Niono : la filière pomme de terre bat de l’aile 

Frédéric Coulibaly et Aissata Coulibaly, responsables Promotion des Organisations Paysannes (POP) dans la zone de production de Niono

Par Mahamadou SAMAKE 

Niono 29 mai (AMAP) Les terres de l’Office du Niger (ON) sont favorables à la culture de nombreuses spéculations parmi lesquelles le coton, le riz, la canne à sucre, les produits maraîchers (l’oignon, la pomme de terre).

Selon Frédéric Coulibaly et Aissata Coulibaly tous responsables Promotion des Organisations Paysannes (POP) dans la zone de production de Niono, les tests effectués par l’Institut polytechnique rurale de Katibougou, en son temps, ont été concluants pour la culture de la pomme de terre. « Ainsi, l’introduction de la culture de la pomme de terre à l’ON se fera à partir de 2012 dans le cadre de la diversification des cultures mais, également, pour l’autosuffisance alimentaire », ont-ils dit.

Un Programme Etat-Office du Niger a été mis en place pour soutenir la culture de la pomme de terre. Il a formé des producteurs et procédé à la distribution d’intrants. Le programme a enregistré de bons rendements avec la mise en place de coopératives, d’unions, toutes affiliées à l’interprofession.

Selon nos interlocuteurs, à la fin du programme, la culture de la pomme de terre en zone Office du Niger connaît une phase décroissante. Les coopératives, les unions sont peu fonctionnelles. Les producteurs y font face avec les moyens de bord.

Pour la campagne agricole 2024-2025, la zone ON de Niono a fait une prévision de 165,5 hectares, le tout a été réalisée avec une production de 5 794,5 tonnes. Les membres de l’Union que nos interlocuteurs ont rencontrés, ont surtout évoqué des difficultés d’ordre organisationnel et économique.

Ils soutiennent que l’Union n’est pas suffisamment outillée pour nouer des partenariats gagnant-gagnant avec d’autres acteurs, fournir des services aux membres pour mieux produire et organiser la conservation et la commercialisation.

Sur le plan économique, l’Union manque de ressources financières pour approvisionner ses membres en intrants de qualité, en quantité et à temps. Autres difficultés : l’accès au crédit au près des institutions financières et le coût élevé des semences 37 500 Fcfa pour un sac de 25 kilogrammes.

« La filière pomme de terre serait prometteuse en zone Office du Niger » disent les membres de l’Union « si l’Office s’impliquait dans la chaîne en appuyant les producteurs dans les maillons de production, de conservation et de commercialisation. »

Selon eux, un partenariat avec l’opérateur Modibo Keita serait profitable aux producteurs pour l’accès aux semences.

MS/MD (AMAP)