
L’ancien ministre malien de la Culture et cinéaste, Cheick Oumar Sissoko
Bamako, 02 juin (AMAP) L’ancien ministre malien de la Culture et cinéaste, Cheick Oumar Sissoko, a émis lundi, le vœu que des productions maliennes soient vues sur les écrans maliens, lors de la Journée de réflexion sur le document-cadre du programme Maliwood, au Centre international de conférences de Bamako, a constaté l’AMAP.
« Dans cette perspective, il devient impératif de proposer d’autres contenus sur nos écrans, en rupture avec les images venues d’ailleurs, porteuses de valeurs incompatibles avec nos repères culturels », a précisé l’auteur de « Guimba ».Cette réunion avait pour objectif d’examiner les moyens de création d’un Maliwood, afin de structurer une véritable industrie cinématographique nationale. Le chef du cabinet du ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Nohan Sow, a indiqué que cette initiative est issue des Assises nationales de l’Artisanat et de la Culture.
En effet, pour M. Sow, il s’agit « de mettre en place un cinéma malien à l’image de Hollywood et d’autres pays, afin de créer une véritable chaîne de valeur autour du cinéma et de l’audiovisuel. »
Par ailleurs, l’ouverture de cet atelier permettra d’examiner les voies et moyens à mobiliser pour y parvenir.
Pour sa part, Cheick Oumar Sissoko, a souligné que cette rencontre constitue une opportunité pour les cinéastes « de réfléchir sur leur présent et leur devenir. » « Ainsi, il sera possible d’évaluer ce qu’il adviendra des programmes qui seront élaborés et soumis au ministre », a-t-il ajouté
« Cette initiative est d’autant plus salutaire que, selon le cinéaste, les Maliens le savent, nous sommes actuellement dans le creux de la vague. » « Autrefois premier, le cinéma malien traverse aujourd’hui une crise profonde, se retrouvant dans le peloton de queue », a-t-il regretté.
L’actuel ministre en charge de l’Artisanat, Mamou Daffé, ambitionne la création d’un Maliwood, un projet qui sera discuté lors de cette journée. Si de grandes perspectives existent, force est de constater que l’État reste encore en deçà du soutien attendu. « À titre d’exemple, une subvention de 6 milliards de Fcfa promise depuis 2016 n’a toujours pas été concrétisée, alors que d’autres pays, en soutenant activement leur cinéma, parviennent à se faire connaître à travers leur art » a-t-il conclu.
Selon la secrétaire générale de la Fédération nationale du cinéma et de l’audiovisuel du Mali, Salimata Tapily, l’année 2025 a été décrétée Année de la Culture par le président de la Transition, Assimi Goïta. Ainsi, cette décision, à la fois historique et symbolique, inscrit la Culture au rang de priorité nationale.
Elle a rappelé que « la Culture ne constitue pas un simple ornement de l’identité malienne, mais représente le socle même de la souveraineté. Par conséquent, il s’agit d’une invitation à se recentrer sur l’essentiel : être un peuple de mémoire, de création et de transmission. »
Le chef du cabinet du ministère chargé de l’Artisanat, Nohan Sow, qui a présidé la séance avait à ses côtés, l’ancien ministre de la Culture, Cheick Oumar Sissoko et la secrétaire générale de la Fédération nationale du cinéma et de l’audiovisuel du Mali, Salimata Tapily.
AC/MD (AMAP)