain optimisme à propos des légumes frais, qui deviennent plus abordables à mesure que l’année avance, avec une baisse plus notable en décembre. Elle est convaincue qu’avec un budget modeste, il est possible de faire de bonnes affaires.
Pendant ce temps, Ami Ballo, une vendeuse expérimentée, constate une légère baisse du prix des oignons, qu’elle vend désormais à 550 Fcfa le kilo, une réduction par rapport au mois précédent. Cependant, elle mentionne que les oignons, principalement importés du Sénégal, sont encore coûteux, rendant difficile de proposer des prix plus bas pour les oignons locaux.
Ramata Cissé exprime sa satisfaction face à la baisse récente du prix de l’oignon de 50 Fcfa par kilogramme. Elle explique que la semaine dernière, elle a acheté le kilo à 600 Fcfa, maintenant elle l’a eu à 550 Fcfa. Grâce à cette réduction, elle est ravie de pouvoir utiliser les économies réalisées pour acheter d’autres légumes comme le céleri, pour enrichir ses plats. Concernant les patates, elle se réjouit de leur prix attractif, à 125 Fcfa le kilo.
LA SAISON FROIDE TRÈS ATTENDUE- De son côté, Bourama Diallo pratique avec soin l’activité de vente de légumes qu’il a héritée de sa mère. Il propose les poivrons à des prix variant entre 250 Fcfa et 500 Fcfa, selon la taille des tas. Les tomates sont également en vente, avec des prix fixés à 1.000 Fcfa et 2.000 Fcfa par sceau, selon la quantité. Pour ceux qui recherchent des haricots verts, le kilogramme est proposé à 1.500 Fcfa. En outre, il vend des boîtes de tomate concentrée à 2.000 Fcfa chacune.
Bien que les prix soient actuellement élevés, Bourama espère que la saison froide, souvent synonyme d’une production accrue, entraînera une diminution des prix, rendant ses produits plus accessibles à sa clientèle. Dans le marché animé où Tata Diarra s’occupe de ses affaires, elle attire l’attention des clients avec son analyse perspicace des prix des légumes. Elle explique que le prix du chou n’a pas encore connu de baisse significative, car la période de contre-saison n’a pas encore commencé. «Actuellement, le chou est vendu en tas à 1.000 Fcfa, avec la perspective que ce prix pourrait descendre à 500 Fcfa dans les jours à venir», affirme-t-elle. En revanche, Tata note une baisse des prix pour l’aubergine africaine dont le sac de 50 kg, précédemment acheté à 12.000 Fcfa, est maintenant disponible à 10.000 Fcfa.
BAISSE GÉNÉRALISÉE DES PRIX- Fatoumata Diarra est une commerçante astucieuse qui sait optimiser ses achats pour maximiser ses profits. En se rendant au marché de Wonida, elle a réussi à négocier le prix du tas de choux, le faisant passer de 1.000 à 900 Fcfa. «Cette réduction me permet de vendre chaque chou à 100 Fcfa l’unité dans mon propre quartier», soutient la bonne dame qui selon elle, assurera une marge bénéficiaire intéressante.
Sa capacité à acheter en gros à un prix réduit et à revendre au détail à un prix compétitif montre sa compréhension des dynamiques du marché et son habileté à gérer son entreprise de manière rentable. Fatoumata incarne l’esprit entrepreneurial et la détermination des nombreux petits commerçants qui animent les marchés locaux.
Rokia Diarra, une vendeuse passionnée installée au centre du marché, dispose, elle aussi soigneusement ses tas de céleri et de persil sur un grand pagne coloré. Pour maintenir la fraîcheur de ses produits, elle les arrose régulièrement d’eau. Actuellement, elle propose chaque tas à 250 Fcfa, un prix ajusté à la baisse par rapport aux jours précédents. Elle remarque avec un sourire que le prix du céleri est en train de diminuer, ce qui est une bonne nouvelle pour ses clients fidèles.
Toujours prête à faire plaisir, Rokia offre généreusement des réductions à ceux qui achètent trois tas ou plus, encourageant ainsi ses clients à profiter de cette opportunité pour obtenir des produits frais à un prix avantageux.
Mme Dramé Maman Touré se trouve non loin de la vendeuse ci-dessus. Selon elle, le prix du l’aïl a connu une baisse ce dernier temps. Ainsi, le carton de l’aïl est obtenu à 10.500 Fcfa contre 11.000 Fcfa, le mois dernier.
Dans le marché de Wonida, les prix des légumes semblent connaître une baisse notable, offrant une lueur d’espoir aux consommateurs. Awa Fané, une cliente régulière, se réjouit de la diminution du coût du céleri, qu’elle achète à 500 Fcfa pour trois tas. Elle préfère ce marché en raison de ses prix compétitifs par rapport à ceux des marchés de son quartier. «Chaque lundi, ce marché devient le lieu incontournable pour me ravitailler en condiments et autres produits frais», confie Awa.
La situation décrite par Amina Camara et Mme Dramé Maman Touré illustre les défis auxquels sont confrontés les vendeurs sur les marchés locaux, malgré leurs efforts pour rendre leurs produits plus abordables. La réduction des prix, qu’il s’agisse des légumes comme les courges, aubergines et courgettes ou de l’ail, montre une volonté d’attirer davantage de clients.
FMS/MD (AMAP)