Bamako, 10 août (AMAP) Un Conseil des ministres extraordinaire tenu, dimanche, à Koulouba sous la présidence du chef de l’État, le colonel Assimi Goïta, a pris certaines décisions face à la flambée injustifiée des prix.
Le gouvernement a, ainsi, décidé de « réaffecter les quantités subventionnées non exécutées au cordon douanier, représentant au moins un mois et demi de consommation à d’autres opérateurs économiques’, annonce le communiqué sanctionnant le Conseil des ministres extraordinaire.
« Cependant, cette réaffectation, en ce qui concerne le sucre, pourra être accompagnée éventuellement par l’allocation d’une quantité supplémentaire correspondant à environ un mois de consommation’, ajoute le communiqué.
Outre la vérification de l’affichage obligatoire des prix des différents produits dans les lieux de commerce, le contrôle du respect des conventions et règlements en vigueur, « le gouvernement exhorte la population à dénoncer systématiquement les cas de violation des prix des produits subventionnés, en appelant aux numéros mis à sa disposition à cet effet. »
« A cet égard, très prochainement un numéro vert pour la dénonciation des cas de violation des prix des produits subventionnés, sera mis en place », annonce le gouvernement. Le renforcement de la fréquence des contrôles, l’augmentation de la taille des brigades de contrôle des prix en y adjoignant des éléments des Forces de sécurité sont des mesures de dissuasion, également, envisagées. Tout comme le contrôle sera intensifié à tous les niveaux de la chaine de distribution et un comité interministériel de suivi de la mise en œuvre des mesures prises sera mis en place.
Depuis la levée de l’embargo contre le Mali, l’on assiste une augmentation spectaculaire et injustifiée des prix sur certains produits de première nécessité. Cette flambée soudaine est d’autant plus sauvage qu’elle a fait monter proportionnellement un mécontentement de la population qui subit de plein fouet cette poussée d’adrénaline.
« Les ménages ne savaient plus où donner de la tête et tournaient tout naturellement le regard vers les autorités pour arrêter l’hémorragie financière. Fort heureusement, le gouvernement a pris la mesure de la grogne et a pris les dispositions pour rappeler à l’ordre les commerçants qui bénéficient des allègements fiscaux’, dit le communique du Conseil des ministres de dimanche.
« C’est ainsi que le Conseil national des prix avait convenu des prix planchers à respecter en avril dernier et qui sont toujours en vigueur », a rappelé le ministre de l’Industrie et du Commerce, Mahmoud Ould Mohamed.
À titre d’exemple, le prix du sucre importé fixé à 600 Fcfa le kg, prix plafond détaillant, est cédé de manière injustifiée à 800 Fcfa. Pourtant, pour atténuer l’impact des différentes crises sur les populations, notamment la maladie à coronavirus, aggravé par les sanctions illégitimes et illégales de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) contre le Mali, le gouvernement a accordé 14 milliards de Fcfa de subvention.
Une subvention qui a abouti à la fixation des prix, conformément aux dispositions de l’Arrêté n°2022-0865/MIC-SG du 06 avril 2022 portant administration des prix de certaines marchandises parmi lesquelles le sucre dont le kg est cédé à un prix plafond de 600 Fcfa.
BBC/MD (AMAP)