Ce champ solaire permet à la mine d’économiser sur les dépenses de carburant

Par Yacouba TRAORÉ

Bamako, 9 fév (AMAP) « Nous sommes venus dans la mine de Loulo pour prendre part au conseil d’administration, faire part au président directeur général du groupe Barrick Gold Corporation (ancienne société RandGold), Mark Bristow, du soutien du gouvernement, rappeler l’espoir que fonde l’État sur le secteur minier et visiter les installations », a expliqué le ministre des Mines, l’Énergie et de l’Eau, Lamine Seydou Traoré, en visite de terrain, samedi dernier, sur le site.
Il était 10h environs lorsque l’avion du ministre et sa délégation a atterri à Loulo.

Les visiteurs du jour ont été contraints de faire le test Covid-19 avant d’entamer la visite. Le ministre a commencé par le parc à résidus, situé à 7 km de la mine. Ce dispositif d’une capacité de 80.000 mètres cubes est bâti sur une superficie de 500 ha. Il sert à recycler l’eau. Un système de pompage permet aux trois usines de la mine de drainer leurs eaux usées vers cette station pour les recycler (elles sont ensuite réutilisées).

Le ministre a également visité le champ solaire qui s’étend sur 32 ha. L’usine émet plus de 40 kilotonnes de dioxyde de carbone (CO2) par an. Cependant ces 18.000 panneaux solaires constitués en bloc tournent ensemble. L’objectif est de réduire le CO2. Les spécialistes ont expliqué que cela permet de faire une économie de près de 10 millions de litres de carburant (du diesel)

Le responsable des opérations Afrique de l’Ouest, Chaka Berthé, a expliqué qu’en plus de la préservation de l’environnement, il y a le développement communautaire parce qu’à la fin de l’exploitation de la mine, il y aura un plan d’utilisation pour cette infrastructure qui est facile à transférer à la communauté. En effet, le coût de maintenance est beaucoup plus faible que celui des centrales thermiques.

La mine d’or de Loulo, située à 500 km de Bamako, a produit 8 millions d’onces en 2019. Selon Chaka Berthé, la société aurifère Barrick fait, depuis plusieurs années, du développement des capacités des nationaux une priorité.

Il a relevé que la société a, au cours des 23 dernières années, énormément apporté à l’économie nationale à travers les taxes mais aussi les salaires des nationaux et le règlement des factures des fournisseurs locaux. « Les mines de Loulo et Gounkoto, a soutenu le responsable des opérations Afrique de l’Ouest, profitent le plus à la population locale ».

Pour lui, le Mali, avec une production totale de 50 tonnes onces d’or est, aujourd’hui, classé 2è producteur d’or en Afrique et la mine d’or de Loulo, elle seule, produit 20 tonnes d’or par an.

Il a aussi expliqué qu’en 2012, une année noire pour l’économie malienne, pendant que les sociétés minières et autres ONG se retiraient, le groupe Barrick a accompagné le Mali avec une contribution de près de 10% au budget national. Ce qui a permis d’apporter une réelle bouffée d’oxygène à l’économie du pays.

Le ministre des Mines, de l’Énergie et de l’Eau a expliqué qu’il était important pour lui de venir échanger avec Mark Bristow en tant que 1er complexe minier au Mali qui produit autour de 20 à 22 tonnes d’or par an. Lamine Seydou Traoré s’est dit heureux de savoir qu’aujourd’hui, l’exploitation souterraine de l’or est plus qu’une réalité au Mali et cela augure, selon lui, d’une augmentation future de la production minière dans notre pays.

Des réflexions ont débouché sur un nouveau Code minier qui a été finalisé en septembre 2019 avec un décret d’application qui a été pris par les autorités de la Transition. « Il s’agit maintenant de faire en sorte que toutes les innovations contenues dans ce Code soient appliquées», a dit le ministre.

«Pour que l’or brille pour le Mali, il faut mettre en relief la chaîne de valeur, réfléchir à la mise en place d’une agence qui s’occupera de la gestion du patrimoine minier qui va utiliser des ressources humaines qualifiées et des outils pour mieux comprendre le secteur et lever des fonds pour aider les entreprises locales», a-t-il ajouté.

« Une stratégie d’appui aux entreprises maliennes intervenant dans la mine a été élaborée », a relevé le directeur général de la mine de Loulou, Abbas Coulibaly. Il a, aussi, indiqué que la société minière a élaboré un programme d’incubateur où on sélectionne les entreprises pour une formation afin qu’elles puissent faire des prestations en dehors du Mali. « Mark Bristow, en plus de la contribution qu’il donne à l’État et aux collectivités, veut marquer de son empreinte le développement des capacités nationales », a declaré M. Coulibaly.

« Certaines préoccupations ont été abordées avec le ministre en charge des Mines, notamment les défis liés à la sécurisation des permis. Nous comptons beaucoup sur l’État afin de relever ces défis », a encore dit Abbas Coulibaly.

(AMAP)