
© OUMAR DIOP, AMAP, AGRICULTURE ,COMMERCE,VENDEUR DE CEREALE (RIZ) AU MARCHE LE 20/04/2010.
Par Makan SISSOKO
Amadou GUÉGUÉRÉ
Bamako, 08 dec (AMAP) En cette matinée du lundi 05 décembre 2022, l’ambiance est encore un peu timide au lieu communément appelé «Niono place». Ici, des tonnes de céréales (mil, riz, maïs, sorgho etc.) atterrissent en provenance des différents bassins de production du Mali. Chaque jour, des hommes musclés déchargent des dizaines de camions de céréales, sous l’œil vigilant des commerçants.
Assis devant son magasin, Boureïma Boiré, un commerçant grossiste de riz, fixe du regard les dockers qui déchargent du riz local dénommé «Gambiaka ». Cette variété provient essentiellement des Régions de Ségou et de Mopti (Centre) où les récoltes sont en cours. D’habitude, la période des moissons impacte les prix sur les marchés de Bamako. Mais cette année, la réalité est tout autre : contrairement aux années précédentes, à la même période, le prix du riz n’a pas baissé. Explication ? «Les nouvelles récoltes arrivaient sur le marché pendant que les magasins étaient encore pleins de riz. Ce n’est pas le cas cette année», affirme Boiré. Il souligne aussi la faible production de riz due à l’insuffisance d’engrais mis à la disposition des paysans. «Certains sont tellement déçus qu’ils ont décidé de ne pas vendre la petite quantité qu’ils ont récoltée», confie le septuagénaire.
Son collègue, Ousmane Sinkoro, renchérit : «Certains producteurs qui obtenaient 70 à 80 sacs par hectare n’ont récolté que 30 à 15 sacs». Les deux commerçants ont bon espoir que les prix baisseront courant décembre, parce que les nouvelles récoltes de mil, sorgho et maïs commencent à inonder le marché. En attendant, le sac de 50 kg de riz gambiaka est cédé entre 23 000 et 24 000 Fcfa, selon différentes qualités.
Derrière la Grande mosquée de Bamako, Boureïma Coulibaly vend des céréales. Il soutient qu’avec l’arrivée des nouvelles productions de céréales sur le marché, les prix commencent à baisser. « Avant, le sac de 50 kg du mil pilé se vendait à 25 000 Fcfa. Aujourd’hui, le sac de 50 kg du mil pilé est cédé entre 19 000 à 20 000 Fcfa. Le kg du maïs pilé est vendu 350 Fcfa et à 17 500 Fcfa pour le sac de 50 kg. Quant au sorgho, la même quantité est cédé à 15 000 Fcfa», détaille-t-il. Installé devant son magasin rempli de céréales, Moussa Kanté confirme également que les nouveaux produits céréaliers commencent à arriver sur le marché à un prix légèrement abordable.
«Visiblement cette année, la campagne agricole a bien marché contrairement à ces deux dernières années où l’insécurité a fortement impacté les cultures dans plusieurs zones de productions », dit le commerçant. Il révèle que les prix des denrées comme le mil, le maïs et le sorgho sont abordables, contrairement au riz qui reste toujours un peu en hausse.
Dans son magasin, le mil est vendu à 400 Fcfa le kilo et le prix du sac de 50 kilos varie entre 20 000 Fcfa à 25 000 Fcfa. Ce commerçant qui évolue dans le commerce des céréales depuis plus de trente ans, explique que cette année, le prix du riz local n’a pas connu trop de changement. « Les producteurs de la zone de Niono n’ont pas fait beaucoup de rendement cette année. Raison pour lesquelles, les producteurs ont augmenté le prix du riz sur le marché. Sinon, en cette période de récolte, un commerçant pouvait avoir 20 à 30 tonnes de riz», révèle Moussa Kanté.
Dans le magasin de Amadou Sagara, revendeur détaillant de céréales au marché de Kalabancoura, en Commune V du district de Bamako, le kg du mil est vendu 400 contre 600 Fcfa il y a quelques semaines. Le haricot dont le kg était cédé à 700 Fcfa se vend entre 400 à 450 Fcfa. Le fonio qui était vendu à 1 100 Fcfa a baissé à 800 Fcfa. Le maïs dont le kg faisait 400 Fcfa est cédé aujourd’hui à 300 Fcfa et le sac de 50 kg qui coûtait 34.000 Fcfa est actuellement entre 20.000 à 21.000 Fcfa.
MS/AG/MD (AMAP)