Mali : Tenue de la 12è session du Conseil supérieur de l’agriculture, mardi à Koulouba

Bamako, 13 avril (AMAP) La 12 édition du Conseil supérieur de l’Agriculture s’est déroulée mardi à Koulouba, sous la présidence du président de la Transition, Colonel Assimi Goïta, a constaté l’AMAP.

C’était en présence du Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, des membres du gouvernement, notamment Modibo Keïta, ministre du Développement rural, du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam), Sanoussi Bouya Sylla.

Le président de la Transition qui a validé le plan triennal de campagne agricole (2022, 2023 et 2024), présenté par le ministre Modibo Keïta, a demandé au gouvernement de doter le secteur d’une Loi de programmation des investissements, conformément à l’article 195 de la Loi d’orientation agricole. Cela permettra de réaliser davantage des investissements importants pour faire face aux aléas du changement climatique.

Le colonel Assimi Goïta a demandé aussi la mise en place d’un programme spécial de promotion de certaines productions céréalières et maraîchères de très grande consommation

Le chef de l’Etat a saisi l’occasion pour annoncer que la quote-part du producteur dans le prix du sac de 50 kg de l’engrais minéral est fixé à 12.500 Fcfa et que l’Etat achètera le kg de coton graine (1er choix) à 285 Fcfa.

Dans le but d’encourager le monde rural dans ce contexte de flambée du prix des engrais sur le marché mondial, le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta a, désormais, fixé la quote-part du producteur dans le prix du sac de 50 kg de l’engrais minéral à 12.500 Fcfa. Le chef de l’état a également arrêté la quote-part pour l’engrais organique à 2.500 Fcfa le sac de 50 kg. Il a, en outre, fixé le prix d’achat du kilogramme de coton graine (1er choix) au producteur à 285 Fcfa.

Le colonel Assimi Goïta a, de plus, sollicité la poursuite du programme de pluies provoquées, notamment au début et à la fin de l’hivernage pour permettre aux semis de pousser et aux cultures de boucler leur cycle végétatif. Mais également de fournir du fourrage et de procéder au remplissage des points d’eau dans les zones de pâturage. Le chef de l’état a également demandé de mettre en place un programme spécial de promotion de certaines productions céréalières et maraîchères de très grande consommation, notamment le riz, le maïs, le blé et la pomme de terre pour réduire notre dépendance de l’importation en ce qui concerne ces produits.

Il a également demandé d’accroître l’utilisation des intrants locaux tels que les engrais organiques. Ceci contribuera à faire fléchir la facture d’achat des engrais minéraux, mais également, de limiter la dégradation des terres et préserver l’écosystème pour une agriculture durable et saine. Amorcer le lancement du système de géolocalisation pour l’identification des producteurs et la traçabilité des actions avec le monde rural a été retenu. S’y ajoute la réservation de 10% de graine de coton aux huileries agréées ayant signé un contrat avec le ministère du Développement rural pour l’alimentation du bétail et bœufs de labour à titre expérimental.

Le colonel Assimi Goïta a, en outre, attiré l’attention sur la surveillance des maladies animales pour la préservation de la santé animale et humaine. Mener un suivi rapproché des populations déplacées qui regagnent leurs lieux d’origine pour les accompagner dans la reprise de leurs activités agricoles ; mettre en place le système national du conseil agricole pour un meilleur encadrement des producteurs avec un recrutement de 300 encadreurs ruraux font également partie des recommandations présidentielles. «Au regard de tous les sacrifices consentis par l’état en faveur du secteur du développement rural, je veillerai particulièrement à ce que toutes les ressources investies dans ce domaine parviennent effectivement aux bénéficiaires que sont les productrices et les producteurs», a-t-il promis.

Concernant la production de coton, il ressort du bilan de la campagne agricole 2021 que les prévisions de 731.000 tonnes ont été réalisées. Cette production record depuis la création de la Compagnie malienne de développement des textiles (CMDT) a permis à notre pays de se positionner, aujourd’hui, comme premier producteur en Afrique au sud du Sahara, selon un rapport du département américain de l’agriculture. S’agissant des productions céréalières, sur une prévision de 11.300.776 tonnes, 9.266.073 ont été réalisées (soit 82% de réalisation). Dans le Stock national de sécurité, sur une prévision de 43.000 tonnes, 33.072 ont été réalisées (soit 76,9 % de réalisation).

Au cours des travaux, les participants ont été informés de la réalisation de 9.266.073 tonnes de céréales sur une prévision de 11.300.776 tonnes (soit un taux de 82% de réalisation) lors de la dernière campagne.

Les difficultés rencontrées au cours de la campagne 2021 sont liées, notamment à l’insuffisance de l’offre et l’accès difficile aux intrants. S’y ajoutent la mauvaise pluviométrie, la crise sécuritaire, le faible niveau d’organisation de certaines filières, le faible niveau d’équipements des producteurs. L’accès difficile des producteurs aux crédits et l’insuffisance de ressources humaines en font également partie.

Pour sa part, le président de l’Apcam a demandé de diligenter la mise en place des intrants agricoles dans toutes les zones de production.  Sanoussi Bouya Sylla a saisi l’occasion pour déclarer que la refondation du Mali passera forcément par celle du monde agricole, qui représente 80% de la population active.

BD/KM (AMAP)