Mali: La désignation des dirigeants de la Transition est en cours (CNSP)

Le colonel-major Wagué (au centre) a déclaré que le CNSP s’engage à respecter la décision qui sera prise par le Collège (Photo : AMAP)

Bamako, 17 sept (AMAP) Le porte-parole du Conseil national pour le salut du peuple (CNSP), le colonel-major Ismaël Wagué, a annoncé, mercredi matin, à Bamako, que le CNSP) a engagé le processus de constitution du Collège qui doit désigner le président et le Premier ministre de la Transition au Mali.

 Dans une conférence de presse, à Kati, pour restituer les conclusions du mini-sommet de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à Accra, au Ghana, auquel le président du CNSP a pris part, mardi, le colonel-major Wagué a déclaré que le CNSP s’engage à respecter toute décision du Collège, en passe d’être constitué pour désigner les responsables du pouvoir intérimaire.

Sans donner beaucoup de détails sur les critères de désignation de ses membres, le porte-parole du CNSP a indiqué que ce collège sera composé de militaires, de représentants de la société civile et d’autres sensibilités de la Nation.

En engageant le processus de mise en place du Collège pour désigner les dirigeants de la transition, quelques heures seulement après la rencontre de la capitale ghanéenne, le CNSP veut, conformément au souhait des chefs d’État de la sous région, mettre rapidement en place un président et un Premier ministre pour diriger la transition.

Les dirigeants ouest-africains avaient donné une semaine à cet effet, à compter du 15 septembre. Ils avaient, aussi, exigé que le président et le Premier ministre soient des civils.

Dans ses échanges avec la presse, le porte-parole du CNSP n’écarte pas l’hypothèse de la désignation d’un militaire par le Collège pour diriger la Transition. Il a rappelé que cela est, d’ailleurs, le souhait exprimé, lors de la concertation nationale, par la grande majorité des Maliens.

Cependant, il n’exclut pas non plus l’idée d’une concession du CNSP si le choix d’un militaire devait compliquer davantage la situation du Mali. Dans tous les cas, le CNSP s’engage à respecter ce qu’aura décidé le Collège qui, selon Ismaël Wagué, « intégrera dans ses analyses, aussi bien les conclusions de la concertation nationale que la position de la communauté internationale ».

Par contre, les fonctions de vice-président et de président du Conseil national de la transition, qui est considéré comme l’organe législatif, seront assumées par des militaires.

Lors de cette rencontre avec la presse, le porte-parole du CNSP a fait un compte rendu des échanges que le colonel Assimi Goïta a eus avec les chefs d’État de la CEDEAO.

Le chef du CNSP a fait le voyage de la capitale ghanéenne pour présenter les conclusions de la concertation nationale et plaider pour la levée ou l’assouplissement des sanctions prises par l’organisation communautaire contre le Mali.

A l’issue des échanges, le CNSP n’a pas eu de suite favorable. Les dirigeants ouest-africains ont, en effet, conditionné la levée des sanctions à la mise en place d’une transition civile. «Ils voulaient que nous donnions un avis favorable à cette requête, dès aujourd’hui, pour qu’on puisse se quitter sur un accord avec un communiqué à la fin », a relaté l’officier supérieur. « Mais, nous leur avons dit que nous n’avions pas ce mandat».

Malgré l’intransigeance des chefs d’État, le colonel-major a estimé que ce déplacement à Accra n’a pas été un échec. En effet, selon lui, l’invitation du président du CNSP à ce mini-sommet est une forme de reconnaissance de son statut de chef d’État.

Aussi, ce déplacement leur a permis d’expliquer, de vive voix, la situation réelle au Mali et de partager la Feuille de route et la Charte issues de la concertation nationale. Mieux, le CNSP a réussi à convaincre ses interlocuteurs d’étendre la période de transition à 18 mois, au lieu des 12, initialement indiqués par l’institution sous-régionale.

ID/MD (AMAP)