Mali : Plaidoyer pour la valorisation et le développement du lait local

Bamako, 30 oct (AMAP) Les membres du réseau Mali Missiw nono ont organisé, jeudi, à Bamako, un déjeuner-débat et plaidoyer avec les ministères chargés de l’Agriculture, de l’Elevage et du Commerce en faveur de la valorisation et le développement du lait local équitable et la création de la marque de commercialisation dénommé « Fairema », a constaté AMAP sur place.

Les participants ont recommandé, entre autres, de mettre en application le plan d’action de la stratégie par une partie du Fonds national d’appui à l’agriculture (FNAA), de respecter les conventions de gestion des terroirs avec l’accompagnement des services techniques et les autres acteurs et actrices, d’assurer la disponibilité du lait en toute période de l’année avec un prix compétitif pour les producteurs, de renforcer la complémentarité entre les ministères chargés de l’Elevage, de l’Agriculture, de l’Industrie et du Commerce autour de la production et de la valorisation du lait local et équitable, selon le président du réseau Mali missiw nono, Amidou Berthé.

Il a rappelé que l’objectif visé, à travers cette rencontre est, de plaider auprès des autorités, notamment les ministères de l’Elevage et de la Pêche, de l’Industrie et du Commerce ainsi que le Conseil national de Transition (CNT) pour leur appui à la création de la marque de commercialisation du lait local et équitable « Fairema ».

Selon M. Berthé, « le secteur de l’élevage est l’un des piliers de l’économie malienne derrière l’or et le coton ». « II joue un rôle déterminant dans la production de richesses et la lutte contre la pauvreté », a-t-il affirmé.

« La production laitière en est une filière importante avec plus d’un million de tonnes de litre de lait cru local par an alors que les importations de lait en poudre représentent 80 à 90% du marché des consommations de lait au Mali », a dit Amidou Berthé.

« Le potentiel laitier national est évalué à plus de 2,55 millions de tonnes de lait, dont 1,12 millions tonnes sont jugées exploitables (Rapport DNPIA 2024) », a indiqué M. Berthé. Pour lui, l’heure est venue d’accorder une attention particulière à la filière lait local et équitable fortement impactée par une concurrence déloyale des poudres de lait ou de substituts de lait aux huiles végétales qui coûtent à l’Etat près de 30 milliards de francs CFA par an. « Ces poudres créent un obstacle réel au développement des filières locales grâce à des importations importantes et croissantes », a dit le président du réseau du Maali Missiw nono.

Il a ajouté que la valorisation de la filière lait local permettra de créer de milliers d’emplois et impliquera davantage les femmes et les jeunes dans l’industrie laitière locale et nationale à travers tous les maillons : production, collecte, transformation, commercialisation et consommation et contribuera à la souveraineté alimentaire et à l’équilibre social au Mali.

ST/MD (AMAP)