Ouverture de la 2e session ordinaire de la Chambre correctionnelle du Tribunal militaire de Mopti (Centre).

Mopti, 18 août (AMAP) La 2e session ordinaire de la Chambre correctionnelle du Tribunal militaire (TM) de Mopti (Centre), au titre de l’année 2025 a commencé ses audiences, lundi 18 août 2025, au siège de la juridiction à Sévaré, au quartier village CAN, a constaté l’AMAP.

Cette 4e session du genre ont commencé durera 5 jours avec 29 dossiers iau rôle impliquant 48 prévenus dont 3 civils. Parmi les prévenus 18 militaires et un civil sont sous mandat de dépôt tandis que 29 autres dont 2 civils non détenus sont poursuivis.

Dans son allocution d’ouverture, présidée par le général de Brigade Daouda Dembélé, gouverneur de la Région de Mopti, le substitut du procureur, le capitaine Mamadou T. Koné, a indiqué que les infractions reprochées aux prévenus sont le vol, la vente illégale, perte et détournement d’armes et de munitions de guerre, désertion, détournement d’argent, détention et vente illégale de stupéfiants et le refus d’obéissance. Le magistrat-militaire a expliqué que le TM de Mopti « est une juridiction pénale spécialisée, compétente à juger les infractions spécifiquement militaires prévues et réprimées par le Code de justice militaire et certaines du droit commun commis par les militaires et leurs complices. »

Il a, aussi, rappelé que la création de la justice militaire, avec l’adoption et la promulgation de la loi 95-042du 20 avril 1995 portant code de justice au Mali, « joue un rôle crucial dans la stabilité et la sécurité du pays, avec une contribution significative au redressement de la conduite des militaires qui commettent des fautes graves dans l’exercice de leurs missions. »

Selon lui, les audiences correctionnelles des tribunaux militaires s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre l’impunité et la préservation des droits de l’Homme. Elles « témoignent, également, la fonctionnalité des tribunaux qui ont déjà jugé plusieurs affaires concernant les militaires », a-t-il fait savoir. Il a exprimé sa reconnaissance envers l’autorité hiérarchique, en occurrence le ministre de la Défense et des anciens Combattants « pour son leadership et son soutien. »

Le représentant du Bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali, Me Mahamadou Sidibé, a salué l’organisation de cette session qui « permettra aux prévenus d’être fixés sur leur sort après de longues périodes de privation de liberté ». Il a, cependant, sollicité l’implication du procureur général près la Cour d’appel de Mopti pour que la Chambre d’instruction du TM puisse « fonctionner régulièrement pour éviter que les ordonnances rendues par les cabinets d’instruction ne soient, de tout temps, frappées d’appel soit par le procureur, les avocats ou par les inculpés eux-mêmes. »

Pour le gouverneur, le général de Brigade Daouda Dembélé, la consolidation d’ « un système de justice efficace, performant, crédible et jouissant de la confiance de la population (…) ne se fera qu’avec la tenue régulière des différentes sessions du tribunal militaire. » Car au-delà des causes jugées, ces sessions « permettront de tirer les enseignements pour l’amélioration du fonctionnement de la justice militaire et sa connexion avec la justice de façon générale. »

L’ouverture de ces assises s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités dont le commandant de la Zone de défense n-6, le colonel Abdoulaye Coulibaly représentant le directeur de la Justice militaire, le président du Conseil régional, Abdoulaye Garba Maiga, le Premier président du Tribunal militaire de Mopti, Boubacar Fofana et le procureur général près la cour d’appel de Mopti, Mahamadou Bandiougou Diawara.

On notait, aussi, la présence des élus et des membres de la famille judiciaire, la hiérarchie militaire de la 6ème Région militaire et les chefs de services techniques.

DC/MD (AMAP)