Bamako, 12 mars (AMAP) Si vers les années 1999, 2000 jusqu’à 2002 la plupart des accidents de route étaient à l’origine causés par les conducteurs des sotrama, ceux de nos jours sont principalement provoqués par les conducteurs de moto taxi, un moyen de transport rapide et adapté au contexte de la cité, a constaté l’AMAP.
Aujourd’hui la majorité des accidents sont causés par les conducteurs de motos taxis. « Parce que, beaucoup sont sous l’effet de produits anormaux ». Et de nombreux pratiquants de ce métier aujourd’hui sont des bandits. Et, peu d’honnêtes qui l’exercent sont déshonorés à travers certains comportements de ces bandits », déplore Abdoulaye Ongoimba, conducteur de motos taxis et résident au quartier Djélibougou.
Notre interlocuteur travaille à son propre compte et propriétaire de sa moto. Abdoulaye Cissé se débrouille pas mal et arrive à subvenir à ses besoins et ceux de sa famille. Il affirme ne peut pas avoir des difficultés avec ses clients. Toute chose qui est d’ailleurs la source de son succès dans la profession.
« Les mototaxis occupent de nos jours une place considérable », dit Broulaye Diallo qui pratique l’activité depuis plus d’une année, et habite au quartier Korofina. Auparavant, il faisait le jardinage. « Mais, dès que le propriétaire du lieu ma fait savoir qu’il a besoin de l’endroit, j’ai directement pensé à exercer ce métier. Car, c’est la seule activité qui permet actuellement de subvenir à ses besoins et sans quémander, quand on avait presque perdu tout l’espoir », explique Broulaye Diallo. Il travaille sous le régime de contrat entre lui et le propriétaire de la moto- taxi, durant une période de huit mois-. Au terme de ce contrat la moto- taxi lui revient de plein droit. En contrepartie, il est tenu de verser au propriétaire, chaque jour la somme de 2500F cfa. En parlant de la multiplication des accidents de route, principalement causés par les conducteurs de motos taxis, notre interlocuteur souligne que lorsqu’ils conduisent qu’ils regardent de gauche à droit à la recherche de client, « ce qui fait qu’il y’a trop d’accidents provoqués par nous » dit-il.
Mamadou Traoré conducteur de moto -taxi qui à sa place au quartier Lafiabougou explique avoir débuté l’activité en fin 2022. « Je suis chauffeur de profession. J’étais un conducteur de Taxi-auto depuis 2005 jusqu’à 2022, suite à des difficultés je suis devenu conducteur de moto- taxi. Et, cette activité me nourrit même si la rentabilité est minime. Je fais une dépense de 3000 F cfa par jour comme frais de popotes, sans compter les autres dépenses », fait savoir notre interlocuteur.
Concernant les difficultés liées à l’exercice du métier, il dira que cela dépend de la personne qui l’exerce, car, selon lui, quand on aime quelque chose, on devrait être prêt à supporter les exigences qui y font partis. En ce qui concerne les accidents provoqués, « je pense que chacun a sa part de responsabilité. C’est le comportement même des gens, sinon pas les conducteurs de moto- taxi. Je suis membre d’une association qui regroupe des conducteurs de motos taxis et qui a pour but de s’entre-aider. Nous faisons des cotisations pour venir en aide aux membres qui sont en besoin » dit-il. Il conseille à ses collègues conducteurs de moto- taxi de prendre ce métier au sérieux tout en adoptant un bon comportement. Il reconnait effectivement qu’il y’a des gens parmi eux qui n’honorent pas le métier. « Nous devons bien s’organiser pour gagner notre pain quotidien », avertit-il.
M. Coulibaly, une cliente de conducteurs de moto- taxi évoque qu’elle a six clients de conducteur de moto- taxi pour ses déplacements à l’intérieur de la capitale. « A chaque fois que j’ai un déplacement je les appelle tour à tour. Pour éviter des accidents provoqués par ceux d’entre eux qui sont qualifiés, je procède à cette manière parce que c’est des gens que je connais. Et, conduisent à la bonne manière », dit-elle. S. Coulibaly précise qu’elle ne demande pas le service de conducteur de moto- taxi qu’elle ne connait pas. « Car, je ne sais si tel ou tel conducteur a une connaissance du code de la circulation routière et la maîtrise à conduire une moto- taxi », a fait savoir notre interlocutrice.
Une source de la sécurité routière rappelle que les moto- taxis ont vu le jour au Mali suite à l’arrêté n°067/M-DB du 31 décembre 2020, portant réglementation de la circulation des « motos-taxis » dans le district de Bamako. Selon lui, l’objectif visé, à travers cet arrêté, est de lutter contre le chômage. « Mais, aujourd’hui le constat est que les motos taxis ne respectent pas cette réglementation au niveau de certains de ses articles, notamment les articles 3 et 4 portant sur l’état des engins et la qualification du conducteur », précise notre source. Pour cet agent le phénomène des accidents provoqués par motos taxis est dû principalement par le fait que la plupart des conducteurs de ces motos taxis aujourd’hui sont des anciens conducteurs de charrette, de pousse-pousse, qui n’ont aucune connaissance du code de la circulation routière, soient chez ce qui sont venus chez les parents à Bamako qui ont des moyens et qui achètent des motos taxis à ces nouveaux venus qui n’ont pas la maîtrise de la circulation de Bamako, précise-t-il.
ST/KM (AMAP)


