Bamako, 15 mai 2025 (AMAP) Le général de division Abdoulaye Maïga, Premier ministre, ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a lancé des travaux d’urgence pour réhabiliter l’ouvrage de Woyowoyanko, sur la RN 5, en Commune IV de Bamako, et prévenir les inondations dans la capitale, après des dégâts causés par les pluies diluviennes de 2024.
Ces initiatives s’inscrivent dans la Politique nationale des Transports, des Infrastructures de transports et du Désenclavement (PNTITD).
Le pont de Woyowoyanko, artère vitale reliant Bamako à Sébénicoro, a subi de graves dommages lors des inondations de 2024, qui ont provoqué 79 cas de sinistres dans la capitale et affecté 88 000 ménages à l’échelle nationale. « L’année dernière, ce pont est devenu totalement inaccessible, empêchant même les secours d’intervenir », a rappelé le Premier ministre, Abdoulaye Maiga, lors d’une visite sur le site.
Pour répondre à l’urgence, un pont métallique provisoire de 45 mètres, de type Mabey, sera construit, tandis qu’un nouvel ouvrage hydraulique et une voie bitumée de 6 km, conformes aux normes de l’UEMOA, sont prévus à terme.
Le gouvernement a déclaré l’état de catastrophe nationale en août 2024 et activé la composante d’intervention d’urgence (CERC) du Projet de résilience urbaine de Bamako (PRUBA), financé par la Banque mondiale à hauteur de 43 milliards de Fcfa. Ce plan inclut la réhabilitation des infrastructures et le renforcement des capacités de la Protection civile.
Par ailleurs, un budget de 2,66 milliards de Fcfa, cofinancé par l’État et la Banque mondiale, est dédié au curage de 131 073 mètres de collecteurs et 235 365 mètres de caniveaux en 2025, soit une hausse de 26,9 % et 3,91 % par rapport à 2024.
À Sabalibougou Courani, des travaux de curage de siphons secondaires et la construction d’un collecteur en maçonnerie de moellons ont débuté le 29 avril 2025, pour un coût de 150 millions de Fcfa, financé par le budget national. « Ces travaux réduiront considérablement le temps d’évacuation des eaux vers le fleuve Niger », a assuré Madina Sissoko, ministre des transports et des infrastructures.
La ministre de l’Environnement, de l’Assainissement et du Développement durable, Doumbia Mariam Tangara, a souligné l’importance de l’engagement citoyen. « Les inondations sont aggravées par l’obstruction des caniveaux par les déchets solides. J’exhorte les citoyens à éviter de jeter des ordures dans les ouvrages d’évacuation »,-a-t-elle dit.
Un concours inter-quartiers de salubrité, lancé le 5 avril 2025, vise à sensibiliser les populations de Bamako et Kati.
Le Premier ministre a, également, annoncé des mesures structurelles, comme la construction d’une unité de transformation des déchets pour pallier l’encombrement de la décharge de Noumoubougou. « Derrière les inondations, il y a un problème de recyclage. Transformer les déchets en gaz ou en électricité offrira une solution durable », a-t-il affirmé.
Les études techniques, élaborées par un comité d’experts, ont été transmises à la Banque mondiale le 6 mai 2025. Un Plan de gestion environnemental et social (PGES) est en cours d’élaboration, tandis que le recrutement de l’entreprise et du bureau de contrôle des travaux est imminent. Cependant, les emprises du projet sont obstruées par une ligne haute tension, des propriétés privées et des déchets, un recensement des propriétés par le ministère de l’Urbanisme, est en cours.
« Sous le leadership du président Assimi Goïta, nous voulons faire de la saison des pluies 2025 un moment de vitalité, pas une menace », a conclu Abdoulaye Maiga, tout en recitant des prières pour les victimes des inondations de 2024.
Les autorités appellent à une mobilisation collective pour garantir la résilience de Bamako face aux défis climatiques.
OS/MD (AMAP)