Bamako, 12 avr (AMAP) La date de l’interdiction de la transhumance des animaux maliens vers la Guinée a été prorogée au 02 mai 2025, initialement fixée au 1er mars 2026, après une rencontre entre autorités maliennes et guinéennes, annonce, vendredi, le ministre malien de l’Élevage et de la Pêche, Youba Ba, dans un communique.
Cette décision, qui fait suite à une mission conduite par M. Ba à Conakry, du 6 au 8 avril 2025, à l’invitation de son homologue guinéen, est destinée à permettre un retour coordonné et apaisé des éleveurs maliens de Guinée.
Les discussions ont porté sur la gestion de l’interdiction de la transhumance transfrontalière, décrétée par la Guinée le 23 janvier 2025, « en raison des conflits récurrents entre agriculteurs guinéens et éleveurs maliens, exacerbés par une mauvaise gestion des ressources naturelles et un manque d’espaces pastoraux. »
Pour anticiper la mesure, le ministère malien a organisé, du 3 au 6 mars 2025, une campagne de sensibilisation dans les régions de Koulikoro, Kita et Bougouni, frontalières avec la Guinée, « visant à promouvoir une transhumance paisible à l’intérieur du Mali. »
Une rencontre est prévue à Bamako, avant fin avril 2025, pour réviser le protocole d’accord sur la transhumance entre les deux pays.
Le ministre appelle ses compatriotes éleveurs maliens « au respect strict de la date limite du 2 mai 2025 et à l’apaisement. » Il assure que « des mesures, comme l’aménagement de périmètres pastoraux et la distribution d’aliments pour bétail, sont en cours pour accompagner les transhumants. »
Le secrétaire général de l’interprofession filière bétail viande, Mouhamadou Doucouré faisait partie de cette mission. Joint par l’AMAP, il confirme que les raisons de cette mesure d’interdiction par la Guinée sont liées aux conflicts entre les agriculteurs et les éleveurs. « Il va falloir vraiment réfléchir beaucoup sur le protocole d’accord’’, souligne M. Doucouré. Il indique aussi que « les Guinéens disent que les estimations qui rentrent en Guinée, sont souvent le triple’’.
Le secrétaire général de l’interprofession filière bétail viande assure que des dispositions sont en cours pour minimiser les conséquences de cette décision sur les animaux maliens. Parmi celles-ci l’aménagement d’espaces pastoraux le long de la frontière Mali-Guinée.
« Sur le retour des animaux, il est prévu de faire au moins 20 forages autour des frontières Mali-Guinée pour faciliter l’abreuvement des animaux’’ a précisé Mouhamadou Doucouré. « Et les dispositions sont en cours aussi, afin de les accompagner en termes d’aliments bétail, pour minimiser les conséquences’’ a-t-il conclu.
Il faut préciser que l’interdiction ne concerne pas que les éleveurs maliens installés définitivement en Guinée.
OS/MD (AMAP)