La crise au Mali persiste et affecte l’accès des communautés locales aux services de santé dans le Nord et le Centre du pays

Bamako, 22 mar (AMAP) « Médecins Sans Frontières (MSF) a un bilan globalement satisfaisant » au Mali, a déclaré, mardi, à Bamako, le coordinateur médical de MSF au Mali, Dr Jean-Gilbert Ndong.

« Nous avons pu atteindre nos objectifs en termes d’accès aux soins de santé pour les populations vulnérable, prendre en charge des enfants et adultes atteints de paludisme », a dit le Dr Ndong, lors d’un Café de presse, une première, organisé par MSF, en collaboration avec le ministère malien de la Santé et du Développement social

Lors de cette rencontre avec les médias dont l’objectif était la « présentation du bilan annuel 2022 de Médecins Sans Frontières au Mali », le coordinateur médical de MSF au Mali, a ajouté que dans le cadre de la santé de la reproduction, l’organisation médicale et humanitaire « a pu offrir aux femmes enceintes d’accoucher dans des conditions sécurisées, faciliter la prise en charge des enfants à travers les services de néonatologie et pédiatrie » dans les différents projets de Kidal, Tombouctou, Gao, Ansongo, Niafunké (Nord), Douentza, Mopti, Koro, Niono, Ténenkou (Centre), Bamako et Koutiala (Sud).

Pour sa part, le chef de mission adjoint de MSF, Dr Innocent Kunywana, a dit que, malgré les résultats obtenus, l’organisation a fait face à différents défis en 2022. D’abord, il y a l’accès difficile aux populations, voire impossible dans certaines zones dont Mondoro, Ténenkou et Koro (Centre), Ansongo, Niafunké (Nord) « en raison de l’insécurité. » Ce qui a malheureusement entraîné la suspension ou l’arrêt des activités (cliniques mobiles, approvisionnement en intrants de service de santé, ONE SHOT).

Ensuite, les pannes répétitives, voire l’arrêt de la seule radiothérapie du pays entrainant une augmentation du nombre de séances de chimiothérapies pour les patientes en traitement de cancer, l’approvisionnement difficile à cause de l’embargo en janvier 2022, le durcissement des mesures administratives et douanières provoquant des ruptures de stocks d’intrants sur les projets.

Vu l’accès difficile par la route Bamako-Gao, MSF utilise le transport aérien, très couteux pour l’envoie de cargo.

Enfin, « MSF est victime de fausses informations sur internet qui a pour conséquence une sous-information de la population néfaste pour l’accès des populations aux soins. » « Les infrastructures et personnels soignants sont pris pour cible entrainant la fermeture de plusieurs centres de santé. Le coût de ces opérations est de 14 milliards de Fcfa », a indiqué Dr Innocent Kunywana.

Pour 2023, MSF prévoit de renforcer sa présence sur le terrain afin que l’accès aux soins de santé soit une réalité pour les populations. Le chef de mission adjoint de MSF, Pr Didier Tshialala, explique : « Il s’agit de consolider l’accès aux soins de santé pour les populations isolées et améliorer la qualité des soins offerts en milieu isolé, poursuivre la mise en œuvre de projets innovant dont E-care, assurer la formation technique continu des staffs MSF-Ministère de la santé et du développement social en dépistage du cancer, premiers soins en santé mentale et en psychiatrie … ».

De plus, MSF prévoit de financer la construction d’un nouveau Centre de santé communautaire (CSCOM) avec bloc opératoire pour la chirurgie orthopédique et abdominale à 600 millions Fcfa. « Ceci est vital dans une zone où l’on utilise des armes à feu et blanches. Certaines personnes blessées mortellement ou d’autres, viennent avec leurs viscères dans les mains qu’il faut immédiatement prendre en charge, car le référencement vers d’autres centres est risqué, vu l’insécurité ».

Dr Ben Moulaye Haidara, représentant la ministre de la santé et du Développement social s’est félicité des interventions de MSF, malgré les risques sécuritaires. Il a loué les travaux réalisés et assuré de la disponibilité du département à l’accompagner.

Médecins Sans Frontières est une organisation médicale et humanitaire internationale qui apporte une assistance médico-humanitaire à des populations dont la vie ou la santé est menacée principalement en cas de conflits armés, mais aussi d’épidémie, de pandémie, de catastrophes naturelles ou encore d’exclusion des soins.

Présent au Mali depuis 1985, MSF a intensifié ses interventions avec l’éclatement de la crise sécuritaire de 2012 dans les Régions du Centre et du Nord.

OS/MD (AMAP)