Manifestations à Bamako : paralysie dans des services du quartier du fleuve

Par Oumar DIAKITÉ

Bamako, 21 juillet (AMAP) Des fonctionnaires ont jugé prudent de rester chez eux pour éviter d’être les victimes d’éventuels troubles, suite à la menace du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) d’ériger des barricades à tous les ronds-points de la ville de Bamako, lundi 20 juillet 202).

Malgré la pluie matinale, les manifestants ont tenu à appliquer leur mot d’ordre d’empêcher les usagers de se rendre à leur lieu de travail. Dans plusieurs services à Bamako, au centre-ville, précisément au Quartier du Fleuve, si quelques travailleurs ont pu se rendre au travail, certains bureaux sont restés fermés dans d’autres structures. C’était le cas à l’Agence nationale de la sécurité sanitaire des aliments (ANSSA). A notre passage, aux environs de 9 heures, aucun travailleur n’était sur place. Silence radio ! « Personne n’est venu aujourd’hui », nous répond le vigile, à notre sortie des locaux de l’ANSSA.

Ailleurs, certains travailleurs ont usé du système D pour avoir accès à leur service. Pour des responsables de services, c’était vraiment « comme on peut ». A la direction du Centre national des concours et de la fonction publique, le directeur, Dr Ousmane Magassy, nous a dit s’être défait de son véhicule pour arriver en sécurité à son service. « J’habite à Magnambougou. Ce matin vers 6h30 mn, en route pour le centre-ville, j’ai trouvé qu’il y avait des barricades au niveau du marché de Magnambougou. On avait commencé à mettre le feu à des ordures. Je suis retourné à la maison pour y laisser mon véhicule. J’ai pris la moto et je suis passé par le 3ème pont. Je suis arrivé au bureau, sans problème », explique M. Magassy. Parlant de son personnel, il avoue que certains sont venus et d’autres l’ont appelé (ceux qui se trouvent sur la rive droite) pour signaler qu’ils viendront au travail, au cours de la journée.

Drissa Touré, employé à la direction du Centre national des concours et de la fonction publique, souligne qu’il est venu au travail à 6h00 du matin sans être inquiété. « Je suis là depuis 6h00. La voie était libre lorsque je sortais. J’habite à Djicoroni Para. On m’a appelé pour me dire que les manifestations ont repris et que les agents de maintien de l’ordre sont en position vers Sébénikoro », dit-il.

Dans une structure près de la direction du Centre national des concours et de la fonction publique, le premier responsable affirme n’avoir pas été inquiété, en venant au service. Toutefois, il a précisé avoir pur joindre son bureau en moto. La standardiste de la structure, habitante de la rive gauche du fleuve, soutient, elle aussi, n’avoir pas eu de difficulté pour venir au travail. Car, à l’en croire, son mari l’a déposée en moto.

Dehoumon Mariam Koné, journaliste réalisateur, communicatrice, chef de la cellule de communication de l’université de sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB), indique avoir atteint son bureau paisiblement. Elle habite à Samè, en Commune III du District de Bamako. « Ce matin, en venant, j’ai emprunté le Boulevard de l’Indépendance jusqu’à mon service sans aucun obstacle. Quand je suis arrivée, j’ai constaté beaucoup d’absences. J’étais un peu désemparée. Je vais travailler et rentrer à la maison, à partir de 14h30mn », dit-elle.

OD/MD (AMAP)