Medias : Ce qu’attendent les autorités de l’AES des agences de presse nationales

La rencontre de Ouagadougou est le point de départ d’une aventure collective, porteuse d’espérance

Envoyé spécial

Moussa DIARRA

Ouagadougou, 3 oct (AMAP) « Dans les mois à venir, l’opérationnalisation de vos recommandations devra être une priorité. Nous attendons avec un grand intérêt le plan d’action que vous aurez à adopter, car il sera la boussole de notre cheminement commun :, a déclaré, jeudi, à Ouagadougou, le ministre burkinabè de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Pingdwendé Gilbert Ouédraogo.

« Cette rencontre constitue le point de départ d’une aventure collective, porteuse d’espérance pour les générations actuelles et futures », a insisté sur « ce point essentiel », M. Ouédraogo qui s’exprimait á la clôture de la réunion des Agences nationales de presse des pays membres de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES) qui ont mis en place, dans la capitale burkinabè, un cadre visant à renforcer la coopération médiatique au sein de l’espace confédéral.

Lord de cette rencontre, en marge de la 14ᵉ édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO), et transmettant les attentes des autorités par rapport à cette plateforme mise en place par l’Agence d’information du Burkina (AIB), l‘Agence malienne de presse et de publicité (AMAP) et l’Agence nigérienne de presse (ANP), M. Ouédraogo a indiqué qu’à travers la coopération éditoriale et technique ainsi scellée, « nous posons les jalons d’une transformation profonde de nos agences de presse. »

Cette mutation devra permettre de renforcer la production de contenus fiables, diversifiés et adaptés aux besoins de nos populations, moderniser nos outils et plateformes pour répondre aux exigences du numérique et de l’instantanéité de l’information, développer des programmes de formation continue au profit de nos journalistes et techniciens et bâtir un réseau pana-sahélien d’échanges et de solidarité professionnelle.

Analysant le contexte, de bataille de l’information « devenue un enjeu vital » dans un monde « qui vit aujourd’hui une recomposition géopolitique et médiatique sans précédent », le ministre burkinabè a déclaré : « Nous sommes confrontés à une désinformation massive, souvent orchestrée de l’extérieur, qui vise à déstabiliser nos sociétés et à affaiblir notre cohésion. »

« Face à cette menace, nous n’avons d’autre choix que de rester unis, solidaires et déterminés », a-t-il ajouté, citant le président du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré : « Tant que nous ne contrôlerons pas notre information, d’autres parleront à notre place et définiront notre image. La bataille médiatique est une bataille de souveraineté. »

Au nom de ses homologues du Mali, Alhamdou Ag Ilyene et du Niger Adji Ali Salatou,  Pingdwendé Gilbert Ouédraogo a relevé « l’engagement, le professionnalisme et la vision » des participants à la réunion. Il a assuré «  que les plus hautes autorités de nos pays suivront avec une attention particulière les fruits de cette rencontre historique de Ouagadougou. »

« Que la flamme allumée ici, à Ouagadougou, continue de briller et d’éclairer notre marche commune. Qu’elle guide nos pas vers une information plus fiable, plus responsable et véritablement souveraine, au service exclusif des peuples du Sahel », a-t-il dit, clôturant les travaux et en guise de viatique pour ce voyage de reconquête de l’indépendance médiatique et de la souveraineté informationnelle de notre espace.

Lors de cette rencontre de Ouagadougou (UACO), les directeurs généraux de l’AIB, Séraphine Somé Milogo, de l’AMAP, Alassane Souleymane et de l’ANP, Dalatou Malam Maman, ont signé un accord de partenariat qui définit « les mécanismes de mutualisation des ressources techniques et humaines pour une couverture médiatique concertée de l’actualité de l’espace AES »

Les directeurs généraux des agences nationales, ont également signé des accords de coopération bilatérale d’une part entre l’AIB et l’AMAP, d’autre part entre l’AIB et l’ANP, « afin de renforcer l’échange d’informations, de contenus et d’expertises. »

Les participants ont réaffirmé « leur volonté commune de contribuer à la souveraineté informationnelle de l’espace AES, en garantissant une information crédible, équilibrée et adaptée aux réalités de leurs peuples »

Ils ont exprimé leur détermination à faire des plaidoyers pour la création d’une Union confédérale des Agences de presse dans la perspective de la mise en place d’une Agence Confédérale.

Ils se sont, aussi, engagés « à lutter contre la désinformation et les manipulations médiatiques qui fragilisent la cohésion sociale et la stabilité de la sous-région à participer à la défense des intérêts nationaux et communautaires ainsi qu’à la protection de la souveraineté des Etats de l’AES

Ils se sont dit déterminés à faire de cette plateforme de coopération, un outil exemplaire et durable, « ouverte aux partenariats stratégiques sincères et mutuellement bénéfiques. »

MD (AMAP)